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mardi 7 octobre 2008

Faire face

MOUSTAPHA NIASSE SECRETAIRE GENERAL DE L’AFP

Le Sénégal évolue, de plus en plus intensément, dans un contexte d’interrogations multiples, d’inquiétudes cumulées, de questions sans réponses. Les populations subissent, jour après jour, les effets d’une conjoncture économique et sociale qui déroule ses phases successives comme une vis sans fin.
Les femmes, confrontées aux difficultés de la vie quotidienne des ménages, vivent dans une angoisse existentielle qui embrasse tout à la fois le sort de leurs époux, l’avenir de leurs enfants, l’équilibre familial et des lendemains qui n’annoncent rien qui ressemble à un motif d’espérance. Les jeunes, quel que soit leur niveau de formation et les moyens de leurs parents, vivent le calvaire d’un horizon qui s’estompe progressivement et les perd dans les dédales de la confusion, parce qu’aucune politique sérieuse n’a été conçue et mise en œuvre par les tenants du pouvoir en faveur de cette frange de la population qui, au sein de chaque peuple, porte l’espoir et les enjeux de demain. De plus en plus, le Sénégal sombre dans l’arriération économique, dans la corruption et dans la gabegie. La situation est grave. Déjà, lors du 8ème anniversaire de ma Déclaration du 16 juin 1999, j’annonçais que les tenants du pouvoir prendraient un certain nombre de mesures trop faciles et marquées de violence, conformément à leurs propres méthodes de gestion qui ont montré leurs limites : « 1. augmenter les recettes fiscales ; « 2. privatiser certaines entreprises rentables du secteur public ou parapublic ; « 3. augmenter l’endettement privé intérieur ou extérieur ou les deux à la fois. « L’augmentation des recettes fiscales passe nécessairement par l’accroissement du produit des impôts indirects qui, seuls, représentent plus de 71 % des recettes totales. « Ces impôts sont non seulement inéquitables parce qu’indifférenciés, payés par tous les citoyens, de la même manière et quels que soient les moyens des uns et des autres. Ils sont, en outre, d’une collecte facile. Il s’agit, essentiellement, des taxes sur la consommation, c’est-à-dire des produits les plus demandés sur le marché et de la TVA et des taxes spécifiques sur le carburant et les droits de porte. C’est pourquoi, pour augmenter ses recettes ordinaires, l’Etat laissera encore augmenter les prix des denrées de première nécessité. Il continuera même de favoriser ces augmentations. Il en sera ainsi du carburant, du ciment, de l’eau, de l’électricité, du gaz, du lait, de l’huile et d’autres produits, en somme, de tous les produits et biens de consommation courante qui font l’objet de la demande sociale ». Aujourd’hui, il faut ajouter à ces préoccupations les loyers et la spéculation foncière. A la place de mesures opportunes, élaborées avec la nécessaire vision qui confère à une société la force, la perspicacité, la lucidité et les moyens d’entrer dans la modernité, les tenants du pouvoir dit libéral se livrent, sans limite, à des gesticulations et à des comportements que réprouve la morale républicaine et qui sont contraires aux exigences de bonne gouvernance. Les conséquences d’une telle situation envahissent, de plus en plus, les espaces de libertés et réduisent drastiquement les capacités de production de modules de progrès et de développement des Sénégalais, à tous les niveaux. La pauvreté s’accroît dans les campagnes mais aussi dans les villes. Le chômage s’installe, les hôpitaux manquent de tout et, plus grave, croulent sous le poids d’un endettement irrépressible. Le secteur de l’Education s’enlise dans le mal traitement qui lui est réservé, dans nos Universités, dans nos Lycées et Collèges, dans nos Ecoles de formation technique et professionnelle. A peine annonce-t-on la rentrée scolaire pour la mi-octobre, voilà que sont déposés, déjà, des préavis de grèves qui sont le résultat d’engagements non tenus de la puissance publique et d’une volonté manifeste de refuser tout dialogue avec les enseignants. Le niveau de la dette intérieure que porte l’Etat vis – à – vis des sociétés et entreprises opérant au Sénégal vient de dépasser 300 milliards de francs Cfa, quand la dette extérieure a, de son côté, atteint le montant inquiétant de plus de 900 milliards de francs Cfa. Maintenant, face à une telle situation, les discours politiciens, les incriminations réciproques, les imprécations répétées et les philippiques à l’emporte-pièce doivent être définitivement écartées, même s’il est vrai que de tels comportements proviennent plus souvent des tenants du pouvoir que de la jeunesse de notre pays ou des citoyens organisés dans