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lundi 27 octobre 2014

Procès Karim Wade

Xalima-News-Notre reporter, qui couvre pour nous le Procès de Karim Wade revient en grandes lignes sur les étapes qui ont marqué ce marathon judiciaire en cours. Un travail très fourni qui renseigne même sur les détails Depuis le 31 juillet 2014, le procès de Karim Meissa Wade et de ses cinq co-prévenus se tient devant la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). « Enfin, nous y voilà !!! » semblait dire les sénégalais. Mais dès l’entame, l’affaire s’annonçait très complexe, au vu de l’ampleur : un enrichissement illicite de cent dix sept milliards de francs CFA (117.000.000.000 FCFA), un ancien (très puissant) ministre avec pas moins de sept portefeuilles gérés dans le box des accusés, soixante dix sept (77) témoins, plus de soixante (60) avocats de trois nationalités différentes (sénégalais, français et béninois)… D’ailleurs, le président de la CREI, Henri Grégoire Diop n’avait-il pas prévenu que « cette affaire peut durer six mois » ? Au rythme où vont les choses, ce sera plutôt pour une année. Le panorama que nous offre cette la salle 4 du palais de justice de Dakar n’est pas très rassurant pour la manifestation de la vérité : des prévenus malades et d’autres volontairement et partiellement muets. Si le prévenu principal n’a pas cessé de répéter qu’il ne répondra « à aucune question tant que M. Ibrahim Aboukhalil ne sera pas soigné et ne soit en mesure de se présenter à la barre », il ne manque jamais une occasion de parler de l’affaire des quarante sept milliards de francs CFA (47.000.000.000 FCFA) de Singapour. Et justement ce M. Ibrahim Aboukhalil, plus connu sous le nom de Bibo Bourgi, est le point central de cette affaire : 75% des biens imputés à M. Wade sont sous, entièrement ou partiellement, son nom et il est la seule personne qui puisse relier Karim Wade à certains de ses co-prévenus que sont Pierre Goudjo Agboba, Alioune Samba Diassé et Mbaye Ndiaye. Or il se trouve que M. Aboukhalil ne s’est présenté que deux fois à la barre de la CREI ; et les deux fois, il en a été obligé par le juge. M. Aboukhalil donc s’est présenté à la barre les deux fois en chaise roulante avec des perfusions qui lui étaient branchées. La deuxième fois, au bout de deux heures, ses avocats (et non ses médecins) l’ont fait mettre sur une civière, parce qu’il était fatigué disaient-ils. Ses médecins, appelés in extremis à la barre, ont fini par demander au juge de les laisser le ramener à la clinique. La seule tentative pour la cour de l’interroger s’est soldée par un échec. Les deux magistrats, le président Henri Grégoire Diop et son assesseur Magatte Diop, qui s’étaient transportés à la clinique n’ont même pas eu à lui lire la prévention (les faits qui lui sont reprochés). La seule question qu’ils lui ont posée est « M. Aboukhalil, pouvez-vous répondre à nos questions ? ». Et c’est dans la petite discussion qui a suivi cette question que le prévenu a fondu en larmes, obligeant ainsi ses médecins à mettre fin à ce que la cour retiendra comme interrogatoire. Si on ajoute que depuis le 1er octobre 2014, M. Aboukhalil a bénéficié d’une autorisation d’un mois de sortie du territoire pour raisons médicales. Et nul ne peut jurer que du retour de M. Aboukhalil passé ce délai. On doit signaler que son frère Karim Aboukhalil qui est aussi présumé complice de Karim Wade est en fuite. Pour en revenir maintenant au déroulement du procès en tant que tel, on notera jusqu’ici trois phases : la phase des exceptions, celle de l’interrogatoire des prévenus et celle de l’audition des témoins. La première phase a été la plus riche en . Il s’agissait pour les avocats de souligner les vices et entorses faits à la procédure, au respect des droits de chaque partie et au règlement et qui pourraient entraîner la nullité d’une partie ou de toute la procédure (d’où l’appellation « exception de nullité »). Plus d’une vingtaine d’exceptions ont été déposées, dont une seule par la partie civile (l’Etat du Sénégal, représenté