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mardi 13 novembre 2007

mardi 6 novembre 2007

MOUSTAPHA NIASSE SUR LE RETARD ÉCONOMIQUE ACCUSÉ PAR NOTRE PAYS:«C'est la formation des Sénégalais qui est à faire»

Dans la seconde partie de cette interview, Moustapha Niasse revient, entre autres sujets, sur le retard accusé par un pays comme le Sénégal comparé à la Tunisie। Il explique ce retard par un déficit en matière de formation.

Croyez-vous encore en des assises nationales alors que le régime en place n'en veut pas visiblement ?Les Assises nationales ont été proposées par l'opposition. C'est une idée généreuse. On devrait pouvoir aller aux assises nationales mais elles ne doivent pas être un cadre qui sera défini, occupé, mise en oeuvre et performé par l'opposition encore moins par les partis politiques. Les assises nationales, il doit en être fait une appropriation qui soit celle du peuple. L'opposition et les partis politiques doivent être une minorité parmi les composantes de cette assemblée. Une minorité par rapport à la société civile, aux travailleurs, aux paysans aux masses retraitées, aux chômeurs, aux jeunes, aux étudiants, aux femmes, aux milieux religieux, etc. C'est cette grande majorité du peuple sénégalais qui doit constituer ces assises. En ce moment, les assises ne seront pas l'affaire de partis politiques mais du peuple. J'ai toujours défendu cette conception. Si les assises nationales dépassent un cadre de parti aucun parti politique ne serait fondé pour refuser d'y participer. Il faut que cela soit l'affaire du peuple. Je vous demande d'éviter de comprendre que ceci est un appel à Wade, je ne fais aucun appel à Wade. Ni au nom de l'Afp ni en mon nom. Et si Wade faisait appel à moi aujourd'hui dans les conditions actuelles, je refuserais de répondre à son appel. C'est clair ! Il faut qu'on s'élève tous et que ces assises nationales s'organisent sans conditions préalables. Si on est tous d'accord sur la situation dans laquelle se trouve le Sénégal et qui explique d'ailleurs son réveil avec sa dernière sortie pour s'adresser à la nation en reconnaissant que les Sénégalais vivent dans des conditions insupportables en ce moment. Les assises nationales n'ont pas besoin d’être précédées de conditions parce c'est le peuple entier qui se lève et le peuple ne peut pas se poser à lui-même des conditions pour la tenue de concertations qui va dépasser les intérêts partisans. Il faut dépasser cela. J'ai une vision qui est très profondément basée sur des valeurs solides qui ont toujours fait la force du peuple sénégalais. L'idée a été présentée de manière tellement approximative que le pouvoir a peur de ces assises nationales comme s'il devait s'agir d'assises pour faire le bilan du gouvernement et prendre des sanctions à son encontre. Il faut s'élever sur les hauteurs, rester grand et aller avec grandeur vers la solution des problèmes du Sénégal. Vous aviez prédit ce qui se passe aujourd'hui en disant ici à la même période que les caisses de l'Etat sont vides...Oui, je vous l'avais dit. On ne peut pas diriger un pays par la fiction. Fiction, dites-vous ?Vous savez, est fiction toute proposition dont l'auteur qui la formule est plus convaincu que quiconque que cette promesse ne va pas se réaliser. Je ne veux pas revenir sur les détails parce que cela ne sert à rien. J'aimerais m'élever sur les hauteurs. On s'attendait certes à cette situation mais si rien n'est fait, elle sera plus difficile dans un an parce que le Sénégal sera dans une situation de banqueroute totale. Cette banqueroute n'est pas seulement une notion financière, c'est aussi une notion morale. Et le Sénégal sera bloqué. Je le répète, il faudrait que nous cessions de nous bercer d'illusions. Nous devons nous dire encore une fois que toute journée qui est perdue, est perdue pour toujours. Mais, il est encore temps de redresser les choses. Evidemment, quand tu dis ça, certains vous diront au Sénégal : " il pense à entrer dans un gouvernement". Je le dis, moi je ne veux entrer dans aucun gouvernement. Par ailleurs, je ne veux envoyer aucun des membres de mon parti dans aucun gouvernement.Il y a des moyens de régler ces genres de situation. Le genre de crise que nous traversons aujourd'hui s'est produit ailleurs et il a été réglé. Ce n'est pas à travers des nominations d'un ou d'une telle à un poste de ministre ou de chargé de tel que nous allons régler les problèmes du Sénégal. Il faut s'oublier. Le Sénégalais doit comprendre que celui qui a une expérience, un savoir-faire, une expérience politique, économique, pratique ou autre, qu'il doit aider le Sénégal. Si nous sommes capables de nous oublier, d'oublier les conditions matérielles dans lesquelles certains souhaiteraient vivre, et d'oublier qu'il faut se faire une carrière en étant sous l'ombre d'un autre, nous serons capables d'aider notre pays. Il faut également que les tenants du pouvoir n'aient pas peur comme disait Jean Paul II : "N'ayez pas peur". Il ne faut pas qu'ils aient peur. D'une manière ou d'une autre ils seront remplacés un jour par nous ou par d’autres, c'est Dieu qui décidera. Ceux-là, s'ils sont des citoyens sénégalais, des patriotes sérieux, ils ne prendront pas le pouvoir par la voie des urnes pour organiser des procès comme à Prague, au temps du pire communisme. Justement, n'est-ce pas là une raison de crispation dans l'éventualité d'une nouvelle alternance ?Vous savez, le délinquant a toujours peur du gendarme de telle sorte que quand il voit la couleur de ce dernier, il a tendance à courir. Le délinquant a toujours peur. Mais si le délinquant a peur, c'est son affaire pas celle du gendarme. Je suis une autorité morale comme beaucoup de Sénégalais. Je n'ai aucune raison d'avoir de la rancune contre qui que ce soit. Combien de gens ont quitté l'Afp pendant deux ou trois ans et qui sont revenus ? Nous les avons accueilli les bras ouverts. Je ne connais pas la rancune, d'abord parce que je suis un croyant, je suis un Imam, et un talibé (ndlr discipline) de Cheikh Ahmeth Tidiane Chérif. Ce serait la même chose si j'étais mouride ou Khadre. Je ne menacerai personne. Je ne poursuivrai personne. Ce sera entre eux et l'Etat et non entre eux et moi. C'est dire que je ne connais pas la rancune et ceux qui me connaissent bien peuvent en témoigner. Certains m'ont trahi, d'autres m'ont attaqué, certains m'ont vilipendé et je les rencontre. Il y en a des dizaines et je les reçois à nouveau chez moi. Nous sommes en Tunisie, un pays qui a de bons chiffres de développement. Et pourtant nous sommes partis en même temps. Qu'est-ce qui a freiné le Sénégal ?La Tunisie et le Sénégal avaient au niveau de chacun des deux pays des populations de six millions d'habitants. Nous avions le même niveau de développement d'après les statistiques de la Banque Mondiale. La Tunisie depuis l'époque de Bourguiba a beaucoup investi dans une éducation et une formation de qualité. Essentiellement fondées sur deux plans : les humanités pour connaître l'histoire du monde et son évolution et les disciplines scientifiques pour entrer dans la société du savoir. Celle de la modernité. Le miracle tunisien provient en ce que les Tunisiens ont été formés aux sciences modernes, aux disciplines de technologie allant vers l'avenir sans perdre leurs racines à partir d'une formation de base qui leur a permis de savoir ce que Jugurtha avait fait, ce que Hannibal avait fait. Aujourd'hui le Sénégal devrait reprendre la tension morale que Senghor avait créée, qu’Abdou Diouf a essayé de maintenir mais qui a été abandonné. Puisqu'on casse de l'étudiant, de l'élève, du professeur, du syndicat, les Sénégalais ne sont plus dans les conditions qu'il faut pour entrer dans la société du savoir. La Tunisie forme chaque année cent mille ingénieurs informaticiens et ce sont de jeunes Tunisiens qui font la comptabilité des sociétés américaines en Californie. Pendant qu'il fait jour ici, les Américains dorment et quand ils se réveillent, les jeunes Tunisiens et les jeunes Indiens ont déjà traité la comptabilité des sociétés de Californie sans avoir besoin de bouger ni de Tunis ni de New Dehli. Pourquoi n'irait-on pas vers cette direction ? On s'accroche au numérique mais c'est théorique, c'est la formation des Sénégalais qui est à faire. Les Tunisiens ont eu l'intelligence d'aider les classes moyennes à entrer dans l'économie moderne. Les classes moyennes tunisiennes ont pris en charge le développement encadré par les élites et soutenu par les pouvoirs publics. Voilà pourquoi la Tunisie d’aujourd'hui est un pays qui a réussi et qui est entrée dans l'émergence économique et qui est un pays moderne. Regardez la ville de Tunis. Vous allez à Nabeul, Monastir, Sousse, vous trouverez le même niveau de développement parce qu'il y a une démocratisation de la politique d'aménagement du territoire qui met les régions sur un même niveau d'égalité. Il faut qu'on le fasse au Sénégal : une vraie politique d'aménagement du territoire.

Moustapha Niasse sur les mesures de Wade : 'Je suis prêt à aider mon pays mais je ne cherche ni poste ni rénumération'

