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jeudi 9 décembre 2010

MOUSTAPHA NIASSE PRESIDENT ?

Quelques extraits d'une interview dans "Afrique-Education" N° 219-220 du 1er au 31 janvier 2007

http://www.afriqueeducation.com/




Après avoir soutenu Abdoulaye Wade au deuxième tour de la présidentielle de 2000, soutien qui, de manière incontestable, a fait accéder l’actuel président à la magistrature suprême du Sénégal pour sept ans, Moustapha Niasse qui jouit d’une très grande popularité au Sénégal, va à nouveau se lancer dans la bataille de la présidentielle de février 2007. Cette fois-ci, ce sera pour le compte de la Coalition Alternative 2007 (CA 2007) qui regroupe onze partis politiques et plusieurs associations. Moustapha Niasse est un Homme d’Etat dans tous les sens du terme, qui jouit d’une très bonne image en Afrique et dans le monde. Ancien secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan s’était servi de son savoir-faire pour ramener la paix et un peu plus de stabilité en République démocratique du Congo (RDC), avec le succès que l’on sait. Musulman convaincu, Moustapha Niasse prône un islam tolérant et garde d’excellentes relations dans les monarchies du Golfe. Il est avec le révérend Desmond Tutu, le seul représentant africain au sein du très restreint club, le High Level Group des Nations-Unies. Il est très apprécié par la Mère de la nation sud-africaine, Winnie Mandela. Il a le numéro de téléphone direct de Thabo Mbeki. Il déjeune avec le patriarche Ondimba. Il a un accès direct aux différents Grands de ce monde, qu’ils soient européens, américains ou asiatiques. La CA 2007, en le désignant pour porter ses couleurs, a fait le bon choix. Moustapha Niasse dispose de tous les atouts pour devenir le prochain président du Sénégal. Le Sénégal de ce début 2007 a besoin à sa tête d’un homme rigoureux, stable, intègre et compétent comme Moustapha Niasse. C’est tout le mal qu’on peut souhaiter aux Sénégalais.

Pour mieux connaître ce candidat, votre bimensuel s’est rapproché de lui.

1. Afrique-Education : Monsieur le Secrétaire Général, vous venez de terminer votre mandat d’Envoyé spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RDC. Que peut-on garder de ce mandat spécial ?

C’est au mois de mai 2001 que le Conseil de Sécurité de l’ONU m’a désigné, sur une proposition commune de M. Kofi Annan et de l’ancien Président du Botswana, Sir Ketumile Masiré, alors Facilitateur du Dialogue intercongolais, comme Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU sur le processus de paix en République Démocratique du Congo. Une Résolution de l’ONU définissait le contenu de ma mission et les objectifs qui m’étaient assignés. A savoir organiser des consultations avec les Chefs d’Etat du Rwanda et de la RDC pour les conduire à signer un accord de paix. Ensuite, réunir à Prétoria les composantes et entités congolaises, au nombre de huit, et obtenir d’elles un cessez-le-feu définitif pour aller avec elles à la signature d’un Accord global et inclusif. Enfin, élaborer une Constitution pour une période de transition de deux années et, une fois cela obtenu, préparer le passage aux élections, tout cela sous l’égide de l’ONU.

Une équipe de neuf personnes a été mise à ma disposition, à cet effet. Grâce à Dieu et aux prières de mes parents, j’ai pu accomplir cette mission, sur une période de 18 mois et nous avons signé l’Accord global et inclusif de Prétoria le 17 décembre 2002. C’est l’aboutissement de ce processus que nous avons consacré, le 6 décembre 2006, à Kinshasa, par la prestation de serment du Président Joseph Kabila, Président élu de la RDC , en présence de nombreux Chefs d’Etat et des représentants de la communauté internationale. Aujourd’hui, la RDC entame une nouvelle étape de son destin et de son histoire. Le peuple congolais a prouvé qu’il était capable de réaliser son unité autour de l’essentiel et d’assumer ses responsabilités dans le concert des nations. Je remercie le Secrétaire Général de l’ONU, un homme d’éminentes qualités et un diplomate exceptionnel, pour la confiance qu’il a placée en moi, de même que j’exprime ma gratitude à l’endroit du peuple congolais qui a soutenu mon action, tout au long de ma mission, et qui m’a adopté comme un frère.

2. Vous êtes également membre du High Level Group des Nations-Unies. Qu’est ce que c’est ?

Sur la base d’une Résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Sommet du Millénium a adopté, à New York, l’idée de créer une Alliance des Civilisations, dans le double but de réduire voire de faire disparaître la fracture existant entre le monde judéo-chrétien occidental et le monde islamique, d’une part, et de favoriser un dialogue cohérent et propice à la paix entre les cultures et les civilisations, de par le monde. D’autre part, M. Kofi Annan, Secrétaire Général de l’ONU, ayant reçu pour mission de préparer la réalisation de ce projet, a désigné 18 personnalités regroupant l’ensemble des aires de culture et de civilisation, dans le cadre d’un Groupe de Haut Niveau dont la mission était de lui présenter un rapport sur le sujet, avec des propositions concrètes. Une période de 18 mois nous était donnée pour travailler sur le projet. L’Afrique au Sud du Sahara était représentée dans ce Groupe de Haut Niveau, par l’Archevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix et citoyen sud-africain et par moi-même. La désignation des membres du Groupe de Haut Niveau s’est faite intuiti personae. Sur le reste de l’Afrique, un Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, un ancien Ministre de l’Education de Tunisie et le Directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie en Egypte, complétaient les cinq représentants du continent africain. Les Premiers Ministres d’Espagne et de Turquie ont parrainé, activement, le projet. Après quatre sessions tenues successivement à Palma de Majorque, dans l’Etat du Qatar, au Sénégal et en Turquie, les conclusions de nos travaux ont été présentés, à Istanbul, à la mi-novembre 2006, sous la forme d’un rapport, au Secrétaire Général de l’ONU et aux Chefs de Gouvernement de l’Espagne et de la Turquie. Le successeur de M. Kofi Annan gérera la suite du processus et procédera, plus tard, à la mise en place de l’Alliance des Civilisations, sous l’égide de l’ONU.

3. Au même moment où vous effectuez cette mission onusienne, vous suivez de près la situation politique sénégalaise à quelques semaines de la présidentielle du 25 février prochain. En tant qu’ancien Premier Ministre, vous êtes responsable d’une partie des résultats des libéraux. Quel bilan faites-vous de votre passage dans le premier gouvernement d’Abdoulaye Wade ?

Lorsqu’on a été Premier ministre et Chef du Gouvernement dans un pays donné, l’on assume toujours une part du bilan du régime, pour la période de temps pendant laquelle ces fonctions ont été exercées. Sous ce regard, ayant pris part, à un niveau élevé, à la conduite des affaires du Sénégal, sous le régime de l’alternance, pendant près d’une année, il est évident qu’il n’y a pour moi aucune difficulté à accepter ma part de responsabilité. Pendant les 11 mois où j’ai été Premier ministre du président Abdoulaye Wade, je me suis évertué à initier et à entreprendre des actions cohérentes, en concertation avec le Chef de l’Etat, dans les divers domaines de l’économie de notre pays, dans celui de la consolidation de l’Etat de droit, dans le soutien aux franges fragiles de la société sénégalaise comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les chômeurs, le monde paysan, les artisans. Dans le même temps, j’ai assisté le Chef de l’Etat dans sa volonté de promouvoir une image du Sénégal, en Afrique et ailleurs, qui reflète les valeurs de notre pays, dans le respect de nos partenaires et dans la gestion de nos intérêts communs.

C’est après mon départ du Gouvernement - un évènement survenu par la Grâce de Dieu et au moment où il le fallait - que certaines dérives ont commencé, çà et là, à surgir dans le mode de gouvernance du Sénégal. Ces dérives continuent, aujourd’hui, de plus belle, par des scandales financiers connus des Sénégalais, des arrestations et des détentions arbitraires y compris parmi les journalistes, inspirées sinon organisées par le pouvoir politique au sommet de l’Etat. Le favoritisme, le clientélisme, les attitudes de parti pris, le manque de transparence, sont devenus monnaie courante dans notre pays, jusqu’à la gestion unilatérale et monopolistique du dossier des élections, où le pouvoir en place se taille toujours la part du lion, en ignorant les droits de tous les autres. L’accaparement des médias publics relève du même mal-vivre que subissent les citoyens, par un matraquage médiatique de tous les jours qui les désinforme et les déstabilise, tout à la fois, alors que la misère s’accroît, alors que les denrées de première nécessité deviennent inaccessibles alors que les pénuries de gaz et de carburant se répètent et se prolongent, alors que l’école sénégalaise est paralysée par les grèves et que le train de vie de l’Etat se déroule sous nos yeux, dans une intolérable ostentation et sans limite.

Les journalistes sénégalais, qui ont joué un rôle décisif dans la proclamation rapide et vraie des résultats du scrutin du 19 mars 2000 et qui ont ainsi contribué à sauver la démocratie sénégalaise, à cette occasion, sont aujourd’hui harcelés, malmenés, menacés de mort ou de molestation.

La jeunesse sénégalaise, qui s’était mobilisée pour conduire à la victoire de l’alternance en 2000, prend, présentement, la direction de l’Espagne, dans des pirogues de fortune, sans sécurité, au milieu de la nuit, pour échapper aux contrôles de la police des frontières, parce que cette jeunesse a perdu ses repères face à un régime qui a décidé de tourner le dos à toutes les promesses faites par le président Abdoulaye Wade lui-même, avant son élection. Une bonne partie de ces jeunes a sombré au fond de l’océan et des corps sans vie continuent d’être rejetés par la mer sur les côtes mauritaniennes, brésiliennes et même vers les Caraïbes, jusqu’à l’Ile de la Barbade.