par l’Agent judiciaire de l’Etat et dix sept (17) avocats). De toutes ces exceptions, deux ont été vidées : l’exception sur la constitution des anciens ministres, déposée par Me El Hadji Diouf de la partie civile et l’exception d’incompétence de la CREI déposée par les avocats de la défense. Les avocats de la défense ont estimé que certains faits visés se sont déroulé lorsque Karim Wade était ministre et que donc il n’est justiciable pour cela que de la haute cour de justice. Dans les deux cas, les exceptions ont été rejetées, le premier parce que Me Diouf n’avait pas déposé le décret mettant fin aux fonctions des ministres visés et le deuxième la cour s’étant déclaré compétente puisque le délit d’enrichissement illicite n’est constitué que si la personne n’arrive pas à justifier l’origine licite de ses biens, suite à une mise en demeure, et qu’au moment de cette mise en demeure, M. Wade n’était plus ministre. Toutes les autres exceptions, visant des pièces du dossier ou la nullité de la procédure même, ont été versées au fond. Autrement dit, en rendant sa décision finale, la cour rendra aussi sa décision sur ces exceptions. Cette phase a aussi été ponctuée d’incident entre la cour et les avocats et principalement, ou plutôt exclusivement, des avocats de la défense. Ces incidents ont atteint leur paroxysme lorsque, énervé par l’attitude provocatrice des avocats français, le président s’est adressé a l’un d’eux, Me Pierre-Olivier Sûr en l’occurrence, pour lui dire que « vous n’êtes pas chez vous ! ». Le président Diop finira par regretter publiquement ses propos. Malgré tout, cette phrase reviendra souvent dans les interventions des avocats sous la forme « d’avocats venus d’ailleurs », sortie par Me El Hadj Amadou Sall de la défense. On notera aussi la plaidoirie record de M. Ciré Clédor Ly, qui, après avoir dit qu’il sera bref, a parlé pendant 3 heures et 50 minutes. Après cette phase des exceptions, vint l’interrogatoire des prévenus qui a débuté le 2 septembre 2014. Et naturellement, le premier à être appelé à la barre est le principal prévenu, Karim Meissa Wade. Mais son face à face avec la cour et les avocats aura accouché d’une souris. En effet, après avoir lu une longue déclaration de six pages tentant de démontrer que ce procès une machination parce que sa « candidature à l’élection présidentielle de 2017 fait peur à Macky Sall », M. Wade a répondu à toutes les questions de la cour, du parquet spécial et de la partie civile par cette phrase : « Je ne répondrai à aucune question tant que M. Ibrahim Aboukhalil ne sera pas soigné et ne soit en mesure de se présenter à la barre en pleine possession de ses moyens ». Ses avocats, quant à eux, ne lui ont posé aucune question, préférant être « aussi muets que (leur) client ». Cet interrogatoire a aussi été le lieu d’un incident entre les avocats de Karim Wade et le juge Diop. Ce dernier, tentant une pirouette humoristique, dit à M. Wade qu’il espérait que le jour où Ibrahim Aboukhalil se présentera à la barre, il ne dira pas qu’il ne parlera que si ses « complices Karim Aboukhalil et les autres qui sont en fuite » ne se seront présentés. Ce lapsus a fait bondir les avocats les bondir les avocats de la défense dans un seul et même élan. Ils vont ainsi demander qu’il leur soit donné acte que le président de la CREI a parlé des complices et non des présumés complices de Karim Wade. Ce qui veut dire pour eux que la CREI a déjà condamné Karim Wade. Ils en ont ainsi profité pour déposer une demande de récusation du président Henri Grégoire Diop pour partialité. Cette demande sera rejeté par la Cour Suprême. Les autres prévenus ont été plus loquaces que M. Wade. Le successeur de Karim Wade à la barre, Mamadou Pouye, a commencé par décrier les agissements des gendarmes enquêteurs, lors de l’enquête préliminaire. Il dira même que le soir de son premier interrogatoire, l’un des gendarme lui aurait dit « M. Pouye, vous n’êtes pas notre cible. C’est Karim Wade que nous voulons. Vous avez une famille. Si vous nous donnez ce que nous voulons, nous vous