des formations politiques. Le mal est profond, trop profond. Les promesses vaines n’y changeront rien. Les programmes conjugués au futur, l’idée chimérique d’une centrale nucléaire à Oussouye, pour un coût de 3.000 milliards de francs Cfa au moins et une durée de construction d’un tel ouvrage qui s’étend sur quinze années au moins, rien de tout cela ne peut changer la situation. Les Sénégalais doivent tous se mettre à l’ouvrage et ils le peuvent. Quand l’espoir est tué dans les cœurs, quel pouvoir peut encore avoir de simples paroles de la part d’un gouvernant ou d’un Chef d’Etat, ce dernier tendant à s’occuper davantage de ce qui se passe à l’extérieur du pays, pour de simples raisons de recherche de gloire ou de titres ? Les Sénégalais ne doivent nullement avoir peur de l’avenir, celui-ci est entre les mains de Dieu et s’appelle destin. Mais les Sénégalais, dans la poursuite de ce destin, ont une obligation vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur pays et de l’avenir de leurs enfants. Sans doute, enfin, celui qui, pour le moment, se trouve à la tête du pays entendra-t-il la voix qui lui dit : « Ouvrez les yeux sur la souffrance des innocents ! ». La question se pose dès lors de savoir si M. Abdoulaye Wade et son Gouvernement sont capables de s’élever à la hauteur des responsabilités qui sont les leurs pour répondre, avec compétence et dignité, aux appels de la conscience populaire. La question se pose toujours de savoir s’ils sont capables de comprendre, enfin, que le problème des Sénégalais est devenu une question de survie. La crise générée par les divers aspects du phénomène de la mondialisation ne peut servir de prétexte encore moins de tentative d’explication dans l’analyse de la crise sénégalaise, crise multidimensionnelle et multiforme, causée et aggravée par des actes posés, depuis 9 années, par un régime irresponsable et incompétent, nourri à la source pernicieuse d’un pouvoir personnel. Où sont passés les 67 milliards qui avaient été prévus pour lutter contre les inondations, dans le cadre d’un Plan Jaxaay devenu ce que l’on sait, quand des quartiers entiers de Dakar et de sa banlieue sont envahis par les eaux stagnantes, à la faveur des dernières pluies de juillet – août 2008 ? Il faut mettre fin à cette situation. Comme je l’ai indiqué lors de ma conférence de presse du 20 mai 2008, il faut ajuster immédiatement les dépenses de l’Etat aux priorités de l’heure. J’ai préconisé, notamment la création d’un « Fonds budgétaire d’ajustement structurel de 300 milliards au moins, sur une période de trois années, Fonds qui sera alimenté par le prélèvement d’une partie des recettes douanières tirés des produits chimiques entrant au Sénégal, le prélèvement sur les recettes douanières provenant des produits alimentaires importés, et en affectant 50 % de la dotation des crédits de carburant et de téléphone des ministères, de l’Assemblée Nationale, du Sénat et, évidemment, en commençant par la Présidence de la République et les services qui lui sont rattachés ». A peine quatre mois après, l’évolution de l’endettement intérieur implique un effort financier encore plus important, autour de 20% du budget de l’Etat. Les mesures drastiques qui s’imposent sont dictées à la fois par le souci d’efficacité, d’équité et par le devoir de solidarité. C’est pourquoi aujourd’hui, eu égard à l’aggravation de la situation, nous devons encore aller plus loin et plus vite, dans le train de mesures destinées au redressement de notre pays. A cet effet, pour sa survie, le Sénégal, plus que jamais, a besoin : 1 d’une gestion transparente de l’Etat et de ses démembrements ; 2 d’un retour définitif et sécurisé aux valeurs de la République, loin de tout pouvoir patrimonialisé et de dérives monarchiques qui ont fait la preuve de leur nocivité, au détriment des populations de notre pays ; 3 de l’arrêt immédiat de la gabegie et de la mauvaise gestion des ressources publiques et de l’opacité qui entoure des investissements de nature publique, quand toute idée d’audit est devenue un chiffon rouge pour les tenants du pouvoir ; 4 de revoir les politiques en cours et mettre en place, sans attendre, des mécanismes destinés à réhabiliter les secteurs : de l’Education nationale ; de la Santé ; de l’Aménagement du territoire, dans la répartition et dans l’installation équilibrées des structures et équipements du développement en faveur de toutes les régions du pays ; de la formation des Sénégalais, pour préparer notre entrée progressive dans la société du savoir, depuis l’ingénieur, le médecin, l’enseignant jusqu’à l’ouvrier spécialisé, dans le cadre d’une planification de nos ambitions pour demain, voulant