Le Fonds National de Promotion de la Jeunesse a fourni la preuve de ce que le régime de M. Abdoulaye Wade ne peut réaliser aucun projet qui soit exploité et mis à la disposition des Sénégalais, de manière équitable, juste et transparente. C’est ainsi que ce Fonds traîne un déficit profond de plusieurs milliards de francs cfa qui sont le fruit de nombreux dysfonctionnements relevés, en grande partie, chez les mutuelles. Le cahier de charges de ce Fonds n’a pas été respecté et ses critères de sélection des bénéficiaires des prêts et des financements de projets ont été élaborés sur des bases discriminatoires privilégiant l’appartenance des jeunes promus au parti de M. Abdoulaye Wade lui-même.

Au niveau des femmes, c’est la catastrophe également. Leur situation ne s’est guère améliorée. A peine 5 % des crédits classiques annuels leur ont été accordés pour leurs activités de tontines (caisses de micro-crédit alternatif), de coopératives agricoles et autres. Dans d’autres régions du pays, le financement de leur fonctionnement est tout simplement inexistant.

Le bilan de notre passage au Gouvernement est acceptable. Pendant onze mois, temps assez court, du reste, nous avons, avec le Chef de l’Etat, équilibré la campagne de commercialisation des arachides, finalisé la création, avec le Maroc, de la Compagnie Air Sénégal International, bouclé le financement de la route Diamniadio – Kaolack, avec l’Union Européenne et la BOAD. Les difficultés macro-économiques pouvaient être résorbées par mon successeur à la primature afin que le Gouvernement de coalition puisse réaliser les réformes nécessaires. Mais la politique politicienne a pris le dessus.

4. Sur le plan international, les libéraux ont commis d’énormes aberrations diplomatiques avec la rupture brutale des relations entre le Sénégal et Taiwan, relations vieilles de plus d’une décennie qui avaient permis l’équipement de votre pays dans beaucoup de domaines. Une telle décision est-elle une bonne chose pour le Sénégal ?

La Chine continentale constitue, depuis des milliers d’années, un cadre de culture et de civilisation lié à l’évolution historique du monde. Depuis les anciennes dynasties et la construction de la Grande Muraille de Chine, ce pays a suivi une évolution qui ne peut être ignorée des autres puissances du monde. C’est en 1949 que la République de Chine, appelée Formose, puis Taiwan, a vu le jour lorsque le Général Tchang Kaï Chek s’est installé sur cette île pour y fonder un Etat. Beaucoup de pays, aujourd’hui, entretiennent des relations politiques et diplomatiques officielles avec Pékin, en ayant des Bureaux économiques à Taipeh. Nombreux sont ces pays, parmi lesquels figurent de grandes puissances occidentales.

Qu’est-ce qui empêcherait le Sénégal de s’orienter vers une pareille formule, en entretenant avec Pékin le même type de relation que ces grandes puissances, sans ignorer vingt et un millions de Taiwanais qui vivent dans l’Ile ? Qu’est-ce qui dit qu’un jour les deux entités ne se retrouveront pas, la main dans la main, sur la base historique de leur culture commune ?

Ce qu’il faut condamner dans la rupture des relations entre Taiwan et le Sénégal, c’est la manière utilisée car et surtout en diplomatie, la courtoisie et la sérénité sont de rigueur jusque dans les moments d’adversité les plus durs. La désinvolture qui a marqué la décision unilatérale prise par Dakar de rompre ses relations avec Taïwan pouvait être évitée. La reconnaissance doit aussi exister dans les relations entre Etats. Cela étant, la Chine de Pékin est un partenaire de première qualité pour un pays comme le Sénégal. Et ce pays est membre permanent du Conseil de Sécurité. Il figure comme un producteur de biens industriels et il sera bientôt un pourvoyeur de technologies. C’est une puissance nucléaire. Sa démographie en fait un marché important dans de nombreux domaines. Le Sénégal a donc raison de renouer avec Pékin.

5. Sont-ce tous ces échecs des libéraux qui vous ont obligé à démissionner de votre charge de Premier Ministre?

Je n’ai pas démissionné de ma charge de Premier ministre. Parce que je respecte le peuple sénégalais et parce que je dois, à l’égard de ce peuple, toujours poser des actes responsables et utiles. C’est pourquoi, je n’ai jamais envisagé de claquer la porte de la primature, au moment où de grandes urgences nous appelaient pour changer notre pays et l’engager, avec lucidité, dans la voie du développement. Je pensais pouvoir convaincre le Chef de l’Etat d’ajuster son mode de gouvernance publique. Mais il s’est entêté. Dès lors, il m’était devenu impossible de continuer de collaborer avec lui, à cause, principalement, de sa tendance trop personnelle à décider de tout et tout seul, sans consulter personne, sans utiliser une grille d’analyse fondée sur le sentiment de l’intérêt général. Il suit ses propres réflexes et agit par intuition. Lorsqu’il s’agit d’un individu, les erreurs qu’il commet ne concernent que sa personne, sa famille, son entourage. Mais quand il s’agit de tout un peuple, les dégâts sont pernicieux, profonds, souvent non réparables, et préjudiciables à tout un pays. Nous nous sommes séparés dans le calme.

Depuis mars 2001, il a souhaité, plusieurs fois, que l’Alliance des Forces de Progrès, notre parti et moi-même, retournions travailler avec lui. Nous lui avons, chaque fois, opposé un refus courtois mais ferme. La dernière tentative, à cet égard, remonte au 8 novembre 2006, sans succès, malgré les affabulations et les montages verbaux qui ont été agités, au lendemain de notre dernière rencontre, par certains, dans sa proximité, sur des bases purement mensongères et sans aucun lien avec la réalité des faits. Tout cela est vain. Le service du peuple requiert rigueur, persévérance et patience, au-delà du patriotisme et de l’esprit de sacrifice.

6. Il y a quelques semaines, le gouvernement a enclenché le processus électoral dans la controverse. Les conditions de ce processus garantissent-elles de réelles élections libres et transparentes ?

A l’étape actuelle du processus électoral au Sénégal, tous les actes posés par le pouvoir en place, indiquent que ce processus ne revêt aucune transparence. Depuis les inscriptions sur les listes électorales jusqu’à la distribution des cartes d’électeurs, les citoyens sénégalais ont noté, faits et preuves à l’appui, que le régime de Maître Wade a tout entrepris pour fausser, à tous les niveaux, les élections de 2007.

L’augmentation des salaires et des indemnités des fonctionnaires de l’Administration territoriale (Gouverneurs, Préfets et sous-Préfets), parfois par un doublement des montants versés, ne vise qu’un objectif : obtenir une complicité active dans le déroulement des opérations, dans la gestion des urnes, dans la comptabilité des votes et dans l’établissement de certains papiers concernant le décompte des voix. Il a fait de même pour les policiers, le magistrats et autres corps de fonctionnaires, de manière sélective. Evidemment, tous les fonctionnaires de l’Administration ne sont pas des corrompus. Mais le risque demeure. Ensuite, le Chef de l’Etat refuse de rendre publique la carte électorale, c’est-à-dire le nombre et l’implantation des bureaux de vote, pour pouvoir créer des bureaux fictifs.

7. Quelles sont les exigences de l’AFP à propos de ce processus électoral ?

En démocratie, la revendication la plus naturelle en matière d’élections concerne trois principes qui portent sur les concepts de transparence, de régularité et de contrôle contradictoire et public du résultat des urnes. Sans que l’Administration ou le pouvoir politique puissent s’octroyer des privilèges susceptibles de leur faciliter un détournement du vote des électeurs ou la falsification des résultats des bureaux de vote. Le régime du président Wade compte sur de telles pratiques. Ce qu’attend notre parti, c’est le libre accès de tous les électeurs aux bureaux de vote, l’absence de toute tentative d’influencer les électeurs ou de les soumettre à des menaces, le respect de la loi électorale et la publication immédiate des résultats, de manière à les rendre infalsifiables entre les lieux de vote et Dakar. En résumé, nous exigeons que la loi soit respectée dans toutes ses dispositions et que le peuple souverain ait le dernier mot dans le choix de ceux et de celles qui vont conduire son destin.

8. En dehors de ces médias d’Etat, d’autres institutions de la République sont devenues des instruments du parti au pouvoir. La Direction des Investigations Criminelles (DIC), par exemple, est devenue, sous les libéraux, une sorte de CIA sénégalaise dont les fonctionnaires pour garder leur place et faire allégeance au président Wade, se livrent comme leurs collègues américains à des faux et usages de faux pour incriminer les adversaires politiques du pouvoir…

Vous savez qu’un peuple ou une société humaine entrent en décadence lorsqu’ils commencent à tourner le dos aux valeurs qui devraient faire leur propre grandeur. L’esprit de solidarité, le souci de vérité, la générosité dans les relations sociales, l’honnêteté dans la pensée et dans l’action, le souvenir glorieux du passé, le sens de l’amitié et la fidélité aux principes, constituent la base de ces valeurs sans lesquelles les hommes deviennent des animaux. Il n’y a que le pouvoir de Dieu qui est éternel et tout autre pouvoir est destiné à prendre fin et à se perdre dans les méandres de l’histoire. Tout dirigeant politique doit se soucier, après sa disparition, de laisser le souvenir, aux générations qui viennent après lui, de l’attachement qu’il a eu à l’endroit de ces valeurs qui, seules, confèrent à l’individu une existence après la mort au sein des sociétés qui continuent de cultiver sa mémoire et de formuler en sa faveur des prières. Les gangsters et les dictateurs disparaissent à jamais dans l’esprit des hommes, lorsqu’ils perdent leur pouvoir de violence ou de destruction et ils sont assimilés à Cheytan, le diable apocalyptique. Ils sont maudits chaque fois que l’esprit humain pense à la vie qu’ils ont vécue sur terre. Ce sont ces données là que traduisent, aujourd’hui et au Sénégal, les comportements de certains décideurs politiques qui vivent du sang des citoyens, lorsqu’ils ne manquent de rien quand le peuple manque de tout. Mais, tôt ou tard, le changement arrivera, car seul Dieu est en dehors du temps.