protégerons. Nous somme un rouleau compresseur et rien ne nous arrêtera ». Puis M. Pouye longuement exprimé sur ses compétences, ses expériences professionnelles. Mais dès qu’il s’est agi de répondre aux questions relatives à AHS (Airport Handling Services, société pour laquelle il est soupçonné d’être un prête-nom de Karim Wade, NDLR), lui aussi a sa phrase : « Cette question est relative à AHS, société pour laquelle je suis actionnaire à 10% et M Aboukhalil à 90%, je préfère attendre que M. Aboukhalil soit présent pour y répondre ». E il sera de même pour les questions relatives à ses relations avec les Aboukhalil. Mais cette phrase fera rejaillir une faille dans la défense de M. Pouye révélée par le substitut du procureur spécial, M. Antoine Diome : il parle d’une société dont il dit que c’est « son bébé », mais en ignore la géographie du capital. M Aboukhalil n’en détient pas 90% mais 45%, les autres 45% étant détenus par son frère Karim Aboukhalil. Après son interrogatoire, M. Pouye a introduit par le biais de ses avocats une demande de liberté provisoire. Cette demande a été rejetée par la cour. Mbaye Ndiaye est le deuxième prévenu à être interrogé. L’ancien administrateur de l’agence des Aéroports du Sénégal (ADS) s’est expliqué sur ses fonctions, la gestion de la structure avant et après la création des ADS, puisqu’il était déjà administrateur des Activités Aéronautiques Nationales du Sénégal (AANS) la structure créée par l’ASECNA pour gérer les aéroports et aérodromes du Sénégal au lendemain de la dissolution de la compagnie Air Afrique. Il a toute fois nié toute collusion, favoritisme ou conflit d’intérêt entre AHS ou toute autre société intervenant sur la plateforme aéroportuaire de Dakar et lui. Il a aussi nié toute relation avec les responsables d’AHS. S’agissant de la gestion financière, il a tout mis sur le compte de l’agent comptable particulier qui aurait même fait des prêts au nom des ADS sans en faire référence au directeur qu’il est. Il a cité pour témoin l’actuel directeur des ADS, Pape Mael Diop et l’inspecteur général d’Etat qui avait procédé à la passation de services. A une question à propos des conditions de son interrogatoire par les gendarmes enquêteurs, M. Ndiaye, au bord des larmes, a répond qu’il ne souhaitait pas revenir sur cet épisode. Ce qui a été accepté par toutes les parties. Après M. Ndiaye, s’est Pierre Goudjo Agboba qui s’est présenté à la barre. Le béninois, ancien directeur général de la défunte compagnie Air Afrique, est aussi attrait pour son implication dans les sociétés AHS en Afrique de l’Ouest. M. Agboba sera le premier à vraiment répondre aux questions. Lui aussi s’est plaint des conditions de son interrogatoire à la Section de recherches de la Gendarmerie (sise à la caserne Samba Diéry Diallo de Colobane, NDLR). La longue attente entre l’heure de la convocation et le début de l’interrogatoire, les conditions de l’interrogatoire, la privation d’eau et de nourriture, l’heure tardive de la fin de l’interrogatoire… tout y est passé. Après cette parenthèse, M. Agboba est revenu sur les conditions de sa rencontre avec M. Ibrahim Aboukhalil et son implication dans la création et la gestion des sociétés AHS (Sénégal, Bénin, Ghana, Guinée-Bissau, Guinée Equatoriale, Niger, République Centrafricaine et Jordanie). M. Agboba a aussi révélé être revenu à Dakar de son propre chef parce que ne comprenant pas tout ce qui se disait sur lui dans la presse sénégalaise. Il s’est plusieurs fois plaint que les mêmes questions revenaient tout le temps et au troisième jour de son interrogatoire, il a explosé et laissé voir son agacement de devoir répondre aux mêmes questions. Ayant retrouvé son calme et sa carapace (c’est ainsi qu’il définit son sourire et sa bonne humeur), il a expliqué que sa sœur qui est tombée malade pendant son incarcération et décédée quelques jours après le début du procès devait être inhumée le lendemain de ce jour et qu’il ne pourrait y assister. Un de ses avocats béninois, Me Zinsou, a conclu de cet incident qu’il « n’y a pas de surhomme dans