En séjour présentement dans la capitale tunisienne, le leader de l'Alliance des forces de progrès (Afp) Moustapha Niasse a bien voulu se prononcer sur la situation du pays suite à la dernière sortie du Président de la République. Il s'est entretenu exclusivement avec les journalistes sénégalais présents dans la capitale tunisienne car il est rigueur pour lui de ne jamais se prononcer publiquement sur les problèmes du pays hors du Sénégal. Il a tenu à faire part de sa disponibilité à aider le Sénégal qui a des difficultés comme en atteste le président lui-même. Mais il faut que les conditions soient réunies... EntretienMatin: Comment appréciez-vous la dernière sortie du président Wade ? Moustapha Niasse : J'ai appris de Tunis comme tous les Sénégalais que le président de la République dans une adresse à la nation, hier soir, a annoncé un certain nombre de mesures। Parmi celles-ci, l'on cite la réduction des ministres du gouvernement sénégalais, mais également quelques mesures sur le train de vie de l'Etat et des recommandations qu'il aurait faites pour inviter les Sénégalais à réduire leur consommation d'électricité et d'énergie en général। Le Sénégal a aujourd'hui plus que jamais besoin d'apaisement। D'apaisement parce que les Sénégalais doivent être mis dans les conditions les meilleures pour pouvoir ensemble se livrer à une introspection qui conduise vers une concertation à tous les niveaux, toutes classes et toutes catégories sociales confondues pour trouver des solutions définitives aux questions qu'ils se posent, surtout par rapport aux problèmes de leur vie quotidienne। C'est tant mieux si le chef de l'Etat se trouvait un jour en mesure de mettre en application les intentions et les mesures qu'il annonce. Comme le budget de l'Etat n'est pas encore soumis à l'Assemblée nationale, le budget 2008 n'étant pas ainsi un budget réel, il devrait aussi annoncer la réduction du projet d'enveloppe budgétaire allouée à la présidence de la République. En effet, il a été constaté que l'augmentation du budget de la présidence de la République se chiffre à plusieurs dizaines de milliards de nos francs. Ce serait une mesure de sagesse qui irait dans l'esprit et dans la direction des annonces qu'il a faites. Même si je ne veux pas polémiquer, je pense que c'est une mesure normale. Le président de la République devrait être également en mesure de rassurer les Sénégalais de manière définitive sur sa décision qui pourrait être une bonne d'écarter toute idée d'acquérir un avion nouveau à 60 milliards de francs Cfa pour ses déplacements. Il devrait de la même manière annoncer qu'il n'a jamais pensé ou qu'il pense plus à l'achat d'un Challenger canadien qui va coûter 35 milliards de francs Cfa. L'un dans l'autre, on n'est pas loin de 100 milliards de francs Cfa. Qu'il annonce que ces idées-là sont écartées définitivement. Il a annoncé une baisse des salaires en même temps qu'une baisse de certains prix. Estimez-vous que les proportions ont été respectées pour réduire réellement la cherté du coût de la vie ? Je vais vous parler en temps qu'économiste parce j'ai dirigé le gouvernement deux fois et j'ai été ministre pendant de longues années et depuis 25 ans, je suis opérateur privé, présidant beaucoup de conseils d'administration et gèrant des sociétés. Le président de la République n'est pas en mesure aujourd'hui de décider de réduire le prix de certaines denrées sauf à revenir sur les augmentations récentes ; cela est possible à mesure qu'il trouve dans les mécanismes de régulation des prix, des ressources additionnelles pour compenser les pertes que subiront les sociétés si ces sociétés qui vendent les produits ont acquis ces produits selon une structure de prix donnée, ce sera une question de calcul économique. Les sociétés ne peuvent pas vendre à moins d'un niveau donné. Parce que la structure des prix, c'est tous les ingrédients qui permettent de fixer le prix de revient d'un produit donné, on y ajoute une marge bénéficiaire qui intègre en plus les taxes que l'état perçoit: c'est ça qui fait le prix total. Donc le président de la République peut, pour les mesures d'augmentation des salaires qui ont été prises depuis sa réélection, revenir sur cela s'il trouve les mesures additionnelles pour réaliser les compensations et les équilibrages. Cela est possible techniquement. Pour les salaires, ils sont fixés à partir de points d'indice et de paramètres qui sont liés au coût de la vie. C'est de cette manière-là que les salaires qui ont été augmentés l'ont été. Par contre, il y a certains salaires qui ont doublé voire triplé pour une minorité de Sénégalais parce qu'ils occupaient des postes ou évoluaient dans des catégories professionnelles dont peut-être le pouvoir avait besoin pour les élections passées. Là c'est son problème. C'est lui qui avait personnellement décidé d'augmenter ces salaires-là, à lui de négocier avec ces catégories socio-professionnelles qui sont une minorité infime parmi les salariés pour leur dire qu'il les ramène à la normale. Ceci n'a rien à voir avec une mesure globale de réduction des salaires des Sénégalais. Parce qu'il peut décider de réduire les salaires des fonctionnaires de la fonction publique mais il ne faut pas oublier que le salaire est un droit acquis. Le salaire appartient au patrimoine du fonctionnaire et ses droits acquis, on ne peut pas les attaquer, on ne peut pas les violer, on ne peut lui créer un obstacle ou les réduire à moins que cela ne le soit selon une procédure prévue par la loi. Première difficulté. Deuxième difficulté, le président de la République n'est pas en mesure de réduire les salaires des travailleurs du secteur privé. Quid de cela ? Si on réduit les salaires comme mesure d'économie en maintenant les prix ou en réduisant les prix des denrées de manière très limitée, il y n'aura pas d'effet ou au contraire ce sera catastrophique. Donc, il y a une question de calcul économique, de ratio comme on dit en droit économique entre le revenu et le coût des denrées de premières nécessités. Estimez-vous qu'il est possible de prendre encore de nouvelles initiatives pour régler les problèmes du Sénégal ? Le président de la République devrait voir, sans avoir besoin de les intégrer dans son cabinet ou dans son gouvernement, comment il pourrait s'adresser à des compétences sénégalaises de manière totalement gratuite et sans qu'il n'y ait gouvernement d'union nationale élargi ou non. Qu'il demande aux compétences sénégalaises de l'aider à régler les problèmes de l'énergie, mais que ce soit gracieux et que cela n'empêche pas ces Sénégalais d'avoir leurs idées, leurs options, leurs choix de société et que ce soit dans une dynamique de globalisation des capacités de réflexion des Sénégalais et de créativité de modes nouveaux de pensée et d'action pour sortir le pays du marigot au fond duquel il est enlisé. Il semblerait, d'après ce qui m'a été dit de Dakar, que son allocation d'hier était profondément empreinte de sincérité et c'est tant mieux pour les Sénégalais et c'est tant mieux pour notre pays. Mais je crois que le président de la République doit s'ouvrir non pas en termes d'intégration ou de nomination de qui que ce soit, il doit s'offrir vers la réflexion, l'échange d'idées sans que cela ne conduise encore une fois à responsabiliser des gens parce que la plupart des compétences sénégalaises reconnues aujourd'hui - il y en a de par le monde comme au Sénégal - n'ont pas besoin de poste, ni de salaire ni d'autre forme de rémunération ou de récompense pour se lever et aider leur pays. Etes-vous prêt à donner un coup de main en tant que compétence ? Il n'y a aucun problème. Je suis prêt à aider, non pas le président de la République, mais les Sénégalais. Mais je ne veux aucun poste. Je ne veux aucune position. Je ne veux aucune rémunération. Et je ne cherche aucune responsabilité à caractère officiel ou officieux. Et je ne suis pas le seul. Il y a des dizaines de Sénégalais au Sénégal comme ailleurs dans le monde qui sont prêts à aider ce pays si les conditions sont créées. Quand les gens parlent de gouvernement d'union nationale, mais c'est pour aller où ? Vous croyez que quarante personnes peuvent régler les problèmes du Sénégal ? Si le président constitue un gouvernement de quarante à cinquante personnes, on va dire que c'est pléthorique, ce qui sera vrai. Mais ce n'est pas cinquante personnes qui vont régler les problèmes du Sénégal. On y mettrait les cent cinquante députés que cela ne servira à rien. On y mettrait les cent faux sénateurs qui viennent d'être nommés ou désignés par le président de la République, que cela ne servirait à rien. C'est le peuple sénégalais qu'il faut mobiliser dans une atmosphère de concertation ouverte, dans l'apaisement des cœurs et des esprits. Parce que si ce pays va à l'eau, c'est nous tous qui allons perdre et quel legs, allons-nous laisser aux générations futures? Il faut abandonner toutes ces querelles de partis, ces querelles de régime, ces querelles entre le néo-libéralisme, le libéralisme et le socialisme. Quand le Sénégal est en cause, qu'il est là face à ses priorités, quand des problèmes se posent en termes de survie, en termes de retour de la respectabilité dont le Sénégal bénéficiait à travers le monde, il faut oublier tout cela. Non pas encore une fois pour se retrouver dans une équipe. Ce n'est pas mon idée, ce n'est pas mon projet et je n'y pense pas. Mais il faut que les Sénégalais se retrouvent et qu'ils redressent leur pays. Mais alors à ce moment-là, il ne faut pas que ceux qui gèrent le pays aient une peur panique ou aient l'impression de subir le supplice de Tantale comme si on les avait accrochés au sommet d'une montagne pour tirer à l'arc pour savoir lequel des tireurs serait le plus adroit et quelle partie du corps il faudrait toucher avec sa flèche. Non, il faut s'élever, rester sur les hauteurs et le Sénégal a besoin de cela. C'est pourquoi je parle d'apaisement. Il faut un climat d'apaisement pour aller de l'avant.

mercredi 22 août 2007

Bruno Metsu : Pourquoi les 'Lions' peinent à se retrouver

Le football sénégalais a de beaux jours devant lui. L'affirmation est de l'ancien sélectionneur national, Bruno Metsu qui a mené le Sénégal, pour une première fois, en finale de coupe d'Afrique des nations et en quart de finale de la Coupe du monde en 2002. Une époque qui laisse encore de très beaux souvenirs dans la mémoire du technicien français. Dans l'entretien qu'il nous a accordé hier, en marge des matches de play off du championnat national de football qui se déroulaient au stade Demba Diop, l'ancien sélectionneur des ‘Lion' qui n'exclut pas de revenir travailler avec le Sénégal, soutient qu'on a mis trop de jeunes en même temps dans l'équipe nationale. Ce qui explique, souligne-t-il, la contre performance constatée depuis quelques années chez les ‘Lions'. Entretien…


Wal Fadjri : Comment appréciez-vous l'équipe nationale du Sénégal qui peine à se qualifier en Coupe d'Afrique des nations ?
Bruno Metsu : C'est trop dire que le Sénégal peine à se qualifier en Coupe d'Afrique. Parce que, malgré toutes les difficultés que rencontre l'équipe, elle continue à garder la première place de son groupe. Par conséquent, il y a encore de l'espoir pour se qualifier en Coupe d'Afrique. Il faut seulement noter qu'après les exploits réalisés en 2002, le Sénégal est, depuis lors, toujours attendu par toutes les équipes. De sorte qu'il n'a eu et ne peut avoir aucun match facile devant lui.

Wal Fadjri : Et quelle lecture faites-vous de ce football sénégalais ?
Bruno Metsu : Une lecture très positive. Le Sénégal a un grand réservoir de footballeurs. Que ce soit dans le pays ou en Europe, notamment en France d'où arrivent beaucoup de jeunes joueurs d'origine sénégalaise, c'est de véritables joueurs de qualité que possède le Sénégal. Même si, actuellement, l'équipe nationale a des résultats moyens, le Sénégal a encore un avenir dans le football. Il y a présentement des jeunes joueurs qui tapent à la porte de l'équipe nationale avec insistance. Le jeune Batéfimbi Gomis de Saint-Etienne qui fait de très belles choses dans le championnat français, pourrait un jour faire de belles choses pour le Sénégal. Il faut toutefois une phase de transition à toute chose. En effet, il y a encore des joueurs de qualité parmi les anciens joueurs qui ont beaucoup donné pour le Sénégal en 2002. Il faut compter sur ces derniers pour aider les jeunes à trouver des repères dans l'équipe nationale qui est d'une dimension très différente de celle d'un club ou d'un championnat quelconque. Il y a vraiment un potentiel très intéressant pour l'avenir de football sénégalais. Le Sénégal a la chance d'avoir d'excellents joueurs. Il suffit juste de travailler sur le mécanisme du groupe pour avoir les résultats escomptés. Et il est possible d'avoir ces résultats avec Henry Kasperczak.