9. L’augmentation du nombre de députés et la création de nouvelles circonscriptions électorales sont perçues par certaines formations comme un tripatouillage constitutionnel du gouvernement. Quelle est la position de l’AFP sur cette problématique ?

Augmenter le nombre des députés de 120 à 150 ne changera rien à la situation de pauvreté des Sénégalais, aux délestages que la compagnie nationale d’électricité impose aux familles, aux hôpitaux, aux écoles, aux entreprises, aux églises et aux mosquées, plusieurs fois par jour. Sans que, pourtant, les factures d’électricité baissent. Bien au contraire, les augmentations du prix de l’électricité se répètent, sans aucune annonce officielle, presque dans la clandestinité, frappant jusque dans les ménages les plus démunis.

Au surplus, augmenter le nombre de députés ne peut améliorer pas la situation des travailleurs, dans les villes comme dans les zones rurales. Bien au contraire, la cherté des produits alimentaires, l’augmentation du prix du transport, l’augmentation des prix du carburant, le coût progressif des fournitures scolaires, grève le budget des familles et réduit le nombre de repas de trois à un, chaque jour. Evidemment, le président de la République, lui, ne subit aucun de ces maux et il voyage beaucoup, par ci par là. C’est facile, mais sans aucune utilité pour le peuple. Au fond, le régime actuel rêve, sans doute, du retour à l’Assemblée Nationale d’une majorité mécanique progouvernementale dont le seul rôle sera de voter « toutes lois » commanditées par le régime.

10. Pourriez-vous nous donner quelques grandes lignes de votre projet de société pour le Sénégal des cinq prochaines années ?

Je ne peux rien vous dire actuellement, sans les décisions des instances de mon parti et de nos partenaires de la coalition pour l’autre alternance. Nous voulons offrir une ère nouvelle de bien-être à nos concitoyens.

11. Deux élections seront suives de très près en Afrique en 2007 : les présidentielles nigérianes et sénégalaises. Mais c’est celle du Sénégal qui inquiète le plus la communauté internationale. Le président Wade avait pour son meeting politique du 11 novembre 2006 à Thiès, conforté des rapports confidentiels des renseignements généraux occidentaux sur la politisation excessive des milices islamiques d’obédience mouride dont certaines avaient des relations insoupçonnées avec le wahhabisme saoudien (islamisme radical). En tant que membre du High Level Group de la Commission de l’Alliance pour le Dialogue des Peuples de l’ONU, et leader politique sénégalais, quelle garantie donnez-vous à l’opinion internationale qui redoute une probable talibanisation du Sénégal ?

Le régime en place au Sénégal a administré la preuve de son option sans équivoque en faveur de tous moyens susceptibles de l’aider à demeurer au sommet de l’Etat, sans aucune référence à la morale républicaine. Le parti du président Wade a toujours entretenu des milices, en toutes occasions, pendant qu’il était dans l’opposition. De nombreux éléments ont été transférés depuis ces milices dans des structures officielles de police ou de sécurité, avec des grades élevés, sans aucune formation préalable et sans avoir suivi les filières par lesquelles sont passés les Sénégalais qui se sont engagés, selon des procédures normales, pour faire carrière dans ces structures.

Alors, pendant que les milices du président Wade continuent d’être actives, dans et en dehors des circuits officiels, d’autres franges ont pensé, à tort, qu’elles pouvaient aussi organiser leurs propres milices. Lorsque celles-ci s’habillent d’une teinte religieuse, personne ne sait où peut mener une telle pratique. En l’état actuel des choses, il ne semble pas que le président Wade, qui utilise ces groupes, ait l’intention de faire en sorte que la loi et la sécurité des citoyens au Sénégal soient respectées. Au départ du régime actuel, nous réorganiserons ce secteur. La loi et l’ordre reviendront.

Nous entendons, pour ce qui nous concerne, demeurer mobilisés au service des acquis de la démocratie sénégalaise. Pour que le peuple soit placé dans des conditions favorables à un développement concerté, utiles à tous. La solution de la crise casamançaise relève de ce domaine. Ce dossier ne prendra fin qu’à l’issue de négociations menées avec sérieux et avec une volonté inébranlable de ramener la paix dans le sud de notre pays. Dans tous les cas, la lutte contre le terrorisme et la violence est un impératif de sécurité et de paix. Notre engagement sur le sujet est clair.

12. Le leader des libéraux qui est le troisième doyen des Chefs d’Etat de la planète après Fidel Castro de Cuba et Robert Gabriel Mugabé du Zimbabwé, doit-il se succéder à lui-même ?

Ma culture de Croyant - et de ce point de vue là les Musulmans et les Chrétiens se retrouvent - ne me permet pas de me réjouir de l’état de santé d’un autre être humain. Si le président Wade connaît des ennuis d’ordre médical, je prie le Seigneur de lui redonner la santé. Par ailleurs, je me suis toujours interdit toute attaque personnelle contre le président Abdoulaye Wade ou contre sa famille. Je m’oppose à sa politique et à sa manière de gouverner le Sénégal, à l’opposé de ce qu’il avait promis. Il devrait, il aurait dû s’inspirer de la leçon de sagesse donnée à l’Afrique et au monde par Madiba, le Président Nelson Mandela. Nelson Mandela demeurera, pour toujours, un exemple et une référence dans l’ordre de grandeur des grands hommes de ce monde, pour avoir su ce qu’est le sens du pardon et la capacité d’oublier lorsque l’oubli libère l’individu de tout esprit de rancune ou de revanche. Nelson Mandela a quitté le pouvoir, en sage de l’Afrique, sachant que c’est par les actes qu’il pose que l’homme se distingue dans une société, comme un soleil qui brille de mille feux au firmament des vertus qui perpétuent l’histoire de l’humanité, dans son éternité et dans son universalité infinie. Le président Abdoulaye Wade est-il capable d’avoir de tels comportements, de s’élever à ce niveau, de s’inscrire dans la durée des références imprescriptibles dans la lignée des guides qui font l’histoire des peuples? La question reste posée. La réponse dépend de lui.

Propos recueillis par Koffi Sylvain Sasse

mardi 1 juin 2010

Moustapha Niasse : DECLARATION


Depuis quelques jours, l’opinion publique sénégalaise exprime son émotion et ses préoccupations devant la gestion que le chef de l’Etat fait, de plus en plus souvent, des relations existant entre notre pays et ses partenaires extérieurs.

La défense des intérêts du Sénégal est une donnée constante tout autant qu’un devoir dans la manière de conduire les destinées d’un pays, dans l’honneur et dans la dignité. Tous les dirigeants du monde sont soumis à cette règle, dont il découle des pratiques, des modalités et des procédures inscrites dans un code de conduite international dont les fondements figurent dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui engage, dans ses dispositions pertinentes, l’ensemble des Etats qui constituent la communauté internationale.

Sous ce regard, le respect d’autrui commence toujours par le respect de soi-même, tant il est vrai que dans un domaine aussi sensible que la diplomatie les devoirs des uns protègent les droits des autres et inversement, dans un dialogue fécond et mutuellement utile, dans la courtoisie, le respect des règles de bienséance et un humanisme de tous les instants reposant sur les vertus de générosité et de rigueur dans les relations humaines.

Pour le Bureau politique de l’AFP, il ne s’agit pas de vouloir donner des leçons à qui que ce soit dans ce domaine particulièrement singulier. Cependant, il est du devoir des Sénégalais de rappeler, dans le calme et dans la sérénité que la diplomatie ne devrait pas se conjuguer avec la violence. Elle est plutôt consubstantielle d’un échange de raison nourri de convivialité et d’intérêts réciproques. Ces intérêts sont compris, promus, défendus et préservés pour le bénéfice de chaque nation, dans un environnement d’interdépendance que l’avènement de l’ère de la mondialisation vient confirmer dans toutes ses dimensions.

La multiplication récente d’incidents diplomatiques, bruyants, inutiles et couteux, survenant à intervalles réguliers, dans nos rapports avec des partenaires au développement, n’apporte rien de décisif à notre pays, dans son évolution et dans son progrès. Bien au contraire, des situations de cette nature portent préjudice, à des degrés divers, à l’image de stabilité et de responsabilité qui était naguère reconnue à notre pays.



Il est évident que chaque nation membre de la communauté internationale a ses intérêts propres, ses priorités, ses ambitions et ses projets. Ces réalités et exigences n’ont de valeurs intrinsèques que lorsqu’on les situe, au nom du principe d’interdépendance et de souveraineté, dans un esprit de coopération pacifique avec les autres nations, dans le cadre d’une compréhension mutuelle sous-tendue par la reconnaissance des obligations et des droits de chacun..

A peine la clameur provoquée par l’affaire Clotilde Reiss a-t-elle commencé de s’apaiser, voilà que Me Abdoulaye Wade, pour la première fois dans les annales diplomatiques du Sénégal, convoque la presse, y compris la Télévision nationale, et soumet l’Ambassadeur d’un pays partenaire à un exercice médiatique incongru.