la salle. On peut être très fort mais parfois les émotions surnagent ». A part cet incident, l’interrogatoire de M. Agboba s’est bien déroulé et tout le long, le prévenu n’a de cesse de dire qu’il ne sait pourquoi il est jugé. Et de son éternel sourire et sa bonne humeur, il a répondu par ce dicton : « seule la tortue connait l’intensité du feu qui couve sous sa carapace » et a demandé « laissez-moi avec ma carapace s’il vous plait ». A la suite de Pierre Agboba, c’est Alioune Samba Diassé qui s’est présenté à la barre. Le fondateur de la société ABS S.A. (Aéroport Bus Sénégal devenu Airport Bus Services) s’est expliqué sur le montage de sa société, son extension vers l’international, en partenariat avec Ibrahim Aboukhalil. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet interrogatoire étai riche en rebondissements et révélations. M. Diassé s’est présenté comme un homme d’affaires très pointilleux mais son témoignage a en fait douter plus d’un. Ainsi la cour a découvert que M. Diassé conservait une somme de deux cent cinquante millions de francs CFA (250.000.000 FCFA) par devers lui dans son domicile. De l’origine de cet argent, il a dit que c’est le fruit de ses activités de transit en freelance, de son commerce d’encens entre le Gabon et le Sénégal et autres. Sur le lancement et la gestion de sa société ABS S.A., les déclarations de M. Diassé ont souvent porté à controverse. Ainsi, sur le rachat des parts de son premier associé Wolfgang Rohl, il a indiqué lui avoir versé trente millions de francs CFA (30.000.000 FCFA) alors que ce dernier a déclaré avoir reçu quarante millions de francs CFA (40.000.000 FCFA). A propos de Véronique Lély Manga qui portait 45% du capital d’ABS pour le compte de son associé allemand, M. Diassé a nié savoir qu’elle était la bonne de la mère du prévenu Mamadou Pouye et qu’elle lui a été présentée comme la copine de Wolfgang Rohl. Mais le plus ambigu reste à venir. Ainsi donc sur son association avec Ibrahim Aboukhalil pour créer la société ABS Corporate, M. Diassé a soutenu ignorer tout des états financiers de la société alors que c’est lui qui assurait tous les revenus de la société. C’est lui qui allait négocier les contrats de vente de bus et les contrats d’assistance technique, M. Aboukhalil ne lui fournissait que les contacts. Sur le type d’association qu’ils avaient, M. Diassé a révélé qu’ils avaient juste signé un accord entre gentlemen sous-seing privé qui précisait qu’il serait chacun actionnaire à 50% et que depuis il n’avait signé aucun document ni acte devant notaire. Il est allé plus loin : aucune réunion de direction, de conseil d’administration ou des actionnaires ne s’est jamais tenue. Le témoignage de M. Diassé a été ponctué de coups d’émotion et d’ennuis de santé. Ayant déjà obtenu du tribunal plusieurs dispenses de comparution pour raison de santé (de même que Mbaye Ndiaye), sa petite santé n’était plus une inconnue. Il a même commencé sa déclaration en signalant que souffrant d’une hernie discale, il ne devait garder la même position, assise ou debout, pendant plus de soixante minutes (60 minutes). Et pourtant tout au long de son interrogatoire qui s’est déroulé sur quatre jours, M. Diassé est resté assis. Et au deuxième jour, face au feu roulant des questions du substitut du procureur, M. Diassé a fait un malaise qui a nécessité son évacuation par les pompiers vers une clinique de la place. Cette petite santé lui a fait bénéficier d’une attention particulière de la part de la cour qui suspendait la séance dès que M. Diassé en faisait la demande. Au matin du quatrième jour d’interrogatoire, le juge l’a même renvoyé chez en voyant que M. Diassé n’était vraiment pas bien. D’un autre coté il s’est souvent laissé prendre par l’émotion et est allé au bord des larmes, lâchant même une fois « qu’on me tue ou qu’on laisse tranquille ! ». Concernant l’interrogatoire de M. Ibrahim Aboukhalil, il n’a pas pu se tenir, comme précisé plus haut dans l’article. Après l’interrogatoire des prévenus, place à l’audition des témoins. Jusqu’ici cinq des