Wal Fadjri : Mais, il est constaté que ces jeunes tardent encore à prouver en sélection. Partagez-vous cet avis ?
Bruno Metsu : Pas forcément. Il faut encore de la patience. Parce que ces gosses sont encore très jeunes pour étaler tout leur talent en sélection. Il faut savoir que la sélection nationale est très différente des compétitions des championnats nationaux. Il y a des paliers à franchir pour jouer les matches internationaux. On ne peut pas, du jour au lendemain, s'affirmer en sélection. Comme on ne peut pas, du jour au lendemain, être docteur. Il faut d'abord aller à l'école, faire des examens. Ensuite, il faut faire un certain nombre d'années d'études en médecine pour finir par être un médecin, avant d'arriver à l'étape supérieure. Comme dans une école, les jeunes joueurs qui arrivent en sélection, doivent aussi franchir des étapes pour s'affirmer en sélection. Il y a tout un travail à faire derrière, pour aider les gosses à trouver des repères dans cette équipe nationale. Les matches internationaux sont très différents des matches nationaux. Jouer dans de très grands championnats européens ne veut pas dire jouer un match international qui est d'un niveau plus élevé. Un Sénégal - Nigeria ou un Sénégal - Egypte est encore plus costaud qu'un Sochaux - Le Mans ou un certain Marseille - Paris Saint-Germain. Il ne faut pas faire d'amalgame à cet effet. Les compétitions internationales sont de loin supérieures aux compétitions nationales. Par conséquent, il faut des paliers à franchir pour aider les jeunes à trouver leurs marques en sélection. Les anciens doivent être là pour les aider. Malheureusement, il y a une cassure entre ces derniers et les jeunes. Il y a trop de nouveaux jeunes et peu d'anciens. Je crois que c'est là où réside le problème de l'équipe nationale du Sénégal. Les anciens ont un rôle à jouer dans toute équipe de football pour assurer une certaine transition. On a trop mis de jeunes ensemble. Il faut un temps à toute chose. Mais, on semble trop impatient au Sénégal.

Wal Fadjri : Avec toutes les difficultés constatées dans cette équipe nationale qui peine à se qualifier en Coupe d'Afrique, est-il possible que le Sénégal joue, dans moins de six mois, les premiers rôles au Ghana ?

Bruno Metsu : Tout est possible. D'abord, il faut qu'ils (les ‘Lions') se qualifient pour la Can. Et j'ose affirmer que cela est possible. Avec un très grand entraîneur de la trempe d'Henry Kasperczak, il est tout à fait possible que le Sénégal joue les premiers rôles à la Coupe d'Afrique de Ghana 2008. Il y a de beaux jours qui arriveront encore pour le Sénégal.

Wal Fadjri : Sur quoi vous vous fondez pour faire une telle affirmation ?

Bruno Metsu : (Quelques secondes de réflexion). Au fait, je ne suis pas là pour juger le travail fourni par les uns et les autres. Il y a un coach, un encadrement technique et un président à qui il revient de le faire. C'est à ces derniers de dire ce qu'ils en pensent. Moi, je suis très mal placé pour me prononcer là-dessus. Je suis de très loin ce qui se fait dans le football sénégalais. Le dernier match que j'ai suivi (Sénégal - Togo en 2005) remonte de très loin. C'était un match déterminant pour la qualification. Malheureusement, ce match a laissé beaucoup de regrets et de cicatrices qui continuent à se faire ressentir. Après cet échec, le lendemain a été très douloureux pour le football sénégalais. C'est dommage. Maintenant, je crois qu'il faut chercher à panser ces plaies pour repartir de zéro. Il faut penser à l'avenir pour refaire le football sénégalais. Je pense que c'est ça qu'il y a de plus important et non de jeter des pierres sur qui que ce soit. Il faut travailler pour connaître de beaux jours comme en 2002.

Wal Fadjri : Bruno Metsu est-il disposé à revenir travailler avec le Sénégal pour l'aider à retrouver cette joie de vivre le football ?

Bruno Metsu : (Rires). Je ne sais pas. Peut-être bien. Dans la vie, seul le bon Dieu sait de quoi demain sera fait. J'ai un contrat qui me lie jusqu'en 2010 avec mon club. Tout reste possible dans la vie. C'est vrai que j'ai gardé des moments énormes avec le Sénégal qui reste un souvenir éternel pour moi. Par conséquent, rien n'est exclu. Tout reste possible. Au-delà des simples résultats de football, il y a des rapports humains très forts qui me lient encore au Sénégal. J'ai d'excellentes relations avec toutes les personnes avec qui j'ai travaillé dans ce pays pendant deux à trois ans. Je n'ose même pas en citer un de peur d'oublier certaines personnes. A l'époque, il y avait un réel esprit de camaraderie qui nous aidait à faire partout la différence. Il y avait la joie de vivre et de jouer dans l'équipe. Sur le terrain, c'est des joueurs qui laissaient éclater tout leur talent pour faire plaisir à tout un peuple. Aussi bien dans le terrain qu'en dehors, il y avait cette envie de gagner qui animait tous les pensionnaires de l'équipe nationale. On voyait toujours une équipe formidable qui se donnait à fond pour faire la différence. De sorte qu'en 2002, le Sénégal a fait rêver le monde entier. Aujourd'hui, j'entends encore parler du Sénégal quand je passe dans certains pays. Je viens du Vietnam où s'est tenue la dernière Coupe d'Asie des nations. On n'a pas cessé de m'interpeller pour me demander les nouvelles du Sénégal. L'équipe du Sénégal est restée, un tout petit peu, à l'image de celle du Brésil. Parce qu'en 2002, les ‘Lions' ont montré autre chose que ce que les gens avaient l'habitude de voir.

Wal Fadjri : Et quel était le secret de Bruno Metsu en 2002 ?

Bruno Metsu : (Rires). Je n'ai aucun secret. Le football, c'est comme une famille pour moi. Je travaille toujours dans cet état d'esprit de famille dans mon équipe. Que ce soit au Sénégal ou aux Emirats arabes unis où j'évolue ces dernières années, je travaille toujours dans cet esprit de famille pour parvenir aux résultats escomptés. Dans toute entreprise ou famille, la personne appelée à manager le reste du groupe est appelée à donner une très grande partie de sa personnalité pour façonner à sa manière le groupe. L'équipe du Sénégal de 2002 reflétait un peu ma personnalité. J'aimais bien vivre avec les joueurs. Il ne faut pas oublier que le football est tout d'abord un jeu. Par conséquent, avant toute chose, il faut qu'il y ait la joie de jouer. Et c'est cette joie de jouer qui a fait rêver tout le monde à l'époque. De sorte qu'aujourd'hui, les joueurs sont certainement nostalgiques de ces moments-là. Certes, il faut toujours mettre en rigueur la discipline. Mais, il faut savoir où la mettre. Pour moi, la discipline, c'est sur le terrain. En dehors du terrain, chacun est libre de vivre différemment. Parce que chacun a sa propre personnalité. Ce qui est important dans une vie de groupe, c'est de respecter toutes les personnalités. Le reste, c'est que le football reste un plaisir à partager avec tout un monde. Il n'y a aucun autre secret derrière.

vendredi 27 juillet 2007

jeudi 12 juillet 2007

NIASSE appelle au boycott des élections sénatoriales

Après avoir boycotté les élections législatives, l'Afp a décidé de boycotter les sénatoriales. A l'image de leurs camarades socialistes.

Le Bureau politique de l'Afp a lancé, hier, un appel à tous ses élus locaux pour les inviter à s'abstenir de participer ‘à la nouvelle mascarade électorale concernant cette fois-ci le Sénat du Pds’. Et Moustapha Niasse et ses camarades d'estimer que le défi doit être relevé avec le peuple sénégalais. ‘Le nouveau défi arrogant que le pouvoir de Me Abdoulaye Wade a lancé aux populations exsangues’, ajoute l'Afp.
Les progressistes d'affirmer que même les lois et règlements qui constituent un obstacle aux desseins privés de ceux qui nous gouvernent sont réformés ‘pour les adapter à leurs propres priorités. C'est dans cette grille de lecture qu'il convient d'appréhender les contradictions entre, d'une part, l'intérêt général, les missions publiques, et d'autre part, la cascade de choix nébuleux concernant l'Apix, version Société anonyme, la réforme fiscale décriée courageusement par des Inspecteurs des Impôts et la multiplication effrénée des agences aux activités reconnues comme opaques’.

L'Afp déclare, en outre, que l'achat annoncé d'un nouvel avion présidentiel, ‘encore agité et financé, comme par hasard, à hauteur de 50 milliards, par de prétendus amis, relève du mépris à l'endroit des Sénégalais qui, au soir d'un certain 19 mars, avaient pensé confier la magistrature suprême à un homme qui inaugurerait une nouvelle ère de transparence, de vertu républicaine et de progrès’.

Par ailleurs, relèvent les progressistes, ‘le déficit de crédibilité du régime au pouvoir’ a, également, été mis à nu lors du dernier sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Accra avec, à la clé, ‘un camouflet dommageable pour l'image’ du Sénégal. Moustapha Niasse et ses camarades de marteler que ‘quand on délaisse l'esprit d'organisation et de méthode qui a fait durablement ses preuves, pour emprunter précipitamment les sentiers de l'improvisation et de la compromission politique, le résultat est prévisible’. Hélas, ajoutent-ils, ‘ la culture de courtier au service d'autres ambitions semble s'être incrustée au sommet de l'Etat’.

Abordant la situation dans le monde rural, le Bureau politique de l'Afp affirme que même les paysans paient ‘au prix fort, les errements du régime de Me Wade’. Ainsi, accusent les progressistes, ‘après la mise à mort brutale de la filière arachidière qui a asphyxié le monde rural et l'économie nationale, voilà que le régime dit libéral revient avec ses programmes spéciaux intempestifs, pour fixer, sans aucune logique apparente, un objectif d'un million de tonnes de maïs. C'est un échec programmé quand on sait que ce sont les paysans qui peuvent produire ce maïs, et non le gouvernement’.

lundi 9 juillet 2007

lundi 18 juin 2007

COMMÉMORATION DU 8ÈME ANNIVERSAIRE DE L’APPEL DU 16 JUIN:Moustapha Niasse dépeint un tableau noir et indexe le PDS



L'Alliance des forces de progrès (Afp) a commémoré,le samedi 16 juin dernier, le huitième anniversaire de l'appel que son Secrétaire général a lancé le 16 juin 1999, aux Sénégalais. La cérémonie s’est tenue dans les espaces du Collège Sacré cœur de Dakar. À l'exception du Parti socialiste, tous les partis du Front Siggil Sénégal, et le Jëf-Jël ont répondu à l’invitation. M. Moustapha Niasse en leader des progressistes, à l’occasion, a passé en revue l'état politique, économique et social du Sénégal.