Est-ce là la meilleure manière de faire connaitre à un pays partenaire le malaise créé par la publication, par voie de presse, d’une lettre contenant des constats et des recommandations portant sur les règles de bonne gouvernance et de bonne gestion du bien public ? L’usage donne la possibilité au pays qui s’estime lésé d’appeler son Ambassadeur en consultation, selon la formule consacrée, en guise de réaction ; dans un premier temps. A la suite de quoi, des procédures sont prévues dans la pratique diplomatique et peuvent être mises en œuvre, graduellement en fonction de l’évolution du contentieux considéré. Dans tous les cas de figure, il existe, des limites à ne pas dépasser, dans ce domaine.

Au surplus, et dans cette affaire, déclarer que le Sénégal est prêt à renoncer aux financements programmés dans le cadre du MCA, ne saurait relever de la compétence exclusive du chef de l’Etat, lequel a l’obligation de consulter les institutions supposées représenter le peuple.

Dans tous les cas, le Sénégal ne peut se développer aussi longtemps que les principes de transparence et de bonne gouvernance ne permettront pas de conduire une lutte efficace contre la corruption, le gaspillage des deniers publics et un train de vie dispendieux de l’Etat.

En tout état de cause, le Bureau politique de l’AFP tient à souligner, pour l’histoire, qu’aucun Sénégalais ne doit ni ne saurait accepter que l’honneur et la dignité de notre pays soient bafoués ni ses intérêts légitimes mis en cause. Mais la diplomatie a ses règles intangibles et le chef de l’Etat doit apprendre à se tenir et à se retenir.

mardi 4 mai 2010

"Khalissou rewmi takhouma diouk" je veux un Etat de droit libre et prospère, les sénégalais en sont capable 2012 stop aux dérives de WADE Inch' Allah!


Moustapha Niasse, riche et prospère homme d'affaires

Moustapha Niasse n'est pas un simple ancien premier ministre. C'est un homme d'affaire avisé et prospère qui a « très tôt gagné les moyens de son indépendance financière »; commente un de ses amis. Dans le monde, il est le président de plusieurs conseils d'administration de sociétés industrielles. Ici, au Sénégal sa présence dans ITOC où il détient près de 5% du capital n'est plus un secret. Pendant longtemps, cette entreprise riche d'un chiffre d'affaires de plus de 300 milliards annuels (ce qui en fait la cinquième entreprise sénégalaise) était dans le viseur du pouvoir parce que Niasse y était impliqué et était même le PCA avant de céder le fauteuil.

Connu pour sa piété, Niasse avait fondé dans les années 80 une société d'assurances, Sosear El Manane qui n'a plus le même prestige d'antan. Mais la plus prestigieuse société de Niasse est sans doute Mac Industrie International. Ici, le leader de l'Alliance des forces de progrès dispose d'une bonne partie du capital financier et préside le conseil d'administration de cette grosse boîte qui est spécialisée dans l'exploration pétrolière. Mac Industrie est par exemple présent au Congo, ex Zaire. Mais ici des responsables politiques ont eu à dénoncer la double casquette que Niasse a longtemps entretenue sur place. Certains ont trouvé assez paradoxal qu'il soit l'envoyé spécial de l'ONU dans la zone et que dans le même temps sa société gagne des marchés sur place... N'empêche, cette multinationale qui a son siège à Toronto au Canada continue de rayonner dans le monde.

Ce qui donne à Niasse les moyens financiers de sa politique : il a fait disposer de l'AFP d'un siège ultrafonctionnel pour un loyer mensuel de 500 000 FCFA. Un de ses proches raconte : «Niasse dépense pas moins de 20 millions de francs CFA mensuellement au sein de l'AFP ». Le pouvoir en place a tout fait pour le casser, le priver de ses «ressources financières », mais il reste toujours en place. Ce qui lui donne une liberté de ton, sans pareille, au sein même de l'opposition. Les communiqués de l'AFP sont connus sur la place de Dakar pour «l'engagement et la tonalité » du discours. Bref, Moustapha Niasse s'est donné les moyens de sa politique.


Auteur: El malick seck

SERIE DE SCANDALES AU SENEGAL : Le joug des Wade tombera, selon l’Afp


LE BENNO
En image l'association des forces du progrès (AFP)
A la lumière des innombrables scandales et des priorités qui ne sont pas prises en charge par le pouvoir en place, l’Afp pense que le joug des Wade tombera tôt ou tard.
« Au fil des semaines, le peuple grugé du 19 mars 2000 a de plus en plus de mal à contenir une colère sans cesse alimentée par des scandales où les échos des milliards lui parviennent. Celui des 20 milliards de la Sudatel n’est en fait que la pointe de l’iceberg. Le lièvre dévoilé courageusement par La Gazette se situe dans le prolongement de bien d’autres.

Les plus connus et pas forcément les plus nocifs pour l’économie nationale sont, par exemple, la fameuse mallette de Segura et les tractations obscures autour de Millicom. Quand des rumeurs de blanchiment d’argent sale s’en mêlent, la gravité de telles allégations est à mettre en rapport direct avec la sécurité des Sénégalais, au plan collectif comme au niveau individuel », note le Bureau politique de l’Afp qui s’est réuni ce lundi.

Selon les camarades de Moustapha Niasse, « le régime en place a montré à suffisance qu’il n’a que faire de telles considérations. Sa priorité est de se perpétuer quoiqu’il en coûte, dans une logique où l’affolement et la peur bleue empêchent toute lucidité qui pourrait conduire vers une sortie de crise. En effet, les Sénégalais se rappellent encore les mises en garde, plus que claires, d’un certain ministre conseiller qui assimilait la chute du régime des Wade à un droit d’entrée dans l’univers carcéral ».

Ayant exclu toute proximité avec les valeurs qui ont toujours servi de boussole aux Sénégalais, indifférents face au calvaire du peuple en proie à la pauvreté et à la lutte pour la survie, ils continuent, selon l’Afp, d’organiser des fêtes et de dérouler des priorités fantaisistes, sans daigner traiter les dossiers qui préoccupent les populations. « Le régime en place est l’expression la plus onéreuse de l’incompétence, parce qu’il pense avoir réglé les problèmes à partir du moment où ils créent des concepts et autres slogans, dans un exercice stérile de communication publique, aux fins d’anesthésie », soutient l’Afp qui jure que tôt ou tard « le joug des Wade tombera ».

vendredi 30 avril 2010

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Mes panneaux solaires et éoliens?

Avez-vous vu mes panneaux solaires et éoliens? Conseil: Salut ! c’est encore Diagne, Comment avez-vous comme mon panneau solaire et éolienne? Il ne m’a coûté que quelques centaines de dollars à faire et je les ai reliés à mon domicile. J'ai économisé 70 $ sur ma facture d'électricité dernière! Alors ils vont payer pour eux-mêmes en un rien de temps. Seriez-vous intéressé à faire vos propres panneaux solaires ou éolienne? J'ai reçu mon élaborer des plans de Earth4Energy et il a rendu le processus très simple.
Je ne suis pas un constructeur ou quoi que ce soit et je pensais que ça allait être difficile à faire. Le livre et vidéos m'a aidé beaucoup et je trouve effectivement l'ensemble du processus assez simple. Si vous souhaitez utiliser les mêmes plans je puis vérifier le lien ci-dessous:
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Bonne chance avec votre projet DIAGNE! Et à la prochaine pour du nouveau.

mardi 27 avril 2010

MAMADOU DIOP CASTRO, SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DE L’UNSAS : «Le projet de loi sur les Cdd est criminel »