que le Sénégal soit un pays moderne, développé, capable de se prendre en charge et apportant sa contribution au rendez-vous des nations et à leur progrès, avec dignité et avec panache, pour la fierté des générations présentes et futures ; de la réduction des dépenses de l’Etat, en commençant par une amputation de 50 %, et cela sans attendre, des budgets de la Présidence de la République et de l’Assemblée Nationale, par la suppression du Sénat et par celle des innombrables Agences qui sont rattachées aux services du Chef de l’Etat. Le nombre d’Ambassades et de Consulats du Sénégal à l’étranger doit faire l’objet d’une réduction, comme cela avait été décidé en 1978 – 1979, en accord avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Ne seraient alors conservées que les Représentations diplomatiques du Sénégal dans des pays avec lesquels nous entretenons un partenariat mutuellement bénéfique et auprès d’Institutions internationales comme l’ONU, à New-York et à Genève, avec l’Union Européenne, à Bruxelles, et avec l’Union Africaine, à Addis-Abeba. Naturellement, il faut, ici et maintenant, mettre fin aux nombreux voyages inutiles des tenants du pouvoir, réduire de moitié la taille du Gouvernement, du Bureau de l’Assemblée, supprimer tous les contrats spéciaux complaisants, mettre fin aux fonctions fictives et coûteuses, ajuster les factures téléphoniques et des logements conventionnés à la situation actuelle des finances publiques, procéder à une gestion plus rationnelle du parc automobile de l’Etat. La mise en place de ce fonds sera subordonnée au vote, dès l’ouverture de la prochaine Assemblée, d’une loi des Finances rectificative, pour corriger les errements budgétaires, notamment en matière de dépenses. Il convient, en effet, de bloquer les investissements de prestige, en faveur des investissements productifs et du volet social. Il s’agit aussi de mettre fin au piétinement des Institutions de la République et, en particulier, de l’Assemblée Nationale, par une application stricte du principe de la séparation des pouvoirs, principe posé dans la Constitution de la République. Il convient également d’assurer la sécurité des Sénégalais par la protection des citoyens, devant les dérives constituées par des actes de nature administrative ou politique, qui viennent fréquemment violer les principes liés aux libertés individuelles ou collectives. Par ailleurs, le dossier de la crise casamançaise mérite d’être traité avec rigueur, lucidité et compétence. Une telle ambition est tout à fait réalisable s’il s’engage des négociations véritables avec les interlocuteurs du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) et avec toutes les bonnes volontés qui existent présentement, dans les milieux confessionnels, musulmans et chrétiens, et au sein de la société civile. Les Sénégalais sont en mesure d’assumer leur destin et de prendre leurs responsabilités pour sauver leur pays. Il peut arriver dans l’histoire et dans l’évolution d’une nation des situations exceptionnelles et des moments de remise en cause, qui conduisent à un retour aux vertus de la concertation et du dialogue, sans qu’aucune des parties en présence se considère comme étant supérieure à l’autre. Et les Sénégalais ont l’obligation de se ressaisir pendant qu’il est encore temps. Cet impératif catégorique devra impliquer nos compatriotes établis à l’étranger, les Sénégalais de l’Extérieur parmi lesquels se trouvent compétence, rigueur, savoir-faire et expérience dont le pays a tant besoin. A cet égard, les Assises nationales constituent un brillant exemple de solidarité dans la conjugaison de toutes les compétences, au service des urgences, des vraies urgences. Nous devons également inscrire, dans la logique de notre volonté de sauver le Sénégal, nos partenaires au développement et les Institutions internationales qui nous apportent un soutien d’appoint, pour compléter l’effort national, dans l’esprit du principe de complémentarité entre les peuples et les Etats membres de la Communauté des Nations. Fait à Dakar, le 25 septembre 2008 Moustapha Niasse * Le chapô est de la rédaction Exergues 1/ De plus en plus, le Sénégal sombre dans l’arriération économique, dans la corruption et dans la gabegie 2/ Le niveau de la dette intérieure que porte l’Etat vis – à – vis des sociétés et entreprises opérant au Sénégal vient de dépasser 300 milliards de francs Cfa 3/ les discours politiciens, les incriminations réciproques, les imprécations répétées et les philippiques à l’emporte-pièce doivent être définitivement écartées… 4/ Les Sénégalais sont en mesure d’assumer leur destin et de prendre leurs responsabilités pour sauver leur pays.