"L'essentiel de ce qui m'a amené à lancer, il y a huit ans aujourd’hui, cet appel du 16 juin, demeure encore intact et actuel". La déclaration est de Moustapha Niasse. Il l'a tenue le samedi dernier, dans les espaces du Collège Sacré cœur de Dakar. À l'occasion, son parti, l'Afp célébrait l'appel qu'il a lancé en 1999. Un appel à partir duquel verra d'ailleurs le jour, la formation politique des progressistes. Sur des éléments de comparaison pris sur les différents secteurs de la vie nationale, Moustapha Niasse va démontrer l'actualité de son appel. Ainsi, brossant le tableau politique, il dira "nous sortons de deux scrutins qui portent un habillage immoral".
Toute chose dont il impute la responsabilité aux libéraux. "Qui, selon lui, ont emporté les élections mais ne les ont pas remporté". Et de convoquer l'adage pour dire que, "ils ont volé le tam-tam, maintenant le problème est qu'ils ne peuvent pas le battre". Sur le plan économique, le leader de l'Afp s'est montré très pessimiste pour le Sénégal. Il a parlé de la "dégradation de notre économie". Et à ce propos, il s'est aidé de chiffres pour le démontrer. Ainsi, à l’en croire, "de 5 % entre 2000 et 2005 le taux de croissance du Sénégal a périclité à 3 % en terme réel".
Et à partir de son cours magistral en économie qui suivra, M. Niasse finit par démonter que, "pour 2007, du fait de la mauvaise campagne agricole, de la destruction de la filière arachide, de l’élevage, la pêche..., la situation économique ne doit pas s'améliorer". Ceci entraînant cela, le progressiste en chef indique que, "la fameuse croissance accélérée dont se pavoisent les libéraux ne sera qu'un effet de pompage des airs". Moustapha Niasse prédit que cette ambition du régime en place "va échouer". Il en est voulu pour preuve, "l'inflation". De 1,7 % en 2005 d’après le numéro un de l'Afp, cette inflation est de 1,9 % en 2006. Cependant, M. Niasse reconnaîtra que l'on ne mange pas cette notion et que, celle-ci intéresse plutôt la macroéconomie.
Ainsi, il a fait observer que, "la dépression des prix d'achat est due à cette inflation". Pour preuve, l'auteur de l'appel du 16 juin dira : "les salaires actuels, malgré leurs augmentations sauvages, n'arrivent pas à offrir le même pouvoir d'achat d'il y a un certain temps". À la lecture de ce tableau économique peu reluisant de notre pays, le leader de l'Afp a prôné au sein de l'organe des universitaires de son parti, "la création d'un observatoire des prix de l'achat et des coûts de la vie". En outre, paraphrasant Léopold Senghor il déclare que "le Sénégal ne sera un État émergent qu'avec des finances saines et une administration organisée". Ce qui, à ses yeux n'est pas le propre des libéraux. Ces derniers sont coupables, selon M. Niasse d'avoir poussé l'endettement intérieur du pays estimé à plus de 200 milliards de francs (Cfa), un niveau sans précédent.
Et de faire observer : "Ce régime par sa dette intérieure va tuer nos entreprises qui dans leur mort vont entraîner le Sénégal". Ainsi, décriant les options économiques "dangereuses" du régime en place, M. Niasse soulignera le cas des dépenses de transfert. Pour ce qui est de l'agriculture, ces dépenses selon lui, se sont élevées à plus de 100 milliards. Pour autant Moustapha Niasse sait qu'il faut bien des mesures de redressements. Et dans le cas des libéraux, il note qu'ils n'ont que 3 possibilités. Et de les énumérer "augmenter les recettes fiscales, privatiser certaines entreprises, augmenter l'endettement intérieur ou extérieur". Pour le patron des progressistes, "l'Etat, pour se tirer d'affaire laissera augmenter les prix des denrées de premières nécessités. Ce qui n’est pas une bonne option".

Analyse de la situation économique et sociale : Quand Niasse interroge les chiffres



Des chiffres, rien que des chiffres pour convaincre de la ‘paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables’ sous le régime d’Abdoulaye Wade. Tel a été l’exercice dans lequel s’est lancé, samedi, Moustapha Niasse, à l’occasion de la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, au collège Sacré cœur.

‘Les conséquences de la décroissance de l’économie, celle de la paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et particulièrement précaire pour le pays. Or le Sénégal ne sera une nation émergente que par la mise en place d’un système financier sain et performant’, a déclaré Moustapha Niasse qui présidait la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, sur le thème : ‘La situation de l’énergie et de la demande sociale au Sénégal’.
Selon le secrétaire général de l’Afp, le taux de croissance de l’économie qui tournait en 2000 et 2005 autour de 5 %, est passé à moins de 3 % en terme réel en 2006. Et Moustapha Niasse de signaler que ce taux ne sera pas plus élevé en 2007 du fait de la ‘très mauvaise campagne agricole, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la Pêche, de l’Elevage, de l’Energie et des Industries chimiques du Sénégal’. Cela explique, selon lui, l’échec de la politique dite de croissance accélérée ‘avec des taux annuels annoncés de 7 à 8 %, à partir de 2007’. Sous ce chapitre, le chef de file des progressistes informe que l’inflation évaluée par l’évolution de l’indice du niveau général des prix, est passée de 1,7% en 2005 à 1,9 % en 2006. Et que la dépréciation du pouvoir d’achat ‘qui s’accentue tous les jours et qui réduit, quantitativement et qualitativement, le contenu et la qualité du panier de la ménagère’, résulte de l’évolution du niveau des prix des principaux postes de dépenses. Lesquels absorbent la quasi-totalité des revenus, traitements et salaires. Il s’agit, selon Moustapha Niasse, du logement, du transport, de l’eau, de l’électricité, de l’alimentation, des frais de scolarité et des soins médicaux.
En outre, le secrétaire général de l’Afp renseigne que si nous assistons aujourd’hui à une dégradation du ‘portefeuille des banques et des établissements de crédit, c’est parce que l’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure’.

Les clignotants sont au rouge », selon Moustapha


Bannière 4

Le Sénégal n’est pas loin du gouffre si les déclarations du secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) se confirment. Moustapha Niasse a, lors de la célébration du huitième anniversaire de l’appel du 16 juin, samedi dernier, fait un diagnostic sans complaisance et « alarmant » de l’économie et des finances publiques tout en proposant des solutions.
Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse a, à la loupe, ausculté à l’image des médecins l’état de l’économie et des finances publiques nationales. Il n’a rien laissé au hasard. Avec des chiffres, des constatations et une documentation « claire et précise », le leader des progressistes a présenté les maux dont souffrent l’économie et les finances publiques tout en tentant de proposer des solutions. Moustapha Niasse a profité du huitième anniversaire de son appel du 16 juin dont le thème a porté sur « la crise énergétique et la demande sociale » pour attaquer singulièrement la gestion du pouvoir actuel presque sur tous les plans notamment économique. Il a commencé par le taux de croissance qui, selon lui, est réellement de 3 %. « Le taux de croissance de l’économie qui tournait autour de 5 % entre 2000 et 2005 est passé à moins de 3 % en termes réels en 2006. En 2007, ce taux ne sera certainement pas plus élevé, du fait de la très mauvaise campagne agricole 2006-2007, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’énergie et des industries chimiques », a déclaré le secrétaire général de l’Afp en arrivant à cette conclusion préliminaire : « c’est dire que la politique dite de croissance accélérée avec des taux annuels annoncés de 7 à 8 %, à partir de 2007, a littéralement échoué ». Il a ajouté que « l’inflation, évaluée par l’évolution de l’indice du niveau général des prix, est passée, de 1,7 % en 2005 à 1,9 % en 2006, bien que le taux n’ait de signification, en fait, que pour les macro-économistes partisans d’une politique monétaire rigoureusement encadrée ». Moustapha Niasse de proposer la mise en place au sein de l’Alliance nationale des cadres progressistes (Ancp), un Observatoire du pouvoir d’achat, du coût et des conditions de la vie. Selon lui, cet organe qui aura pour mission d’évaluer, périodiquement, à l’attention de leurs militants comme de leurs sympathisants, l’évolution réelle du coût de la vie et du pouvoir d’achat dans les différentes régions du pays, dans le but de les aider à comprendre ces mécanismes.
Situation « inquiétante » des finances
Le membre de la conférence des leaders du Front « Siggil » Sénégal, principal regroupement politique de l’opposition est d’avis que « les conséquences de la décroissance de l’économie, celles de la paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et particulièrement précaire pour le pays. Et le Sénégal ne sera une nation émergente que par la mise en place d’un système financier sain et performant ». La transition est ainsi toute trouvée pour passer au peigne fin l’état des finances publiques du pays. « L’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure », a renseigné le leader de l’Afp. Il a ajouté, sur la même lancée que « les augmentations sauvages et démesurées des dépenses de transferts exceptionnels pour gérer - et gérer mal - la situation des populations sinistrées, le plan Jaakay ayant été un échec, la situation des entreprises en difficulté dans le secteur de l’énergie comme la SAR et la SENELEC, celle du secteur des industries chimiques comme les ICS, se sont faites au détriment des investissements qui étaient programmés pour l’agriculture, pour l’élevage, pour la pêche, pour l’éducation, pour la santé, pour le développement social et la solidarité nationale ». Moustapha Niasse de révéler que « tous ces secteurs ont subi des prélèvements substantiels sur leurs dotations budgétaires, pour un montant total supérieur à 100 Milliards au cours d’une seule année budgétaire, celle de 2006 ». Mieux, a-t-il poursuivi, « ces dépenses de transfert ont été effectuées à une période où le Trésor public a été amené à pré-financer des travaux d’infrastructures routières, celles de la Corniche Ouest notamment, pour des raisons à la fois électoralistes et démagogiques. On a vu le résultat », rajoute-t-il.
« Provision insuffisante des chèques du trésor public »
Le secrétaire général de l’Afp a, aussi décrié le niveau d’endettement qui s’élève selon lui, à « plus de 200 Milliards, avance-t-on ». Il a, en outre, souligné « selon des faits précis et vérifiables que des chèques du Trésor servis à des fournisseurs en règlement de leurs créances sur l’Etat reviennent impayés, pour provisions insuffisantes, sur des montants inférieurs à 10 Millions de francs cfa, des propriétaires de logements conventionnés par l’Etat ne sont pas payés depuis trois trimestres, c’est-à-dire 9 mois sur 12. Il existe aussi des bons du Trésor arrivés à échéance sont parfois impayés. C’est ainsi que pour les bons émis en 2006, l’encours à 60 jours était de 25 Milliards à la date du 7 juin 2007 ». Toujours dans ce lot de révélations : « les ICS n’ont pas encore remboursé les 15 Milliards d’emprunt 2006 garanti par l’Etat. L’emprunt d’Etat de 45 Milliards émis en juillet 2005, échéance juillet 2010, n’avait connu, à la même date du 7 juin 2007, c’est-à-dire il y a une semaine, aucun début de remboursement. Ainsi, le stock d’encours reste à 45 Milliards ». Bref, les finances publiques et le Trésor sont aujourd’hui dans une situation alarmante, eu égard à l’importance des engagements pris par l’Etat à la veille des élections, pour calmer le front social et pour relancer ses grands chantiers. De l’avis de Moustapha Niasse, cette situation appelle, sans délai, des mesures de redressement. « Ces mesures doivent être de vraies mesures », a-t-il martelé. A l’appréciation des méthodes de gestion actuellement utilisées par Me Abdoulaye Wade, il est constant que le Gouvernement envisage, selon lui, d’augmenter les recettes fiscales, de privatiser certaines entreprises rentables du secteur public ou parapublic comme la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar, d’augmenter l’endettement privé intérieur ou extérieur ou les deux à la fois.