Écrit par HAROUNA FALL
Lundi, 26 Avril 2010 14:10
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Le secrétaire général adjoint de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mamadou Diop Castro revient dans cette interview sur la fête du travail du 1er mai qui se prépare dans sa centrale syndicale. Le leader syndicaliste analyse le projet de réforme du Code du travail dans ses articles L42 à 47, sur les Contrats à durée déterminée (Cdd) et qualifie le projet de « criminel». Il lance un appel à l’unité d’action de toutes les centrales pour faire reculer l’Etat sur ce projet de loi qui, selon lui, risque de précariser l’emploi au Sénégal. Il se prononce également sur la politique de volontariat, les 40% du budget déclarés alloués à l’Education nationale, ainsi que sur l’état d’avancement du protocole d’accord d’août 2009.
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Dans quel état d’esprit l’Unsas prépare-t-elle la fête du Travail, le 1er mai ?
La fête du 1er mai constitue un enjeu pour l’Unsas (Ndlr : Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal) qui, chaque année, a travaillé à lui donner toute sa grandeur et toute sa signification. C’est un grand moment de mobilisation, de revendication et de protestation, mais également une fête qu’il faut célébrer dans la dignité pour élever le niveau de conscience des populations, en général, et des travailleurs, en particulier. Mais aussi pour apporter une tonalité à la gestion de la revendication et de la lutte. Depuis quelques années, nous avons inscrit notre action dans la recherche de l’unité des travailleurs. C’est pourquoi, en 2009, nous sommes arrivés à un défilé unitaire qui, malheureusement, n’a pas rassemblé toutes les centrales syndicales, mais qui a été une étape significative. Nous avons travaillé à un boycott collectif de la cérémonie protocolaire à la Présidence de la République pour qu’on en finisse avec ce cercle pernicieux des rencontres et des messes qui ne débouchent pas sur le règlement de la revendication. Le 1er mai 2010, nous voulons l’inscrire également dans cette même logique de recherche effrénée de l’unité pour faire converger tous les ruisseaux du mécontentement en un torrent revendicatif…
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Quelles seront les revendications phares de cette année-ci ?
Pour cette année, il y a encore le respect du protocole d’accord d’août 2009 qui a fait l’objet d’une évaluation à travers les rencontres que le Premier ministre a initiées avec les centrales syndicales. Nous avons tous réclamé l’application du protocole d’accord d’août 2009. Cela veut dire que la bataille que nous avions menée en mai 2009 reste encore inachevée. Il y a eu des rencontres avant le 1er mai, c’est un acquis par rapport aux engagements du président de la République qui avait souhaité rencontrer les centrales syndicales deux fois dans l’année et le Pm, une fois tous les trois mois. Cela, on n’a jamais pu l’avoir. Même le calendrier avec les centrales syndicales qui avaient commencé à être déroulé n’a jamais connu une matérialisation pour l’Unsas. Le président de la République ne nous a jamais reçus depuis qu’il a annoncé ce calendrier de rencontre avec les centrales syndicales. Certains ont été reçus, alors que, jusque-là, nous sommes dans l’attente d’une audience avec le président de la République dans le cadre des rencontres de concertation, de consultation sur les grands dossiers qui agitent notre pays et sur nos préoccupations également.
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Par rapport à la plateforme revendicative de l’année dernière, est-ce qu’il y a des avancées ?
L’application du protocole d’accord d’août 2009 n’est pas satisfaisante. Sur la baisse de la fiscalité, sur la baisse des prix des denrées de première nécessité et des services. Sur la révision du décret sur le travail journalier, la révision du Code la presse, le règlement des entreprises en liquidation. Sur toutes ces questions, le gouvernement est attendu. Sur la question du loyer, vous avez entendu parler des initiatives des parlementaires et de la volonté du gouvernement de contrôler davantage ce secteur, mais nous attendons de voir. La spéculation foncière et la spéculation sur le logement écrasent les travailleurs et les populations. Il n’y a pas encore de mesures hardies, malgré des déclarations d’intention et la volonté exprimée par les parlementaires de contribuer au règlement du problème. Mais qui va contrôler ? C’est là la question. Il y a la violation des droits syndicaux, des libertés démocratiques, il y a des reculs graves dans notre pays avec les interdits de manifestations.
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Ah oui ? C’est aussi grave que cela ?
Mais oui. Et cela va jusqu’au refus de certains patrons d’organiser des élections de délégués dans leurs entreprises. La persécution qui s’abat sur certains travailleurs, comme à Suneor, est inacceptable. Depuis 2001, le patronat refuse d’organiser des élections. On persécute les membres de l’Unsas, avant l’Alternance comme après l’Alternance. La Sonacos et la Suneor appliquent les mêmes démarches à l’égard du Satos (Ndlr : un syndicat-maison) affilié à l’Unsas. La loi sur l’autorité parentale est toujours attendue pour lever toutes les discriminations qui frappent la femme travailleuse. Le président de la République a pris l’initiative de faire voter une loi sur la parité. Mais depuis des années, on se bat pour l’autorité parentale en lieu et place de la puissance paternelle. On ne se presse pas sur ce dossier, mais on accélère l’autre.
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Cela veut dire quoi, concrètement ?
Cela veut dire que nous nous posons des questions… Il y a des avancées sur l’impôt pour les femmes. Il y a des avancées sur la prise en charge du mari non fonctionnaire et des enfants. Mais ce ne sont que des aspects d’une loi que nous voulons globale pour réformer le Code du travail, le statut en général des fonctionnaires, le Code de sécurité sociale, le Code des impôts, le Code de la famille. Pour le moment, le gouvernement dit avoir élaboré un nouveau texte pour le règlement global sur l’autorité parentale. Mais ce texte n’a pas été soumis aux organisations syndicales pour recueillir leurs suggestions avant même le dépôt de ce projet de loi sur la table de l’Assemblée nationale. Puisque c’est une préoccupation des travailleurs, qu’on puisse les consulter avant le dépôt de ce projet de loi à l’Assemblée. C’est cela que nous attendons des parlementaires. Qu’ils reviennent vers les travailleurs pour les consulter pour avoir une autre lecture du texte pour aller dans le bon sens. Dans tous les cas, si le texte nous parvient, nous irons vers les parlementaires avant qu’ils ne procèdent au vote de cette loi. La loi doit sanctionner les résultats de concertation, de consultation pour aller vers un consensus pour être appliqué dans les meilleures conditions. Sinon, c’est une source de contestations, mais aussi une source de perturbations. Simplement parce que nous n’aurons pas accepté les termes d’une loi qui ne prend pas en compte les préoccupations des travailleurs et des populations.
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Que pensez-vous du projet de loi sur les Contrats à durée déterminée (Cdd) qui créé beaucoup de bruits présentement ?
L’Unsas a été la première centrale syndicale à sortir un communiqué pour dénoncer ce projet de loi. Nous avons réaffirmé, lors de la dernière réunion du Secrétariat exécutif, qu’il faut proposer aux centrales syndicales une attitude commune face au président de la République, lors du 1er mai, sur cette question. Il faut que toutes les centrales syndicales tirent dans la même direction, puisque l’occasion nous est offerte de nous adresser au président de la République avant le vote de la loi. C’est criminel à tous les égards. Au moment où on parle du travail décent, au moment où on parle de lutter pour l’éradication de la pauvreté, on va vers la précarisation, la fragilisation du tissu social, à une remise en question même de la politique d’emploi. Des Contrats à durée déterminée fragilisent les travailleurs, fragilisent les familles, fragilisent le mouvement social et créent des perturbations dans le tissu social. Les facilités qui sont offertes aux entreprises sont largement suffisantes. On n’a pas besoin de toucher à la législation sociale dans le sens de libéraliser outre mesure les relations entre le patronat et les travailleurs. Il faut un minimum de protection sociale pour garantir la stabilité dans les entreprises, la stabilité dans notre pays et créer les conditions d’un développement dans notre pays. Nous sommes farouchement contre cette initiative gouvernementale déjà saluée par les patrons, c’est évident. Cela va dans le sens des intérêts du patronat et de la grande finance internationale. Mais si les travailleurs ne se battent pas conséquemment sur cette question, ce sera les pertes d’emplois, le chômage endémique, la pauvreté, le malaise social profond et les perturbations durables dans notre pays.
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Le secrétaire général de la Fgts, Sidya Ndiaye, a lancé un appel à l’union d’action à toutes les centrales syndicales afin de déclencher une grève générale illimitée pour faire reculer le gouvernement. Quelle est la position de l’Unsas sur cette question ?
Cela converge avec nos préoccupations, nos initiatives. Nous avons retenu, en Secrétariat, que notre secrétaire général pose la question aux autres centrales syndicales. Quelle attitude face au 1er mai et à cette rencontre à la Présidence de la République, si le gouvernement persiste dans sa volonté de modifier négativement les articles L42 à L47 du Code du travail. Il faut une attitude commune, d’abord, le 1er mai. Que toutes les centrales syndicales parlent de la même voix contre cette mesure répressive à tous les égards. Il était même possible de boycotter cette cérémonie protocolaire pour faire reculer le gouvernement. Mais le débat n’est pas encore arrivé à ce niveau de réflexion. C’était une autre piste pour faire pression sur le gouvernement. Maintenant, il y a des actions qu’il sera possible d’envisager avec les centrales syndicales. Je ne parle pas, pour le moment, de la grève générale illimitée. Celle-ci répond à des critères, à des conditions d’organisation, de mobilisation, de résistance qu’il faut créer. Sous quelle forme faudrait-il apporter une riposte vigoureuse ? Cela reste à déterminer dans le cadre des concertations entre centrales syndicales. Mais sur le principe de la riposte, nous sommes parfaitement d’accord. Et nous avons déjà exprimé notre volonté d’aller vers les autres pour qu’on puisse prendre des initiatives.
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Venons-en à l’Education, vous dénoncez souvent les quotas sécuritaires, mais il semble que cela fait souvent l’affaire des syndicats ?
Le quota sécuritaire s’intègre dans une politique globale de recrutement. Aujourd’hui, le système souffre de la baisse de la qualité des enseignants, celle de la qualité des apprentissages et celle des rendements. En partie, cela est dû au mode de recrutement et de formation des enseignants. Pour le mode de recrutement, il y a le quota sécuritaire. Il arrive même que des gens qui n’ont pas subi de test soient recrutés. Il arrive que des gens non diplômés soient recrutés. Cela est apparu aujourd’hui dans le contrôle qui a été effectué. Cela veut dire qu’il faut en finir avec cette manière de recruter des enseignants supplémentaires. Même si les gouvernants se cachent derrière un volet suppléant nécessaire chaque année, il faut revoir le mode de recrutement. Nous avons proposé, dans la période transitoire, qu’on se réfère aux listes d’attente. Le gouvernement, lors des dernières négociations de 2009, avait accepté le principe. Le ministre avait même envisagé de trouver une phase transitoire. Parce que nous avons posé, non seulement le problème du quota sécuritaire, mais aussi le recrutement des enseignants, désormais, à partir du Bac. Cela signifie qu’il y a des mesures à prendre.
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L’élection de représentativité syndicale, on l’annonce depuis des années. L’Etat aurait même remis 600 millions FCfa à un responsable de centrale syndicale. Mais rien jusqu’à présent ?
C’est le lieu de rétablir la vérité des faits. L’Unsas, dès sa naissance, avait revendiqué la tenue d’élections générales de représentativité avant l’alternance. Le pouvoir de Diouf a toujours refusé d’aller dans ce sens. Parce que nous avions contesté le monopole des relations professionnelles qui s’étaient établies entre le pouvoir en place et la Cnts qui était affiliée au Parti socialiste. En 1998, les pouvoirs publics avaient préféré organiser des enquêtes de représentativité. Ce sont ces enquêtes qui font toujours foi, qui ont été dénoncées par toutes les centrales syndicales. Même la Cnts qui était classée première n’était pas satisfaite. L’Unsas était classée 2e également, la Csa classée 3e, l’Udts classée 4e, nous avons toujours réclamé des élections.