mardi 30 septembre 2008

Crise dans tous les secteurs : Niasse appelle les Sénégalais à 'faire face'

‘De plus en plus, le Sénégal sombre dans l’arriération économique, dans la corruption et dans la gabegie। La situation est grave…le mal est profond, trop profond’। Ces mots sont du secrétaire général de l’Afp qui vient encore une fois de tirer la sonnette d’alarme dans une déclaration appelant les Sénégalais à ‘faire face’ à la situation actuelle du pays।De la précarité des conditions de vie des Sénégalais à la ‘crise’ des finances publiques en passant par celle des entreprises, des secteurs de la santé et de l’Education, rien n’a été passé sous silence par Moustapha Niasse qui appelle les Sénégalais à se retrousser les manches. ‘Maintenant, face à une telle situation, les discours politiciens, les incriminations réciproques, les imprécations répétées et les philippiques à l’emporte-pièce doivent être définitivement écartées … ’


En effet, indique le patron de l’Afp, ‘Les Sénégalais doivent tous se mettre à l’ouvrage et ils le peuvent’. Moustapha Niasse qui semble ne plus compter sur le chef de l’Etat pour ‘sauver’ le Sénégal de s’interroger en ces termes : ‘Quand l’espoir est tué dans les cœurs, quel pouvoir peut encore avoir de simples paroles de la part d’un gouvernant ou d’un Chef d’Etat, ce dernier tendant à s’occuper davantage de ce qui se passe à l’extérieur du pays, pour de simples raisons de recherche de gloire ou de titres ?’
Néanmoins, le patron des progressistes estime que les Sénégalais ne doivent nullement avoir peur de l’avenir. ‘Celui-ci est entre les mains de Dieu et s’appelle destin. Mais les Sénégalais, dans la poursuite de ce destin, ont une obligation vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur pays et de l’avenir de leurs enfants… Sans doute, enfin, celui qui, pour le moment, se trouve à la tête du pays entendra-t-il la voix qui lui dit : ‘ ouvrez les yeux sur la souffrance des innocents !’’
La question se pose dès lors, aux yeux de Moustapha Niasse, de savoir si Me Wade et son Gouvernement sont capables de s’élever à la hauteur des responsabilités qui sont les leurs pour répondre, avec ‘compétence et dignité’, aux appels de la conscience populaire.
‘La question se pose toujours de savoir s’ils sont capables de comprendre, enfin, que le problème des Sénégalais est devenu une question de survie’, martèle le secrétaire général de l’Afp. Non sans préciser que la crise génèrée par les divers aspects du phénomène de la mondialisation ‘ne peut servir de prétexte encore moins de tentative d’explication dans l’analyse de la crise sénégalaise, crise multidimensionnelle et multiforme, causée et aggravée par des actes posés, depuis 9 années, par un régime irresponsable et incompétent, nourri à la source pernicieuse d’un pouvoir personnel’.
Excédé, l’ancien Premier ministre martèle : ‘Il faut mettre fin à cette situation’.
Rappelant ses propos tenus lors de sa conférence de presse du 20 mai 2008, Niasse clame qu’il faut ajuster immédiatement les dépenses de l’Etat aux priorités de l’heure. En effet, le chef des progressistes avait préconisé, notamment la création d’un Fonds budgétaire d’ajustement structurel de 300 milliards au moins, sur une période de trois années. Fonds qui sera alimenté par le prélèvement d’une partie des recettes douanières tirés des produits chimiques entrant au Sénégal, le prélèvement sur les recettes douanières provenant des produits alimentaires importés, et en affectant 50 % de la dotation des crédits de carburant et de téléphone des ministères, de l’Assemblée Nationale, du Sénat et, évidemment, en commençant par la Présidence de la République et les services qui lui sont rattachés.
En effet, pour sa survie, Moustapha Niasse estime que le Sénégal, plus que jamais, a besoin: ‘d’une gestion transparente de l’Etat et de ses démembrements ; d’un retour définitif et sécurisé aux valeurs de la République, loin de tout pouvoir patrimonialisé et de dérives monarchiques qui ont fait la preuve de leur nocivité, au détriment des populations de notre pays ; de l’arrêt immédiat de la gabegie et de la mauvaise gestion des ressources publiques et de l’opacité qui entoure des investissements de nature publique, quand toute idée d’audit est devenue un chiffon rouge pour les tenants du pouvoir ; et de la révision des politiques en cours…’
La mise en place de ce fonds, explique-t-il, sera subordonnée au vote, dès l’ouverture de la prochaine Assemblée, d’une loi des Finances rectificative, pour corriger les errements budgétaires, notamment en matière de dépenses. Il convient, de l’avis de Niasse, de bloquer les investissements de prestige, en faveur des investissements productifs et du volet social. ‘Il s’agit aussi de mettre fin au piétinement des Institutions de la République et, en particulier, de l’Assemblée nationale, par une application stricte du principe de la séparation des pouvoirs, principe posé dans la Constitution de la République’.
Georges Nesta DIOP