Niasse annonce la privatisation de la Sonatel, de la Lonase et du Port



Une occasion saisie par le secrétaire général de l'Afp Moustapha Niasse pour annoncer une série de privatisations des sociétés comme la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar. Parce que le Sénégal connaît des difficultés énormes de trésorerie. Il a par ailleurs lancé un appel pour «une unité réelle» de l'opposition et se dit favorable à une démocratie arc-en-ciel.

A en croire Moustapha Niasse : «Les finances publiques et le Trésor sont aujourd'hui dans une situation alarmante, eu égard à l'importance des engagements pris par l'Etat à la veille des élections pour calmer le front social et pour relancer ses grands chantiers». Et le gouvernement selon Niasse, n'envisage que trois possibilités dans sa logique actuelle de gestion des finances publiques qui conduit à une impasse : privatiser certaines entreprises

du secteur public ou parapublic, augmenter les recettes fiscales et augmenter l'endettement privé intérieur ou les deux à la fois». Pour le patron des progressistes, la privatisation ne peut concerner que deux ou trois sociétés rentables : la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar. Or explique-t-il, ces privatisations ne pourront se faire sans affecter le monde du travail et déstabiliser le front social. L'augmentation de l'endettement privé quant à elle, va poser problème et coûter très cher ; compte tenu des tensions actuelles que subit la trésorerie de l'Etat. L'augmentation des recettes fiscales poursuit Niasse, passe nécessairement par l'accroissement du produit des impôts indirects qui représentent plus de 71% des recettes totales. Ces impôts sont non seulement inéquitables, parce qu'indifférenciés, payés par tous les citoyens, de la même manière et quels que soient les moyens des uns et des autres.

Auparavant, Moustapha Niasse a dressé un tableau sombre de la situation économique : «Le niveau de l'endettement intérieur s'élève à 200 milliards, des chèques du Trésor servis à des fournisseurs en règlement de leurs créances sur l'Etat, reviennent impayés, les propriétaires des maisons conventionnées par l'Etat ne sont pas payés depuis trois trimestres, 9 mois sur 12, des bons du Trésor arrivés à échéance, sont parfois impayés. Pour les bons émis en 2006, l'encours à 60 jours était de 25 milliards à la date du 07 Juin 2007». Et Niasse de poursuivre : «Les Ics n'ont pas encore remboursé les 15 milliards de l'emprunt 2006, garanti par l'Etat. L'emprunt d'Etat de 45 milliards émis en juillet 2005, échéance juillet 2010, n'avait connu, à la même date du 7 juin 2007, c'est-à-dire, il y a une semaine, aucun début de remboursement. Ainsi, le stock d'encours reste à 45 milliards ». Niasse pour une «unité réelle de l'opposition» et une «démocratie arc-en-ciel» Au plan politique, le secrétaire général de l'Afp se dit favorable à «une unité réelle» de l'opposition. Pour lui, une évaluation lucide des expériences récentes doit être faite, pour éviter la répétition de certaines erreurs et autres dysfonctionnements préjudiciables à la force de l'opposition. Pour l'Afp, le regroupement de l'opposition démocratique n'est pas le fait du hasard. Il s'agit d'un processus volontaire, qui se fonde sur une analyse précise des données politiques, économiques et sociales qui prévalent actuellement au Sénégal, face à un régime qui ignore la loi et le droit et qui a résolument tourné le dos à la démocratie et au respect de la personne humaine. Par ailleurs, Moutapha Niasse a indiqué qu'il veut une démocratie arc-en-ciel. Dans l'honnêteté et dans la loyauté. Surtout dans le respect de la parole donnée.

Moustapha Niasse met la hausse des prix sur le dos des grands travaux

Tout y est passé, du « gouffre à sous des grands travaux à la déliquescence des grandes sociétés nationales, en passant par le délabrement du système financier ».

Selon Moustapha Niasse, « le taux de croissance de l’économie qui tournait autour de 5% entre 2000 et 2005 est passé à moins de 3% en termes réels en 2006 ». Un taux de croissance dont le leader de l’Afp ne prévoit pas l’amélioration en 2007, compte tenu de la « destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’énergie et des industries chimiques ». La sentence de tomber : « La politique de croissance accélérée, avec des taux de 7 à 8% à partir de 2007, a littéralement échoué ». Le tableau de l’inflation aussi est sombre : « Le taux d’inflation est passé de 1,7 en 2005 à 1,9 en 2006. Une dépréciation du pouvoir d’achat qui résulte directement de l’évolution du niveau des prix des principaux postes de dépenses qui absorbent la quasi-totalité des revenus, traitements et salaires : le logement, le transport, l’eau, l’électricité, l’alimentation, les frais de scolarité et les soins médicaux ». D’ailleurs, le leader de l’Afp a proposé que « l’occasion de la commémoration (ndlr : appel du 16 juin) soit saisie pour mettre en place, au sein de l’Afp, un Observatoire du pouvoir d’achat, du coût et des conditions de la vie, pour donner des informations à même de réveiller la conscience des populations ». En définitive, selon M. Niasse, « la décroissance de l’économie et la paupérisation des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et précaire pour le pays. Les banques et les établissements de crédit connaissent une dégradation sans précédent de leurs portefeuilles, parce que l’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure ».
Augmentations de recettes fiscales et privatisation d’entreprises en vue Les « augmentations sauvages et démesurées de transferts exceptionnels, pour mal gérer la situation des populations sinistrées - le plan Jaxaay ayant été un échec -, les difficultés d’entreprises comme la Sar (transformée en prestataire de services), la Senelec (200 milliards de dettes) et les Ics, se sont faites au détriment des investissements qui étaient programmés pour l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’éducation, la santé, le développement social et la solidarité nationale. Ces secteurs ont subi des prélèvements pour un montant de plus de 100 milliards pour la seule année budgétaire 2006 ». Phénomène aggravant, selon l’ex-Premier ministre, « ces dépenses de transfert ont été effectuées à une période où le Trésor public a été amené à préfinancer des travaux d’infrastructures routières, celles de la Corniche Ouest notamment, pour des raisons électoralistes et démagogiques ». Résultats, selon Niasse : « Wade s’est fourvoyé en choisissant de faire de la politique budgétaire le principal levier de la relance économique à l’aide de grandes infrastructures routières ». A en croire M. Niasse, « les effets attendus d’une telle politique risquent d’être annihilés par l’endettement intérieur, surtout au détriment des entreprises, qui s’élève à 200 milliards. Par conséquent, le gouvernement doit trouver des ressources ». Ce que, selon M. Niasse, il envisage de faire via des augmentations de recettes fiscales, la privatisation de certaines entreprises et l’augmentation de la dette intérieure et/ou extérieure ». Comme les privatisations ne pourront se faire qu’avec les seules sociétés rentables que sont la Sonatel, la Lonase et le Port autonome de Dakar, et que l’endettement intérieur est prohibitif, l’Etat devrait recourir à la hausse de tous les produits et biens de consommation courante qui font l’objet de la demande sociale ». Aussi, face à « l’état économique et financier sombre » dans lequel se trouve le Sénégal, Moustapha Niasse interpelle Wade : « Demain il fera jour. Si Me Wade a gagné les élections, il lui reste à gouverner le pays, en sachant qu’il ne peut plus faire dans le traitement cosmétique et les effets d’annonce sans lendemain ».

lundi 19 mars 2007






mardi 6 mars 2007

Un homme qui aime son peuple !

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Le leader de l’AFP engage l’ultime campagne électorale de sa carrière politique. Il y va avec un réel enthousiasme et sans appréhension. Dans l’entretien qui suit, il dévoile ses résolutions de présidentiable. Un mandat, rien de plus, annonce-t-il pour lancer la campagne électorale qui démarre ce 3 février.
NOUVEL HORIZON : A un mois du scrutin présidentiel, comment se sent le candidat Moustapha Niasse ?
Moustapha Niasse : Je suis prêt et je suis serein. Je suis prêt, avec l’équipe qui est autour de moi, à me battre, pour la sauvegarde de la démocratie dans notre pays, pour le maintien de la dignité du peuple sénégalais, pour la liberté, pour la justice, pour la grandeur et pour la prospérité d’un Sénégal nouveau qui sera dirigé autrement. Je suis serein parce que préparé à assumer, dès que le peuple souverain le décidera et avec l’appui de Dieu, les charges les plus exaltantes au sommet de l’Etat.



Le candidat Moustapha Niasse a-t-il une motivation particulière pour ce scrutin ?
Oui, car, plus que jamais, notre pays a besoin de changement. Le Sénégal est aux prises avec une tension politique malsaine, qui affecte nos capacités vers un développement national, pour assurer le bien commun. Cela ne peut plus durer parce que nous avons atteint le fond.



Que faire ?

Un autre Sénégal est possible. Un avenir meilleur est à portée de main. Pour y parvenir, il faut rompre avec le mode de gouvernance actuel qui a détruit les mentalités positives et créé un flou inqualifiable à la tête de l’Etat.

Le Sénégal a besoin des dynamiques nouvelles centrées sur les compétences, l’expérience, le savoir-faire et la citoyenneté.



L’AFP a connu ces dernières années de grandes saignées. Votre parti n’est-il pas plus faible aujourd’hui qu’en 2000 ? Que vaut-il ?
Notre parti est une formation politique qui porte les vertus et, aussi, les travers de sa jeunesse : dynamisme, ouverture, spontanéité dans les initiatives et dans les actes posés, sincérité du dépassement de soi, vivacité, ambitions naturelles.

Il aurait été déraisonnable d’espérer que l’AFP, après près de huit années de fonctionnement, ne connaisse pas de départs, dus parfois à de nombreuses causes. Il s’y ajoute les effets du marché de la transhumance, ouvert et entretenu par le parti au pouvoir.

Je dois préciser que les nouvelles adhésions dépassent de loin les départs enregistrés. L’AFP ne s’est pas laissé déstabiliser, bien au contraire.

Savez-vous que notre parti compte plus de 400 cadres de haut niveau, à la compétence avérée et variée ? Et puis, il faut toujours dépasser la simple arithmétique. Un parti vit de l’intelligence, de la sagesse et de l’efficacité de ses militants et de ses dirigeants, davantage que dans le tourbillon et les cliquetis de ces rassemblements financés à coup de millions, avec à l’appui, transports et restaurations payés à des foules qui sont les mêmes, d’une région à l’autre, pour applaudir le Chef. Sans plus.

Ce qui importe, c’est la détermination et le patriotisme qui habitent les militants et les sympathisants de l’AFP, ces valeurs qui peuvent permettre de soulever des montagnes.