Mais répondez donc à la question : pourquoi donc ça bloque ?
Je suis en train de vous expliquer. C’est au lendemain de l’Alternance que le premier gouvernement avait donc accepté d’aller à ces élections. Jusqu’à ce jour, nous n’y sommes pas encore arrivés. Nous avons parallèlement réclamé des subventions aux centrales syndicales. Puisque les syndicats qui sont reconnus d’utilité publique doivent être appuyés par les pouvoirs publics dans le cadre de l’exercice du mandat syndical. Le président de la République en avait accepté le principe et avait promis 600 millions FCfa aux centrales syndicales. Interpellé le 1er mai 2008, le Président Wade a dit qu’il a remis cet argent à la Cnts.

A Mody Guiro ?
Oui, à Guiro. Nous en avions contesté le principe durant même la séance du 1er mai 2008. Le président de la République avait même dit qu’il ne se souvenait pas d’avoir promis aux centrales syndicales 600 millions FCfa. Il a fallu sortir le communiqué du Conseil des ministres où il demandait au Pm de prendre des mesures pour la mise en œuvre de cet engagement. Aujourd’hui, cette question est encore inscrite à l’ordre du jour. L’Unsas, en demandant une audience au chef de l’Etat sur ces problèmes, continuera à poser cette équation de la subvention des centrales syndicales. Mais dans la transparence et l’équité. Nous voulons faire inscrire dans le budget de l’Etat une ligne pour la subvention des centrales syndicales. Comme cela se fait au Burkina Fasso, au Bénin et dans d’autres pays où il y a même des subventions aux partis politiques. Parce que ce sont des associations qui sont reconnues d’utilité publique dans l’encadrement des populations, dans la défense de la citoyenneté et de la responsabilité sociale.

Ces 600 millions étaient remis à Mody Guiro pour sa centrale ou pour toutes les centrales syndicales ?
C’était pour sa centrale. Les autres n’avaient pas vu la couleur de cet argent. Aujourd’hui encore, nous réclamons les subventions dans la transparence et dans l’équité. C’est pourquoi, nous avons toujours refusé. Il y a maintenant les enveloppes qu’on distribuait sous la table à l’occasion du 1er mai. Nous avons dit non ! Il doit y avoir des clefs de répartition. Il doit y avoir un consensus sur ces questions-là. Dans la transparence et l’équité, en fonction de ce que chacun représente. Une bourse du travail pour les centrales syndicales. Au Burkina Fasso, au Bénin, il y a un bâtiment extraordinaire qui est construit pour les centrales syndicales les plus représentatives, comme en Europe et ailleurs. Ici, nous continuons de réclamer une Bourse du travail pour notre centrale syndicale, conformément aux dispositions du Code du travail. L’on a parlé également, il y a quelques années, des 300 millions FCfa dans l’enveloppe qui était affectée aux élections de représentativité, des malversations au ministère de la Fonction publique, de l’Emploi et du Travail. Cette question n’a pas encore été élucidée. Dans tous les cas, nous continuons à réclamer des élections dans des conditions transparentes pour assainir le climat social et moderniser les relations professionnelles dans le pays.

LOBBYING A L’ETRANGER : COMMENT ME WADE CASSE DES SENEGALAIS

Écrit par Mathieu Bacaly et Mamoudou Wane
Lundi, 26 Avril 2010 14:16
Depuis qu’il est au pouvoir, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, n’a jamais supporté à l’idée de voir ceux qu’il considère comme étant ses adversaires politiques briller au niveau des instances africaines et internationales. L’opinion a toujours en souvenir la méthode qui avait été utilisée par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour que Moussa Touré ne soit réélu à la tête de la Commission de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Qui ne se souvient encore des attaques du président de la République contre la Fao où se trouve notre compatriote Jacques Diouf qui y occupe le poste de directeur général. La dernière victime, en date, du Président Wade est son ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, dont les services avaient été sollicités par le gouvernement guinéen pour l’organisation d’une conférence sur la démocratie et la bonne gouvernance.

Depuis qu’il est démis de son poste de ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, considéré en même temps comme un adversaire politique par le président de la République Me Abdoulaye Wade et son fils Karim, est dans la ligne de mire de ces derniers. L’ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères qui s’est lancé dans la consultance internationale avait été sollicité par l’actuel gouvernement de la République de Guinée pour l’organisation d’une conférence sur la bonne gouvernance et la démocratie. Ce qui doit être une fierté pour le Sénégal que les compétences d’un de ses fils soient reconnues au plan international. Seulement, le président de la République a une appréciation différente de la chose.
Wade a toujours détesté voir quelqu’un, qui est considéré comme son adversaire politique, briller sur le plan international. C’est ainsi que, selon des informations que nous avons recoupées et qui sont de sources sûres, le président de la République, lui-même, a exercé des pressions sur le gouvernement guinéen pour torpiller ce marché confié à Cheikh Tidiane Gadio. Des pressions qui sont payantes, puisque le gouvernement guinéen s’est passé finalement des services de Cheikh Tidiane Gadio. Diplomatiquement, en plus !
En vérité, Cheikh Tidiane Gadio n’est pas le seul à faire les frais de ses pressions qu’exerce Wade sur des gouvernements ou des organismes internationaux pour les faire renoncer à recourir sur des expertises sénégalaises, quand ce sont des hommes qu’il considère comme étant des adversaires politiques. Ces mêmes pressions, le président de la République n’a de cesse de les exercer sur Jean Ping, le président de la Commission de l’Ua, pour qu’il se passe des services de Moustapha Niasse, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), souvent sollicité pour des missions en Afrique. Le Professeur Abdoulaye Bathily est, lui aussi, victime de ces pratiques. Lui qui est souvent consulté, du fait de sa double casquette de leader de la Ligue démocratique (Ld), mais aussi d’Historien bien au fait de tout ce qui relève de la Géopolitique. C’est encore le président de la République, lui-même, qui s’était farouchement opposé à la réélection de Moussa Touré à la tête de la Commission de l’Uemoa.
Les Sénégalais n’ont certainement pas oublié les méthodes qui avaient été utilisées récemment par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour déstabiliser notre compatriote Jacques Diouf en «discréditant» la Fao, dont il est le directeur général. Abdoulaye Wade s’était finalement fait à l’idée de voir Abdou Diouf être élu secrétaire général de la Francophonie, parce que tout simplement celui-ci bénéficiait de l’appui de Jacques Chirac, alors président de la France.
Pendant ce temps, un large boulevard est aménagé à son fils Karim. Tout puissant, Monsieur Karim Wade est ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. Ce dernier ne se gêne pas de mobiliser des jets privés, financés on ne sait par quelle alchimie, pour des visites au caractère plutôt…spectaculaire. Des sources diplomatiques s’étonnent d’ailleurs qu’un ministre du gouvernement puisse se permettre de débarquer en Inde, avec un jet privé pour négocier des accords au nom du peuple sénégalais. Alors que les ministres de ces pays, au niveau de vie largement supérieur, voyagent souvent en classe économique, bien soucieux qu’ils sont de bien dépenser l’argent de leurs contribuables.

EN PARTANCE POUR CAP SKIRRING : La délégation de Baldé et Karim Wade échappe à une attaque des rebelles

Écrit par ABDOURAHMANE THIAM
Lundi, 26 Avril 2010 13:56
La délégation gouvernementale conduite par Abdoulaye Baldé, ministres d’Etat ministre des Forces armées, et Karim Wade, ministre d’Etat, ministres des Infrastructures, a échappé, hier, à une attaque des rebelles du Mfdc. Composée de fortes personnalités venues du Maroc, de la France et de partout à travers le monde, la délégation se rendait dans la station balnéaire de Cap Skirring pour participer au colloque international sur le financement et le développement organisé dans le cadre du festival des cultures urbaines et traditionnelles en Casamance. Un soldat de l’armée nationale a été blessé lors de ces échanges de tirs entre l’armée et les bandes armées.

Les faits se sont déroulés hier, entre les villages de Boukitingo et de Diakène-Diola, entre 9h 30 et 10 heures. A en croire nos sources, les rebelles fortement armés ont d’abord attaqué les postes d’opération des militaires qui étaient en faction dans la zone. Et de poursuivre, «un militaire serait atteint avant d’être acheminé au service des urgences de l’hôpital régional de Ziguinchor. Ce n’est que 30mn après que la délégation conduite par les deux ministres va arriver sur les lieux des «affrontements». «Sur place, des tirs nourris ont été entendus avant que, cette même délégation, placée sous une forte escorte militaire ne soit acheminée à Cap Skirring», narre notre source. M. Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier ministre, Moustapha Guirassy, ministre de la Communication, Faustin Diatta, ministre chargé des Affaires sociales, et la forte délégation qui les accompagnait ne se présenteront qu’à 12h 35mn dans l’enceinte de l’hôtel les «Alizés» où le colloque se tenait, obligeant, du coup, le ministre d’Etat Karim Wade à présider les débats. Ces bandes armées, selon certains témoignages, avaient auparavant arrêté des véhicules sur la route avant de dépouiller les passagers, en partance dans la zone touristique pour assister au show que le lead vocal du Super Etoile devait offrir aux populations, de tous leurs biens.
Arrivé sur les lieux du colloque qui était placé sous haute surveillance militaire et de la gendarmerie, le Pm a aussitôt pris la parole pour préciser : «Les rebelles n’ont pas attaqué notre cortège. Nous nous sommes arrêtés pendant presque deux heures sur la route sans être inquiétés.» Et le ministre d’Etat, ministre des Forces armées, Abdoulaye Baldé, d’emprunter la même trompette pour confirmer : «Nous ne sommes arrivés également sur les lieux de l’attaque, survenue entre les villages de Boukitingo et de Diakène-Diola, que 30mn après les faits.» Une situation qui a fini de plonger les participants dans un grand scepticisme.
L’aile politique du mouvement séparatiste avait, à l’occasion de l’ouverture de ce Festival international des cultures urbaines et traditionnelles en Casamance, élevé la voix pour réclamer une audience avec le chef du gouvernement sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye. Un mouvement qui se dit pourtant ouvert à un dialogue franc et sincère pour un retour rapide et définitif de la paix dans cette partie méridionale du pays.

mercredi 21 avril 2010

Où allons nous avec ces perroquets de la république?