jeudi 5 juin 2008

ALLIANCE DES FORCES DU PROGRES

L’AFP ET LES ASSISES NATIONALES M। Moustapha Niasse Sénégalaises et Sénégalais, Patriotes et Démocrates debout, Par l’appel du 16 juin 1999, M. Moustapha Niasse diagnostiquait les maux du Sénégal, en affirmant sa volonté de changement. Cet appel historique allait déboucher logiquement sur la création, le 23 août 1999, de l’Alliance des Forces de Progrès qui, par la grâce de Dieu, a occupé une place centrale dans le bouleversement du 19 mars 2000 voulu par le peuple sénégalais, qui exigeait clairement qu’une gouvernance nouvelle prît forme. L’immense espoir suscité alors a été suivi d’une déception

LES ASSISES NATIONALES AU SENEGAL UNE FERME VOLONTE DE RENOUER AU DIALOGUE DU PEUPLE SENEGALAIS VICTIMES D’UN DICTATEUR DEGUISE

CONTEXTE
Tout le monde sait que le Sénégal traverse une période difficile de son histoire. Dans la plupart des domaines de la vie nationale, les fruits de l’alternance démocratique n’ont pas tenu les promesses des fleurs du 19 mars 2000. Aux contentieux politiques d’ordre institutionnel ou électoral viennent s’ajouter les difficultés croissantes de la vie quotidienne, dominées par une misère et un chômage endémiques, une inflation galopante et des pénuries de toutes sortes.

Face à cette crise multidimensionnelle aux conséquences imprévisibles, l’inquiétude et le désarroi se répandent, tandis que chacun s’interroge avec perplexité sur l’avenir.

L’acuité des problèmes de survie du plus grand nombre et l’accumulation des périls à l’horizon, exigent de l’ensemble des forces vives du pays une réflexion collective, une mobilisation massive et une action pacifique mais résolue.

JUSTIFICATIONS

Tous, ensemble, nous devons nous poser la question de savoir : où va le Sénégal ? Notre opinion est que le pays se trouve dans une impasse et notre choix est de lui éviter des convulsions douloureuses ; de tenter de l’en sortir par le dialogue, qui est plus conforme à nos traditions, à notre culture, à notre civilisation.

Or, aujourd’hui, au Sénégal, le dialogue social avec le pouvoir est rompu ou de piètre qualité et le dialogue politique inexistant.

Certains opérateurs économiques nationaux crient leur marginalisation et réclament toute leur place dans notre tissu économique, dans l’attribution des marchés publics, dans le capital des entreprises stratégiques. Mais, le pouvoir fait la sourde oreille !

D’autres réclament la tenue d’un Forum Economique qui serait un moment d’échanges et de propositions pertinentes pour mieux aider notre pays à sortir de l’ornière. Seul le silence leur répond.

Des acteurs du monde rural souhaitent, depuis quatre ans, la tenue des Etats Généraux du monde rural (agriculture, pêche, élevage, foresterie) et, à ce jour, ils se demandent encore comment se faire comprendre. La dégradation accélérée de l’environnement et la gestion prédatrice des ressources naturelles préoccupent au premier chef les écologistes, qui se heurtent à un mur d’indifférence.