Vous allez aux élections en coalition et vous avez accepté de laisser à vos alliés des positions intéressantes sur les listes aux législatives. Comment les militants ont apprécié cette « générosité » ?

Nous avons voulu être justes avec nos alliés, en les associant à l’établissement de ces listes, en parfaite adéquation avec nos obligations morales et notre propre conscience. L’AFP conduit, au niveau des circonscriptions électorales, la plupart des listes et, sur la liste nationale, nous avons veillé, avec nos alliés, à ce qu’il n’y ait pas de frustrations. Les militants de l’AFP l’ont compris et accepté.



Autre remarque faite : Niasse a laissé à l’abandon son parti pour parcourir le monde au service de l’ONU. Comment avez-vous retrouvé l’AFP à la fin de la mission ?

Pendant ma mission dans le processus de paix dans les Grands Lacs et en République Démocratique du Congo, je n’ai laissé à l’abandon ni l’AFP ni le Sénégal. Je m’étais organisé pour faire accepter au Conseil de Sécurité de pouvoir continuer à diriger le parti, par des séjours fréquents au Sénégal et pour assumer mes charges de citoyen sénégalais, de père de famille et d’administrateur de sociétés.

Ainsi, l’AFP n’a jamais eu à souffrir de mes missions ponctuelles et alternatives en Afrique Centrale et Australe. Dans cette mission, mes absences n’ont pas constitué l’essentiel. En revanche, à la tête d’une équipe d’Experts de diverses nationalités, et pendant 18 mois, j’ai conduit au succès le processus de paix en RDC, par l’Accord global et inclusif de Pretoria, l’Acte final de Sun City, l’élaboration, grâce à la compétence du Professeur El Hadj Mbodj, de la Constitution pour la période intérimaire, celle de la Constitution qui a conduit aux élections générales de 2006 et d’autres actes posés grâce à la bonne volonté du peuple congolais. Ce grand peuple congolais, aujourd’hui, a repris son destin en main, à la satisfaction générale de la communauté internationale et des amis du Congo.

Evidemment, tous ces évènements ont été suivis par l’opinion publique nationale et internationale grâce à des médias étrangers, la télévision sénégalaise ayant toujours adopté une attitude d’ignorance totale de ce qui a été fait, pour des raisons purement politiques, sous la pression du pouvoir en place.

Notre pays, aujourd’hui, capitalise le travail qui a été fait dans les Grands Lacs par un citoyen sénégalais. D’autres Sénégalais continuent au service des idéaux de l’ONU, du PNUD, de l’OMS, de l’OMC, de l’Union Africaine comme de la CEDEAO, de travailler avec opiniâtreté. Ils servent ainsi la paix dans le monde. Mais le Sénégal en tire aussi profit.



Et si on vous reprochait d’avoir été transparent pendant tout le mandat de Wade pour se réveiller un trimestre avant l’échéance électorale?

Un homme d’Etat responsable ne peut être en campagne électorale de manière permanente. Je ne veux choquer personne en réaffirmant, encore une fois, que la politique ne me fait pas vivre. Je fais de la politique en posant des actes citoyens, en conduisant une vision, une manière de voir la situation, le présent et l’avenir de mon pays, pour contribuer à la direction des idées et apporter ma pierre à l’édifice national.

Sous ce regard, je peux rappeler que pendant 11 mois, j’ai été le premier Ministre du Gouvernement de Me Abdoulaye Wade. Les dérives que regrettent les Sénégalais ont commencé à survenir après mars 2001, c’est-à-dire après notre départ du Gouvernement. Ces dérives se sont poursuivies et aggravées pour aboutir à la situation que déplorent les Sénégalais.

Depuis que je suis retourné à l’opposition, l’AFP et moi-même n’avons jamais baissé la garde. Nous n’avons cessé de tirer la sonnette d’alarme sur l’état de délabrement du monde rural, sur le désespoir des jeunes, sur le dépérissement de l’outil industriel sénégalais, sur l’état désastreux des routes à l’intérieur du pays, sur la transformation de la ville de Dakar en un camp retranché de prétendus chantiers de travaux publics dont la lenteur d’exécution traduit simplement une volonté cosmétique de donner l’impression que le Gouvernement travaille. A présent, l’heure du verdict a sonné. Et avec elle, l’heure du changement. C’est le temps présidentiel. C’est le temps de la mobilisation.



Ne fallait-il pas adopter une posture d’opposant plus vigoureux sur le terrain ?


Dans la vie, tout être humain pense, réfléchit et agit avec un tempérament qui lui est propre, fruit et aboutissement d’un ensemble de facteurs psychologiques, intellectuels, environnementaux et sociaux.

Je me suis opposé avec force et vigueur à la politique d’Abdoulaye Wade. Mais je me suis toujours interdit toute attaque personnelle contre le président de la République ou contre sa famille. Je reste constant sur mes positions et sur celles du parti. Les actions que nous menons ensemble sont concertées dans un large esprit d’ouverture.

Au surplus, l’espace politique n’est pas, pour moi, une arène de gladiateurs où la seule issue est la mise à mort de l’adversaire. Je respecte la personne humaine, ce qui, parfois, peut être compris comme de la naïveté. Je ne changerai pas, à cet égard.



Pour la première fois, Moustapha Niasse a été arrêté par la police au cours d’une manifestation. Comment avez-vous vécu cet épisode ?

Avec sérénité. A chaque fois que c’est nécessaire, nous sortirons pour manifester. C’est notre droit et nous n’entendons pas nous en priver. En posant des actes illégaux comme le report des législatives, le président Wade peut compter sur l’opposition au sein du cadre mis en place pour manifester notre désapprobation.



Vous allez aux scrutins avec une coalition autre que la CPA alors que cette coalition avait déjà adopté un programme. Sous quelle bannière et avec quel programme allez-vous à la rencontre des électeurs ?

La réponse est simple. Nous avons créé Alternative 2007 qui regroupe 10 partis politiques dont la plupart sont connus de l’opinion sénégalaise. C’est cette Coalition qui m’a désigné comme candidat à l’élection présidentielle de 2007. J’en suis fier et j’en remercie mes collègues chefs de parti. M. Amath Dansokho, Secrétaire Général du PIT, conduit la liste pour les élections législatives, suivi du Professeur Madior Diouf, de M. Madieyna Diouf, des autres candidats de l’AFP et de ceux des partis membres de la Coalition, dans un ordre concerté et établi d’un commun accord. Notre programme est d’abord celui que nous avions élaboré au sein de la CPA. Si cette dernière a changé de forme, les besoins des Sénégalais et les urgences du développement sont restés les mêmes.







En 2000, Niasse était le candidat de l’espoir. Et en 2007 ?

En 2007 comme c’était le cas en 2000, je reste incontestablement le candidat de l’espoir et notre slogan, de ce fait, est « l’expérience au pouvoir ». L’AFP a été et demeure un vecteur principal de la profonde aspiration des Sénégalais vers le changement. Nous nous identifions le mieux à cette volonté de retour, vécue par nous tous, vers les valeurs du mérite, de l’action, de la responsabilité, de la transparence, de la disponibilité et du progrès. Sans prétention, je réaffirme que nous incarnons l’espoir d’une politique revigorée, débarrassée des scories et des handicaps qui prévalent chez nos adversaires. Ces derniers n’ont ménagé aucune combine pour ternir l’image de l’AFP et celle de son Secrétaire Général, nous qui n’avons jamais émis le moindre mot malveillant contre ceux qui nous ont quitté, attirés par les sirènes de la transhumance et qui ont, pour la plupart, largement médiatisé leurs départs, avec des arguments fallacieux, largement relayés par leurs amis nouveaux et leurs supports médiatiques.

Si vous êtes toujours le candidat de l’espoir, est-ce à dire que l’alternance n’a pas répondu à vos attentes ? Qu’est-ce qui n’a pas été fait et qu’il faudrait réaliser ?

Le régime de Me Abdoulaye Wade n’a pas répondu aux attentes des Sénégalais. C’est une évidence. La jeunesse s’était mobilisée, avec un enthousiasme touchant, pour contribuer, massivement, à l’avènement de l’alternance, par notre victoire de mars 2000. Aujourd’hui, elle prend la direction de l’Espagne, dans des pirogues de fortune bravant l’océan parce qu’elle a perdu ses repères devant l’immensité du désespoir qui l’a envahie, lorsqu’elle a pris conscience que le régime sur lequel elle avait fondé tant d’espoir est aux antipodes des promesses qu’il avait faites au peuple.

La société sénégalaise est en train de se décomposer. Notre devoir est d’arrêter les dégâts qui sont déjà profonds. Et le régime qui succèdera à celui de Me Wade aura beaucoup de tâches à accomplir, une fois fait l’état des lieux et après des audits effectivement réalisés, sans haine, sans rancune, de manière classique et impersonnelle, dans une parfaite transparence et dans le total respect des droits des individus, tels qu’ils sont reconnus par la Constitution.

Le peuple sénégalais est capable d’assurer le redressement du pays, s’il est bien dirigé, non pas par un Roi et ses affidés, mais par une équipe d’hommes et de femmes capables de conduire un programme de réformes et les bases d’un nouveau partenariat avec toutes les couches de la population, dans les villes comme dans les campagnes. Nous devrons, dès lors, prêcher par l’exemple, moraliser la vie publique, lutter vigoureusement contre la corruption, gouverner le pays autrement, servir le peuple.





Avez-vous idée de l’image que vous projetez ? Un homme pas commode …Si Niasse est élu, a-t-il des comptes à régler ?

Je n’ai jamais eu, dans ma vie, des comptes à régler. Se trouvent, aujourd’hui, autour de moi, des amis et des collaborateurs avec qui je n’ai jamais eu de conflits personnels ou politiques. Il s’y ajoute, aussi, des amis qui m’avaient quitté, à la faveur d’évènements politiques. Lorsqu’ils sont revenus à moi, je les ai accueillis à bras ouverts et ils sont parfaitement à l’aise dans ce qu’ils font, chaque jour, dans l’accomplissement des missions que je leur confie. Dans la vie, il faut savoir pardonner, il faut savoir oublier, parce que tout homme peut être sujet à l’erreur.

Nelson Mandela, que je connais personnellement, et à l’installation duquel, à Pretoria, j’ai représenté mon ami Kofi Annan, après son élection à la présidence de la République d’Afrique du Sud, est un modèle pour moi. Il devrait l’être aussi pour des hommes d’Etat qui ont son âge ou qui n’en sont pas loin. Le président Mamadou Dia est de cette trempe du sage, engagé auprès du peuple, déterminé dans son combat pour les libertés et pétri de foi. Le président Léopold Sédar Senghor qui, après sa mort, demeure pour moi une référence et un ami est aussi de cette trempe.

Avec de telles références, l’on demeure soi-même, avec sa vérité.



Un gouvernement avec le Parti socialiste, est-ce envisageable ?

L’Etat de dégradation poussée dans lequel le régime de Me Abdoulaye Wade va laisser le Sénégal commande une réunion et une fédération de toutes les bonnes volontés prêtes à travailler au redressement de notre pays. Ce redressement devra commencer par la reconstruction de l’Etat, le rétablissement des libertés démocratiques, la remise des Sénégalais au travail sans contrainte ni violences mais avec fermeté.