Recours intempestifs au marché financier : Le Sénégal met en péril le Cfa

Le pays se sert allègrement sur le marché financier international, pour ses besoins en argent à court terme. Or, c’est la garantie même qui lui permet de continuer de cette manière que le président de la République voudrait faire disparaître. Par Mohamed GUEYE

Le marché financier sous-régional est devenu le véritable poumon financier du Trésor public sénégalais. Il ne se passe plus de trimestre sans que le gouvernement ne fasse émettre des bons du Trésor, ou d’emprunt obligataire. Et ces émissions à échéances si courtes ne servent manifestement qu’à régler des problèmes urgents de trésorerie, tout en continuant à s’alimenter les unes les autres, par les remboursements des crédits précédents.
Or, vu qu’il semble que l’économie sénégalaise n’est plus maintenant en mesure de générer suffisamment de ressources internes pour faire redémarrer la machine, tous ces recours au marché financier international sont essentiellement couverts par le matelas financier de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), les fameuses réserves de change que le Président Wade tient absolument à voir rapatrier dans nos pays membres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (Uemoa), pour qu’elles financent les économies à bout de souffle de la sous-région. Or, des spécialistes du ministère de l’Economie et des Finances, parlant sous la garantie de l’anonymat, affirment que dans la situation actuelle, si, par extraordinaire la demande du chef de l’Etat venait à être satisfaite, le pays serait doublement perdant. D’abord, il perdrait la garantie qui lui permet de s’endetter à tour de bras ; et ensuite, les réserves de change, divisées au prorata des dépôts de chaque pays, et de son niveau d’endettement, ne rapporteraient pas grand-chose au Sénégal. En tout cas, moins de 1 000 milliards de francs, aux dires des spécialistes.

Un endettement effréné
Pour donner une idée du niveau d’endettement du pays sur le marché financier, ces derniers mois, il suffit d’indiquer qu’il n’y a pas encore une semaine depuis que l’Etat a lancé son premier avis d’appel d’offres de l’année 2010, pour un emprunt obligataire de 30 milliards de francs Cfa, d’un taux d’intérêt de 6%, et pour une échéance de trois ans. C’est dire que les millionnaires qui vont acquérir ces titres, recevront, par titre, 6% d’un million de francs par an, pendant trois ans, avant de recouvrer leur principal, sans aucune difficulté.
Autrement dit, pour 30 milliards qu’il aura encaissés dans cette opération, le gouvernement va sortir chaque année, pendant trois ans, 1,8 milliard de francs Cfa en intérêts. Qu’aura-t-il alors réalisé avec les 24,6 milliards que lui aura rapportés l’opération ?
Avant l’emprunt obligataire, il y a eu la dernière émission des bons du Trésor, la première de l’année en cours, pour 25 milliards de francs Cfa, en février dernier. Ces bons arrivent à échéance 91 jours après, c’est-à-dire, le 13 mai 2010, très bientôt. La Banque centrale, conseiller financier de l’Etat en la matière, s’est félicitée quelques jours après, du succès de l’opération, qui a vu une offre plus importante que la demande qui était émise. Au point qu’au lieu des 25 milliards demandés, ce sont 31 milliards qui ont été retenus. Le 15 décembre 2009, lors de son émission inaugurale sur le marché financier de Londres, pour 200 millions de dollars, le ministre des Finances Abdoulaye Diop, cité dans le communiqué publié à l’issue de l’opération, vantait, une fois de plus, «la qualité de la signature du Sénégal», ainsi que la capacité du pays à diversifier ses sources de financement. Et les 200 millions de cet emprunt obligataire, émis au taux de 8,75%, seraient censés servir au financement de l’autoroute à péage, dont le concessionnaire est déjà choisi, et a apporté son écot…
On ne parlera pas des bons du Trésor émis en août dernier, ni de l’emprunt obligataire qui les a précédés. Sur ce point, la lecture du journal Le Soleil est très édifiante, pour ceux que cela inspire. Il s’agit ici d’indiquer, comme dit plus haut, que le Sénégal s’est engagé dans une spirale d’endettement qui annihile tous les bénéfices des effacements de la dette accordés par les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Inflation et dévaluation
Plus encore, avec une économie fortement extravertie, dont la balance commerciale est structurellement déficitaire, seule la garantie de la Banque centrale, à travers ses réserves de change, peut servir de caution au fort taux d’endettement du pays. Si le Sénégal venait à faire défaut à ses préteurs, il peut compter sur les réserves de change de la Bceao pour couvrir sa créance. Or, ce sont ces milliards de francs, estimés à 4 000 milliards, que le Président Wade tient à faire partager entre les différents pays ayants-droit, pour, dit-il, «financer les économies».
Or, ce faisant, il ferait bondir l’inflation sans cause, en créant une masse monétaire importante. Mais, plus encore, disent ses propres fonctionnaires, si cette masse d’argent était redistribuée, le Sénégal n’est pas sûr d’être des mieux servis. Notre niveau d’endettement a écorné notre capacité à constituer une épargne, malgré les performances de notre ministre de l’Economie et des Finances. L’économie sénégalaise continue, depuis 2004, à perdre régulièrement en compétitivité. S’il devait continuer de cette manière, et fragilisait sa monnaie, le pays ne pourrait éviter à la zone Cfa une nouvelle expérience de dévaluation monétaire. Sans grands effets bénéfiques cette fois.

mgueye@lequotidien.sn

mercredi 7 avril 2010

LE PIT SUR LA RÉVISION DU CONTRAT DE TRAVAIL A DURÉE DÉTERMINÉE, PRIVATISATION DES TERRES AGRICOLES: Cauchemar des travailleurs et paysans



Le pire est à venir pour les travailleurs et les paysans. C’est du moins ce qu’affirme le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) d’Amath Dansokho dans une déclaration datée du 03 avril. Il soutient que la « révision du contrat de travail à durée déterminée » et la « privatisation des terres agricoles », sont des mesures qui vont livrer « les travailleurs du Sénégal à la pire régression, en en faisant des hommes et des femmes taillables et corvéables à merci ».

« En effet, avant le 31 Mai 2010, l’Assemblée Nationale doit adopter deux lois : l’une pour « réviser le contrat de travail à durée déterminée » et une autre portant « privatisation des terres agricoles ». Si ces lois sont adoptées, Les travailleurs et les paysans du Sénégal, seront donc confrontés à la plus grave agression contre les conquêtes sociales du monde du travail. Abdoulaye Wade a désormais jeté le masque ! Il veut livrer les travailleurs du Sénégal à la pire régression, en en faisant des hommes et des femmes taillables et corvéables à merci ». Ces mots sont contenus dans une déclaration du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) en date du 03 avril.

Spoliation des terres

Les camarades d’Amath Dansokho considèrent ces mesures comme « une spoliation pure et simple des terres des paysans, sans contre partie aucune, au profit de l’Agro-industrie, une paupérisation massive et une destruction de l’agriculture familiale ». Ils parlent alors de « porte ouverte à la généralisation des expropriations des paysans à l’instar du coup de force perpétré dans la communauté rurale de Mbane ! Ceci ne manquera pas de se traduire, entre autres, par un exode rural d’une exceptionnelle ampleur ».

Des tensions sociales en perspectives

Pour le Pit, le « Secteur informel des villes, considérablement saturé avec son économie de survie et ses bidonvilles, va connaître des tensions sociales de toutes sortes , mettant en péril la stabilité et la paix civile et aggravant l’émigration clandestine suicidaire ». Il ajoute : « On comprend aujourd’hui, à la lumière de cette offensive de Wade contre les travailleurs et les paysans, son acharnement contre le Mouvement Syndical et les Organisations paysannes, le C.N.C.R. en Tête »

La capacité de riposte des centrales

Les camarades de Dansokho de rappeler que « Jusqu’à l’Alternance, les travailleurs disposaient, à travers la CNTS, la CSA, et l’UNSAS, d’une telle capacité de riposte que toutes les tentatives pour remettre en cause des acquis du Code du Travail ont été mises en échec. IL en a été ainsi avec la glorieuse lutte de la CNTS contre la loi 80.01, en 1980, et de même de la tentative de révision de l’Article 47 du Code du Travail, tentative qui a mobilisé des dizaines de milliers de travailleurs à la Place Soweto ».

Il est possible de résister

Nul doute « qu’il est possible de résister et c’est une nécessité d’autant plus impérieuse qu’Abdoulaye Wade est personnellement et idéologiquement déterminé, au nom du libéralisme sauvage, à acclimater dans notre pays le marché de l’emploi tel qu’il fonctionne dans les pays pétroliers du Golf arabo persique où les syndicats sont interdits ». Et pour mettre fin à cette politique de « régression sociale, il importe que l’ensemble des organisations syndicales du Sénégal, que tous les travailleurs, fassent front et travaillent au rétablissement de l’unité syndicale condition sine qua non pour arrêter la machine infernale de Wade ». L’une des conditions de succès, selon le Pit, dans cette direction, est de « mettre hors d’état de nuire les « dirigeants syndicaux » qui ont vendu leur âme à l’affairisme et à la politique systématique de « diviser pour régner » de Abdoulaye Wade ».