soixante dix sept (77) témoins ont été entendu (le cinquième n’a pas encore fini son audition). Et l’on pourrait les diviser en deux camps : les « chargeurs » et les « déchargeurs ». Si le chauffeur et garde du corps de Karim Wade ont tenté de blanchir leur patron, sa notaire, son ancien conseiller en communication et l’ancien président du conseil d’administration de CD Media Group n’ont pas été tendre avec lui. Victor Tendeng et Victor Kantoussan l’ont décrit comme un homme travailleur. Ils ont reconnu avoir eu à verser des sommes d’argent sur le compte de M. Wade où sur le compte de la notaire à la demande de M. Wade, mais toutefois ont tenté de faire croire ces sommes lui étaient directement par le président Abdoulaye Wade, père du prévenu. Cette précision a son importance : les Wade, en tant que père et fils ont le droit de se remettre des sommes d’argent et le père et président a un pactole mis à sa disposition et qui échappe à tout contrôle et comptabilité : les fonds politiques. La notaire Patricia Lake Diop, par ailleurs épouse du cousin germain de M. Wade, quant à elle a martelé tout le long de son témoignage avoir monté les sociétés AHS, Istar Immobilier, Istar Capital, AN Media, CD Media Group, Sengal Distribution, IDP, Tera Vision et Atlantic Holding sur instruction de son client Karim Wade. Elle reconnait également que M. Wade n’est pas actionnaire de ces sociétés. Malgré tout, on retiendra que son témoignage était ponctué de trous de mémoire et d’oubli. Ce que Mamadou Pouye signalera pendant leur confrontation : « Pour bien connaître Mme Patricia Lake, je confirme qu’elle n’a pas une bonne mémoire. Mais je suis juste étonné qu’elle ne retrouve toute sa mémoire que quand il s’agit d’AHS ». De leur coté, les deux dirigeants de la société CD Media Group, Cheikh Diallo et Me Mamdou Diop, ont tout simplement attribué la propriété de la société à Karim Wade. M. Diallo lui n’est pas allé par quater chemins : « je tombe pile dans la définition du prête-nom ». en tant que directeur général, il a révélé que M. Wade subvenait à tous les besoins financiers de l’entreprise mais qu’il n’intervenait pas dans la gestion et le fonctionnement. « Il n’intervenait que lorsqu’il fallait diffuser les communiqués du PDS ». M. Wade gagnait-il de l’argent avec cette entreprise ? « C’était plutôt un centre de coûts pour lui » a répondu M Diallo. Quand à l’ancien greffier Mamadou Diop, il a pour le moment juste déclaré que la société appartenait bel et bien à M. Wade. Son interrogatoire reprendra ce lundi. Karim Wade et Singapour Karim Wade ne rate aucune occasion de ramener sur la table les quarante sept milliards de francs CFA (47.000.000.000 FCFA) de Singapour. Pour rappel, cette somme aurait été découverte dans un compte appartenant à M. Wade. Ce dernier soutient qu’il s’agit d’une machination ourdie depuis le palais présidentiel avec la complicité d’Alboury Ndao, ancien administrateur provisoire de Dubai Port World Dakar. D’ailleurs M. Wade poursuit M. Ndao pour diffamation dans cette affaire. Mais Wade ne cesse de demander à la cour d’envoyer à Singapour une délégation dont il paierait le déplacement et composée de représentants de la cour, du parquet spécial, de la partie civile, de la défense, du ministère des finances et du ministère des affaires étrangères. « Je leur ferai un mandat pour qu’il ramène le moindre franc qu’il trouveront à mon nom à Singapour. » a-t-il conclu. Surement las de l’entendre aborder ce point à chaque fois qu’il est appelé à la barre, le président Diop a fini par lui expliquer les choses ne se passaient pas ainsi. Une commission rogatoire internationale a été envoyée à Singapour et on en attend le retour. « Si la commission rentre ou ne rentre pas, vos avocats et vous pourrez en faire tous les commentaires que vous voudrez et la cour en tirera les conclusions nécessaires » lui a expliqué le président Diop avant de lui lancer avec une pointe d’humeur que « Si vous payez le voyage de la cour à Singapour, nous serons poursuivis pour enrichissement illicite ». Papa I. Dieng