Le parti socialiste aura bien sa place dans un gouvernement de reconstruction nationale, si nous remportons les élections à venir. Dans ce parti, où j’ai politiquement grandi, il existe des hommes et des femmes qui sont des patriotes et qui réunissent compétence et expérience.



La CPA a beaucoup insisté sur la nature du régime à installer si elle gagne. Le régime parlementaire tel que dessiné par la CPA vous convient-il si vous devez être élu président de la République ?

L’esquisse qui a conduit au schéma institutionnel adopté par la CPA est une œuvre commune à l’élaboration de laquelle l’AFP a pris une part active. Moi-même, en ma qualité de Juriste formé au Droit public, j’ai rédigé l’ossature des mécanismes qui portent, comme assise, le concept de régime parlementaire. Ce régime est à différencier, en Droit constitutionnel classique, avec le régime dit d’Assemblée ou le Parlement est au centre du pouvoir d’Etat.

Le régime parlementaire, au contraire, permet à l’Exécutif d’assumer la plénitude de ses prérogatives, sous le contrôle d’une Assemblée législative, qui vote les lois, la Justice, comme pouvoir judiciaire, ayant pour mission de dire le droit, de faire appliquer les lois et de protéger les libertés des citoyens, dans une communauté apaisée où la force du droit empêche tout droit à la force.

Et puis, il ne faut jamais oublier qu’il n’y a pas d’Etat sans peuple même si, dans l’histoire de l’humanité, des peuples errant se trouvent sans Etat.



Quel président voudriez-vous devenir ?

Un président de la République doit savoir se situer à la hauteur de ses responsabilités, c’est-à-dire se mettre à la hauteur de ses responsabilités devant l’histoire. Des bons et des mauvais Chefs d’Etat, il y en a eu à toutes les étapes de l’évolution du monde. Il existe des exemples encore aujourd’hui cités pour les actes de gloire posés, les progrès réalisés au service du peuple, les infrastructures construites, les élites formées, les gains accumulés dans l’espace de l’éthique et de la morale, etc. J’ai l’ambition de figurer parmi ces références, le reste étant entre les mains du Seigneur.

Je ne voudrais surtout pas être un président « ninki-nanka », sachant tout, n’écoutant jamais



Le débat sur l’âge du président a été soulevé assez régulièrement ces années. Pensez-vous qu’il faut, nécessairement, fixer un âge plafond dès lors qu’il y a un âge plancher pour se présenter à l’élection présidentielle ?

Il devrait être possible d’envisager que tous les Sénégalais qui dépassent 75 ans ne puissent pas prétendre à la charge de président de la République. A cet âge, même si l’on est crédité d’une sagesse et d’une expérience supposées effectives, l’on doit aspirer davantage à un repos mérité ou à des activités privées qui ne requièrent pas des ressources énergétiques pour l’individu. Je m’en arrête là pour que cette position ne puisse pas être considérée comme s’adressant à quelqu’un qui aurait dépassé ce niveau d’âge d’une dizaine d’années.

Nelson Mandela a donné un bon exemple, en décidant d’effectuer un mandat – et un seul – pour mettre sur les rails la nouvelle Afrique du Sud et laisser les rênes de l’Etat à une équipe de jeunes qui, pendant les cinq années de son mandat, avait, à ses côtés, été imprégné des profondeurs et de la complexité des dossiers de gestion d’un Etat.

Faire le mandat de trop, c’est le risque qu’il faut, dans tous les cas, éviter. Mais, pour cela, il faut savoir prendre de la hauteur et faire preuve de grandeur. J’en prendrai le moment venu. L’ambition que j’ai pour mon pays peut se réaliser largement en cinq ans.



L’argent a été au cœur du débat politique ces dernières années. Comment voyez-vous le traitement de toutes ces affaires d’argent qui ont émaillé les dernières années du régime Wade ?

Je l’ai dit : il faudra, au lendemain du 25 février 2007, engager des mesures rationnelles et déterminées pour lutter contre la corruption. Il faudra, évidemment, s’abstenir de tout objectif visant à régler des comptes. Comme la justice et la morale recommandent de gérer les deniers de l’Etat en toute transparence et avec une extrême rigueur, tout régime responsable et sérieux ne saurait encourager, sous quelque forme que ce soit, le développement d’une culture de l’impunité.



Si des changements dans la gouvernance doivent être faits, comment voyez-vous ces mues dans la gestion des affaires publiques ?

La transparence, l’honnêteté et l’esprit de responsabilité doivent refaire surface et redevenir les fondements des actes posés par l’Etat et ses dirigeants. L’Administration sénégalaise doit puiser ses ressources morales dans une telle option.



Le calendrier électoral a connu beaucoup de perturbations. Votre parti a dénoncé le report des législatives. Comment allez-vous faire face à ces valses sur les dates des élections ?

Vous dites bien valses. Depuis plus de deux années, le chef de l’Etat et son régime ont conduit unilatéralement le processus électoral, dans le seul but de se déclarer vainqueur, tout en sachant qu’ils sont en minorité sociologiquement et politiquement dans le pays. Du fait de la faiblesse de leur bilan et plus particulièrement des comportements et des dérives dont leur parcours est parsemé, au détriment du peuple.

Au moment où vous me posez cette question et pour la première fois, depuis l’indépendance du Sénégal, des élections législatives ont été reportées, deux fois de suite, sans arguments convaincants. Même le scrutin présidentiel est encore incertain, tant le flou artistique que déroule le régime permet toutes les conjectures et des motifs justifiés de méfiance. A ce propos, je dis de la manière la plus solennelle que je m’oppose, avec une extrême vigueur, à tout report du scrutin présidentiel du 25 février 2007.



En dépit de ces incertitudes que vous relevez, pensez-vous que le rendez-vous du 25 février sera apaisé et que l’on aura un scrutin transparent ?

Si les prévisions du régime en place se réalisent, ce scrutin sera marqué de violences et de perturbations. Ce régime voudra gagner aux élections alors qu’il se sait minoritaire. Il utilisera des subterfuges et des combines pendant le déroulement du scrutin. Il voudra falsifier les résultats. Il retardera les procédures de contrôle de la gestion du contentieux par des pressions auxquelles il a habitué les citoyens et les électeurs.

Et le peuple souverain ne l’acceptera pas. Nous ferons face avec vigueur.

Dans l’hypothèse où les élections se dérouleront normalement et dans le calme, le droit souverain du peuple de choisir ses dirigeants sera sauf. Dans ce cas, la passation de pouvoirs s’opérera conformément à la loi. Dans ces conditions, la démocratie sénégalaise sera sauvegardée. Laquelle des deux hypothèses sera-t-elle celle qui prévaudra ?


La CENA, l’organe chargé de la supervision vous paraît-elle en mesure de garantir un scrutin transparent ?

Dans le principe oui. Mais la CENA a beaucoup tardé à être installée. Ses moyens de fonctionnement n’ont été mis à disposition qu’avec un retard qui avait inquiété les acteurs politiques et les membres de la CENA eux-mêmes.

Dans l’exercice de ses attributions, la CENA s’est heurtée à des incompréhensions de la part des pouvoirs publics. Elle n’a pas été toujours associée à la prise des décisions fondamentales, notamment quand le président de la République lui-même a, les yeux fermés, signé un décret, le 8 décembre 2006, répartissant de manière inique et personnellement les 90 postes de députés entre les circonscriptions électorales, sans tenir nullement compte de la référence démographique. Malgré tout, j’estime que la CENA, si elle fait preuve de rigueur et si elle est intraitable sur les exigences de la loi, peut faire comprendre au régime de Me Abdoulaye Wade qu’il est inacceptable que le code électoral soit violé dans la gestion du processus électoral.

La balle est donc dans le camp de la CENA puisqu’est connue et reconnue la volonté du pouvoir de fausser les élections pour s’attribuer la victoire.



Comment voyez-vous le Sénégal en février 2012 à la veille de l’élection présidentielle ?

Si Dieu aide les Sénégalais à comprendre que la survivance, encore pour cinq années, du régime en place, va détruire, pour longtemps, le tissu social, les infrastructures industrielles, les ressources naturelles, halieutiques et minières, l’agriculture sénégalaise, dans cinq années une équipe crédible et compétente peut régler les problèmes que vivent les citoyens. Je peux, ici, affirmer que je ne m’engagerai que pour cinq années, un mandat. Pas plus.

Si les Sénégalais votent dans leur majorité pour mettre fin au régime actuel, le 25 février 2007, la reconstruction du pays commencera, au terme de la deuxième année, soit en 2009, à produire ses fruits. Après les réformes structurelles qui porteront sur les secteurs porteurs de l’économie nationale, après le retour en surface de la crédibilité internationale de notre pays, les bailleurs de fonds et les investisseurs afflueront vers Dakar puisqu’ils y trouveront leur compte, dans un échange fondé sur le respect mutuel et sur la conjugaison des intérêts réciproques.

La communauté internationale ou les bailleurs de fonds ne sont pas en mesure, à eux seuls, de développer notre pays à la place des Sénégalais. Mais le Sénégal a l’obligation de prendre, à temps, le train de la mondialisation pour s’inscrire dans la société de l’avenir, société du savoir, de l’éducation et de la formation, et intégrer, sciemment, les données nouvelles des progrès de la science en matière de développement.

Naturellement, cinq années ne suffiront pas. Mais, l’équipe qui prendrait la relève, en 2012, de celle du nouveau président élu, y compris ce président-là lui-même, cette nouvelle équipe donc devra pendant cinq années encore poursuivre l’œuvre commencée, après la phase de reconstruction d’un pays aujourd’hui presque totalement détruit.

Entretien dirigé par Momar Diongue, Mandiaye Thiobane et Babacar Dione

mardi 27 février 2007

Grands travaux du chef de l'Etat : NIASSE veut auditer la gestion de WADE

http://club-positif.com/psp/produits/item/158a58794


Tous les grands travaux, notamment ceux dits du chef de l'Etat, seront audités si Moustapha Niasse est élu au soir du 25 février. L'engagement est du candidat de la Coalition Alternative 2007. Faisant hier face à la presse à Louga, Moustapha Niasse a fait savoir qu'il était dans son programme d'organiser un audit global des comptes de la nation dès qu'il accèdera à la magistrature suprême. Mais, a-t-il tenu à rassurer, il n'y aura pas de chasse aux sorcières.