Développer des initiatives pour les travailleurs

En ce qui concerne le Pit Sénégal, « conformément à sa tradition de strict respect de l’indépendance des syndicats et de soutien conséquent de leurs luttes, il développera des initiatives pour que les travailleurs puissent se défendre, pour que les organisations syndicales travaillent au coude à coude, pour qu’elles renforcent leur coopération fraternelle qui a été le fondement des succès des luttes sociales de ces trente dernières années », renseigne la source.

Les camarades d’Amath Dansokho ont élaboré et diffusé un Mémorandum exhaustif sur ces questions pour éclairer l’opinion. « En avant tous, dans les campagnes comme dans les villes, pour mettre un terme à la politique désastreuse de Abdoulaye Wade et de ses corrompus incrustés dans le mouvement syndical », lit-on dans la déclaration.



par Bacary Domingo MANE


Source : Sud Quotidien

vendredi 29 janvier 2010

Présidentielle 2012 : le Mfdc prêt à renoncer à la guerre et appelle à l'unité autour de Niasse

Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) déclare, dans une correspondance datée du 3 décembre que son Secrétaire général, Jean Marie Biagui, a adressée aux leaders de Benno Siggil Senegaal que Moustapha Niasse est une « opportunité et une chance inouïes pour la coalition Bennoo Siggil Senegaal et, au-delà, pour le pays tout entier ».
« Comme témoin attentif et, peut-être, exigeant – fût-ce exagérément – de la vie politique au Sénégal, nous croyons pouvoir affirmer que le caractère indubitablement vierge de Monsieur Moustapha Niasse par rapport au « dossier casamançais », ainsi que son expérience éprouvée et universellement reconnue comme telle dans la gestion de conflits à travers le monde, entre autres atouts et valeurs, le positionnent d’emblée comme une opportunité et une chance inouïes pour la coalition Bennoo Siggil Senegaal et, au-delà, pour le pays tout entier », souligne Jean Marie Biagui, avant d’ajouter : « Ainsi, en plus d’être un homme de consensus, Monsieur Moustapha Niasse pourrait-il faire l’objet d’un consensus d’autant plus large que celui-ci ne nous épargnerait pas, nous-même. Nous en sommes convaincus. Mais nous sommes si à l’aise de l’admettre publiquement que, à ce jour, nous ne nous accomplissons pas, au Sénégal, comme un compétiteur politique ».
C’est là l’idée du « partenariat gagnant pour le pays » que Biagui tente de faire accepter aux leaders de Bennoo Siggil Senegaal, au-delà des intérêts partisans et égoïstes.

Le jeu en vaudrait-il vraiment la chandelle ?

Le patron du Mfdc précise que cette « assertion n’altère en rien les valeurs respectives ainsi que les compétences propres de chacune et de chacun parmi les autres leaders de votre organisation ».
Certes, dit-il, tout parti politique est, en soi, une entité irréductible et souveraine. « C’est là, en effet, un fait imparable qui pourrait conforter, dans leur argumentaire, les partisans de dynamiques politiques multiples ou plurielles en votre sein, doublé de ce que – réalité tout aussi imparable ! – quelques-uns des partis de votre organisation sont historiquement et politiquement issus des flancs d’autres formations de Bennoo Siggil Senegaal, pour des raisons qui leur sont propres », note le secrétaire général du Mfdc ». Et s’interroge : « Auquel cas, le jeu en vaudrait-il vraiment la chandelle dans le contexte du Sénégal d’aujourd’hui ? »

Les interrogations de Biagui

Le patron du Mfdc de se demander : « A moins que les propos récents de Maître Aïssata Tall Sall, leader socialiste – qui suggérait, opportunément, que s’il y avait des faits réels qui vous sépareraient, il y en aurait incontestablement un, unique et majeur, réel aussi, qui vous rassemblerait, à savoir l’intérêt de la Nation – ne fussent la réponse de Bennoo Siggil Senegaal à cette dernière préoccupation républicaine ». Il poursuit son interrogation : « A moins, aussi, à plus forte raison, que le secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), Monsieur Amath Dansokho, qui se serait d’ores et déjà exclu de la présidentielle 2012 en vue d’une « solution de sagesse au sein de Bennoo Siggil Senegaal », ne soit, en l’occurrence, l’exemple par excellence à suivre ».

Paix définitive en Casamance : Wade disqualifié

Jean-Marie Fraçois Biagui a aussi évoqué la question de la paix définitive de la Casamance. Mais pour lui, Me Wade et son régime sont incapables d’arriver à ce résultat. « Pour avoir pratiqué, ès-qualités, le président Wade et son régime pendant neuf ans, dans le cadre de la gestion dudit processus de paix, puissions-nous réaffirmer, avec force et conviction, la mort dans l’âme, que la paix en Casamance ne se fera pas avec ces derniers », affirme-t-il.
D’ailleurs, poursuit Biagui, « parviendrions-nous à découvrir le véritable sens de la paix en Casamance selon le président Wade et son régime, que nous aurions déjà posé les jalons nécessaires pour le retour d’une paix durable en Casamance »
C’est cette tâche qu’il veut confier aux leaders de Bennoo Siggil Senegaal. « Ce faisant, vous vous seriez alors appropriés le « dossier casamançais » pour ensuite le traiter à la mesure des responsabilités légitimes qui sont les vôtres », indique la source.

Se faire violence pour accoucher d’un nouveau dispositif

Pour le Mfdc, « dans la perspective des nécessaires changements attendus au Sénégal, il est urgent, sinon indispensable, du moins selon nous, à l’instar de l’expérience conquise de haute lutte et qui avait alors conduit la plupart d’entre vous à la victoire mémorable de 2000, de vous faire violence pour accoucher d’un nouveau dispositif, qu’une femme ou un homme, en tant que leader incontesté, incarnant de surcroît, dans une dynamique résolument consensuelle, les valeurs dont est porteuse la coalition Bennoo Siggil Senegaal, aurait pour mission de transformer en un corpus d’opportunités heureuses pour le pays ».
Mais pour qu’une telle mission transversale et transcendante soit efficiente, selon le Mfdc, « cela devrait rigoureusement participer d’une vision tout aussi transversale et transcendante, ayant pour objectif, en l’occurrence, prioritairement, le règlement du conflit en Casamance fondé sur une idée hautement juste quant à la (re)construction de la paix définitive en Casamance ».

Prendre en compte les revendications du Mfdc

Jean-Marie François Biagui d’indiquer : « Il s’agirait, en effet, dans la perspective puis dans le cadre de la nécessaire refonte des institutions et de la nécessaire réforme de l’Etat, que, du reste, toutes les populations du Sénégal ne cessent d’appeler de leurs voeux, de prendre en compte, a priori, sinon les revendications légitimes du MFDC et de la Casamance, du moins l’essentiel d’entre elles, en vue de sauver la République d’une part et, d’autre part, de la moderniser et de la consolider durablement

Election présidentielle :

Moustapha Niasse théorise une candidature de transition
L’idée d’une candidature de transition soulevée depuis quelque temps fait son bonhomme de chemin.L’Alliance des forces du progrès vient, en effet, de se déclarer favorable à une telle initiative. Qui, selon elle, devrait installer à la tête du pays une équipe de patriotes, avec un nouveau schéma institutionnel qui favoriserait, par le biais d’un référendum, l’émergence d’un régime parlementaire, avec une véritable séparation des pouvoirs.

Pour bouter les libéraux hors des sphères du pouvoir, l’Alliance des forces du progrès (Afp) se dit disposée à accepter une équipe de transition qui devra se charger, une fois élue, de faire les réformes institutionnelles nécessaires et favoriser le jeu démocratique. Pour les camarades de Moustapha Niasse, ‘il s’agit d’installer, dès que possible, une équipe de patriotes à la tête du Sénégal, dans une phase de transition, avec un nouveau schéma institutionnel qui favorise, par le biais d’un référendum, l’émergence d’un régime parlementaire, avec une véritable séparation des pouvoirs et un rééquilibrage qui mette fin à la prépondérance asphyxiante du président de la République, pour éviter les dérives de toutes sortes’, indiquent les progressistes dans le dernier communiqué qui sanctionne le séminaire de leur Bureau politique élargi aux responsables départementaux. Et selon ces derniers, la phase intérimaire de mise en place des conditions et les moyens de relancer le pays et d’entreprendre la reconstruction nationale, dont la durée pourra être discutée, seront mis à profit pour traiter les urgences et jeter les bases des politiques publiques pour réhabiliter et réguler les secteurs-clés de la production. ‘Ces mesures seront exécutées dans une approche de ruptures, qui réaffirme et consolide la transparence, l’éthique et les valeurs, le tout porté par un projet de société qui replace l’homme sénégalais au cœur du développement concerté, dans une démocratie apaisée’, poursuit le texte.
Par ailleurs, le séminaire du Bureau politique de l’Afp condamne ce qu’il appelle ‘le hold-up électoral que le régime finissant des Wade tente d’imposer à la volonté populaire, en procédant par petits pas, pour couvrir la matière électorale d’une épaisse couche ténébreuse’. Ainsi, après ce qu’ils appellent l’attitude ‘illégale’ de Abdoulaye Wade qui a ‘exigé et obtenu la démission du Président de la Commission électorale nationale autonome (Cena)’ et ‘la parodie de concertation pour imposer le Code électoral du Parti démocratique sénégalais (Pds)’, les progressistes se disent décidés à ‘résister victorieusement aux fascistes en herbe qui tentent de confisquer les libertés publiques et la souveraineté du peuple, pour briser l’élan historique du 19 mars 2000’.

Seyni DIOP