Audit de l’alternance
‘Si nous arrivons au pouvoir par la grâce de Dieu, nous allons organiser les assises de l'économie sénégalaise qui seront des assises nationales avant la tenue desquelles, nous prendrons le soin de consulter tous les acteurs économiques de tous les secteurs. Cela veut dire les sociétés industrielles, commerciales, les cabinets privés de services comme la médecine, la pharmacie, la banque, le crédit, les syndicats, les Université, les collèges et les écoles. En somme, ce sera une évaluation globale de l'économie sénégalaise.
‘Evidemment, cela va impliquer un audit global des comptes de la nation, sans aucune volonté ou aucun réflexe de chasse aux sorcières. Personne ne sera ciblé pour quelque raison que ce soit. Ces missions d'audit seront menées par des cabinets qui seront choisis de manière objective par les acteurs concernés et par les acteurs consultés
‘Tous les dossiers des grands travaux seront audités dans le cadre de cet audit global. Ce que je vous dis là, c'est notre programme. Cela peut empêcher des gens de dormir, mais c'est tant pis pour eux. Nous n'organiserons pas de procès individuel, ni de procès contre qui que ce soit’.
Injustices dans la campagne
‘(…) Dans le département de Nioro, sur les onze communautés rurales, deux présidents de communauté rurale ont reçu les véhicules remis par la présidence. Il s’agit d’un ancien Pcr du Parti socialiste devenu libéral et d’un autre de l’Afp, lui aussi membre actuel du Pds. Les neuf autres ont été privés de véhicules, car ils ne sont pas membres du Pds. Dans le Foundiougne, c’est pareil. Tous les Pcr qui ne sont pas militants du Pds, ont été ‘oubliés’ dans la distribution des véhicules. Autre injustice, à Kolda, d’après les informations qu’on nous a relayées, Wade aurait dit à la population de ne pas accueillir les autres candidats. Quand nous y sommes arrivés, c’est un chauffeur de taxi qui fonce sur nous, fracture trois jambes et un bras parmi les quatorze blessés recensés dont notre responsable local Denis Corréa. Pris par la police et amené devant le procureur, le chauffeur avoue avoir été payé pour casser de l’Afp…. A Guédiawaye, c’est notre permanence qui a été saccagée par des nervis, sans aucune forme de procès devant notre gardien qui y était (….)’.
Ethique et morale
‘Nous respectons le peuple sénégalais, nous l’aimons. Nous sommes une partie intégrante de ce peuple. Nous avons voulu enlever toute connotation de démagogie dans notre participation à cette campagne électorale qui est un évènement national et qui, selon nous, doit se fonder sur l’esprit d’ouverture et de tolérance, mais aussi sur le souci de vérité et de transparence. Nous avons pour slogan de ne pas faire de promesses électorales, mais d’indiquer les éléments de programme que nous sommes en mesure de réaliser. Nous en avons les moyens intellectuels, nous en avons les moyens liés à l’expérience, nous en avons les moyens qui procèdent de notre volonté d’aller de l’avant avec le Sénégal. Dès lors, la question n’est pas une question de choix, mais du choix de Dieu à travers des citoyennes et des citoyens, étant entendu que Dieu a recommandé trois choses : Croire en Dieu, c’est le principe de Foi, espérer en Dieu, c’est le principe de la perspective et lever et entreprendre, c’est le principe de l’action’.
Traitement de sa campagne par la presse écrite
‘Depuis le début cette campagne, une partie de la presse écrite de notre pays boycotte notre campagne, je le dis ici de la manière la plus claire. Je ne mets pas en accusation la presse, mais il y a un traitement inégal de l’information que nous avons constaté. Nous ne nous en plaignons pas, nous n’en souffrons pas, nous constatons le fait. Je ne veux pas avoir de problème avec la presse de mon pays, mais les analystes qui savent lire, ont abouti à la conclusion qu’il y a des opérations de boycott de notre campagne. Qui veut le prendre, le prendra pour lui. Le jour où nous partions sur Ourossogui, quatre quotidiens que je ne citerai pas, m’ont rencontré. Les trois ont indiqué ce que j’ai dit à Bignona, à savoir que le président et son gouvernement savaient depuis 2002 que le bateau le Joola ne devait pas être remis à l’eau si les trois moteurs allemands ‘morts’ qui équipaient ce bateau n’étaient pas changés par des moteurs ‘Volvo’. J’ai rencontré vos confrères à Ziguinchor le soir, en présence de mes collègues, j’ai confirmé cela en disant que j’ai les preuves et j’ai appris tout cela 25 jours auparavant. J’ai encore les preuves avec moi. Trois quotidiens ont écrit : ‘Moustapha Niasse persite et signe’, un autre quotidien titre : ‘Moustapha Niasse Weddi na’. Mais où est la vérité dans tout ça (....)
‘Je ne suis pas fâché, mais je suis déçu. C’est différent. On peut être déçu dans la sérénité et dans le calme. Je ne suis pas surpris non plus, mais je suis déçu. Une certaine presse doit-elle continuer de tirer sur nous à boulets rouges au profit d’autres candidats ? Alors que nous devons être ensemble, puisque c’est ce que nous avons tous déclaré, pour mettre à bas le régime de Wade. Est-ce que, par presse interposée, les candidats doivent se combattre mutuellement ? Mais c’est aider Wade ! Cela ne signifie pas autre chose. Je tenais à dire ça et je prends mes responsabilités en le disant. Je n’engage pas la coalition, c’est Moustapha Niasse qui le dit (....)
‘Qu’on n’aille pas écrire que Moustapha Niasse donne des leçons à la presse (....) Ce n’est pas une protestation, ce n’est pas la marque d’une indignation, ce n’est pas une accusation, c’est un constat. Le constat est objectif. Je tenais à le dire, parce que si je ne le disais pas, je ne serais pas sérieux. Ne dites pas que je suis fâché. Celui qui l’aura dit, aura menti. C’est vrai ! Je le dis avec le sourire. Mais j’aurais été très fier de voir que tous les Sénégalais se lèvent pour dire : Sept ans, ça suffit ! Sept ans d’incarcération, de menaces de vous amener à la Dic… Des journalistes ont été mis en prison (….) Mais cela doit suffire ! Et c’est avec vous que nous devons nous battre pour que ça cesse. Qu’est-ce que je vais chercher, moi, à mon âge ? Si je veux vivre dans le confort, je viens chez mon ami Djily (Ndlr : Feu El Hadj Djily Mbaye) ou je reste chez moi (….) Mais nous n’avons pas le droit de croiser les bras à boire du coca-cola. Au bout de trois semaines, on meurt. Nous devons vous laisser un legs, nous devons nous battre pour la jeunesse d’aujourd’hui et celle de demain pour que le Sénégal que nos ancêtres nous ont laissé, nous vous le laissions comme un champ en friche que vous allez à votre tour semer avec de la bonne graine. C’est le sens de notre combat, ce n’est rien d’autre. Moi je ne me bats pas pour l’argent, je ne me bats pas pour un poste, ni pour des prébendes, je me bats pour un idéal et cet idéal-là, nous le partageons au niveau de la coalition’.
Propos recueillis par Ama DIENG

La Casamance vive la vérité

http://club-positif.com/psp/produits/item/46a58794

C’est à dater de mars 1947 que le mouvement des forces de la Casamance (mfdc) a vu le jour. L’objectif de ce mouvement reposait sur des revendications dans le cadre de leur implication dans les affaires de leur pays : le Sénégal.
Le colon français avait divisé notre pays (le Sénégal) en quatre communes (Dakar, Gorée, Rufisque, Saint Louis) et fait de ces habitants des citoyens français alors que reste des communes regroupaient la population indigène et n’avait aucun droit.
Le mfdc, qui était alors un parti politique, voulait que tous les citoyens soient traités au même pied d’égalité concernant les affaires de l’état, ainsi que l’implication des cadres de la Casamance dans la région sud, la Casamance était toujours représentée par des sénégalais qui n’était pas natif du sud du pays). Pour mieux se faire entendre, le mfdc va s’allier avec le BDS de Léopold Sedar Senghor à la suite du congrès de Bignona en 1954.
Cela va entraîner la scission du mouvement, car certains membres, avec comme leader Assane Seck, ne voulait pas de cette alliance et vite s’allier avec la sfio de maître Lamine Gueye en 1956, aux élections à l’assemblée française.

Dix ans après le départ des colons en 1974, le mfdc, parti politique, devient un mouvement indépendantiste réclamant l’indépendance de la casamance. A la place du dialogue, les armes prirent parole et les rebelles très bien organisés se retranchent dans la forêt.

Autant pour moi ; je me permets de faire des coms étant donné que le but était d’être reconnu comme membre intégrante de sunugal divisé par les colons. Maintenant qu’on forme un état et qu’on retrouve des natifs de cette région florissante qu’est notre chère casamance. L’idée serait de renouer avec ses idées de revendicateur. De se dire qu’être français, proletaire, indigène, relève du passe.
Aujourd’hui nous parlons de mondialisation, de l’égalité du droit, du respect de l’être humain de l’éthique pour développer les esprits, le dépassement de soi pour éradiquer la pauvreté. Tous ces études et expériences aujourd’hui accessibles à toute personne voulant améliorer son mode de vie via l’outil informatique qu’est l’Internet.
Je ne vois pas la raison à une tierce personne de revendiquer son appartenance. En tout cas moi je suis jeune je ne lamente pas d’être reconnu comme citoyen sénégalais je le suis, je sais. La Casamance partout au galsene si je me permets ; j’ai des parents qui y vivent.
Alors soyez raisonnables vieux cons pour des raisons soit disant top-perso, pas d’intérêt général, vous tuez des gens et dire que vous défendez une cause. Mal saint !

Hé génération 70 à 80 ne baissons pas les bras il faut lutter contre ce petit groupe de vieux cons sorry j’en perd mes mots. Mais franchement arrêtez notre ère s’annonce d’être épanouissant allez demander pardon à Dieu tranquillement. C’est le réconfort après, parce qu’on est pas prêt à lâcher l’affaire.
Réfléchissez tous le monde sait qu’ici les vieillards racontaient des contes à leur petit fils et laissaient les pères travailler. Aujourd’hui qu’est qu’on voit grand père tenir tête et épaule à son fils et confisque le goûté de son petit fils" mak bour la" da fa amone dégg dégg" nassaran mo lén ngueleu meul.

Bien sure regardé, moi mon pére est né en 1950 plus vieux que mon père c’est les né vers.
Disons l’intervalle 1930-1940 de nos jours.
Ceux qui ont fait leur etudes dans les universités francaises de l’epoque moi je les considère comme des déracinés qui cherchent leur repères. Regarder maintenant l’étudiant sénégalais en France il est beaucoup plus cultivé que ces étudiants des années 50, 60, 70 et même de leur promotionnaire français. Avant c’était et bien je viens de France je parle français sans faute nana ni nana na.
Et alors à quoi bon nous on comprend le français, on parle le versl’en. Pour toi c’est le français inversé. Boutons ces vieux cons et ensemble comme des frères unis travaillons avec les pères assoiffés de faire renaître le patrimoine légué par nos ancêtres et en guise de reconnaissance remercier nos sages. Pour leur travail dans l’underground.

Peace aux papas, mamans engagés pour le bien être de leur fils sénégalais et grand parent qui prient jour et nuit pour la paix au SENEGAL.

YALLA GUEN FI YAGG KILIFA DINE YI YALLA YOK SEN DARADIA. Amin

Chronique de la commémoration du parti de l'association des forces du progrès

salut tout le monde!!!