Des organisations de la société civile, de travailleurs et du patronat réclament une amélioration significative de la gouvernance du pays, la transparence dans la gestion des affaires publiques. Il leur a fallu des années pour se faire entendre partiellement, grâce à l’appui des bailleurs de fonds intéressés, et obtenir un nouveau code des marchés. Cependant, aujourd’hui encore, certains parmi eux en sont à déplorer « le retard à la mise en place des structures d’accompagnement de l’entrée en vigueur de ce code ».

Des associations de travailleurs réclament l’organisation des assises de l’action sociale, pour définir une démarche appropriée face aux phénomènes sociaux qui déchirent ou transforment négativement notre tissu social ; ils ne reçoivent en retour que leur propre écho.

Des syndicats du secteur énergétique trouvent qu’il est impératif de tenir des concertations avec tous les acteurs concernés, pour avoir de nouvelles orientations stratégiques dans leur domaine, où les difficultés sont évidentes, récurrentes ; mais ils ne reçoivent aucun signal favorable. L’énergie est de plus en plus inaccessible aux ménages et aux entreprises de toutes dimensions, le pouvoir se contentant, en la matière, d’improvisations dont tout le monde souffre.

Des organisations syndicales demandent à être écoutées, parce qu’elles ont des idées pour la défense et la viabilité du service public dans le domaine de l’énergie, de l’eau de l’assainissement, de la communication, de la justice, de la poste, de la santé et de l’éducation. En vain.

Les centrales syndicales, toutes sensibilités confondues, confrontées à l’inflation galopante et à la dégradation des conditions de vie des travailleurs, des associations de consommateurs, les citoyens de manière générale n’arrivent pas à trouver le moment, le lieu, l’interlocuteur et les modalités appropriés pour expliquer leurs propositions de défense ou d’amélioration du pouvoir d’achat des Sénégalais et les mesures susceptibles de mettre un terme aux pratiques néfastes de corruption et de spéculation, visant notamment les modalités d’application de la loi sur « la concurrence et les pratiques déloyales ».

L’Etat prétend injecter 40% du budget national dans le secteur de l’éducation, ce que des organisations d’enseignants contestent. Tout le monde, il faut le dire, s’interroge sur la véracité de cette assertion et, pire, personne ne constate les bons résultats que le pays est en droit d’attendre d’une telle dépense budgétaire. Périodiquement, l’année scolaire est sauvée in extremis.

Pourquoi est-il si difficile au pouvoir de se concerter avec les acteurs concernés de l’école, de partager avec eux toutes les informations et de créer avec eux un système de suivi transparent capable de donner à une telle allocation de ressources l’efficacité et l’efficience requises ?

Des retraités demandent sans succès des journées d’étude sur leur situation et sur celle de leur institution, tandis que d’autres corporations attendent toujours la formalisation de leurs statuts (gardiens, gens de maison, etc.). Quant aux mutilés de guerre, en dépit de leurs multiples sacrifices consentis à la nation, leurs revendications demeurent insatisfaites.

La situation de « ni guerre ni paix » en Casamance préoccupe tous les Sénégalais de l’intérieur comme de l’extérieur, ainsi que toutes les forces politiques et sociales du pays. La démarche choisie aujourd’hui par le Chef de l’Etat est une vraie nébuleuse qui écarte certaines composantes de la nation, pourtant en mesure d’apporter d’utiles contributions, dans la transparence et le désintéressement, à la résolution définitive de cette tragédie. Mais, il se dégage l’impression fâcheuse que cette paix n’est pas une priorité et que c’est le pourrissement de la situation qui est recherché, pour on ne sait quelle obscure raison.

Des voix s’élèvent pour défendre la laïcité, pour exiger que l’Etat soit équitable dans ses relations avec les religions ou avec les confréries. Apparemment leur discours est mal reçu par le pouvoir, qui ne leur accorde ni attention, ni considération.

Les médias publics sont plus que jamais monopolisés par le pouvoir d’Etat et, de ce fait, handicapés pour jouer leur rôle dans le traitement objectif des informations et dans la confrontation d’idées. Ce qui les prive donc d’une participation pleine et entière à la démocratisation de notre société, corollaire du dialogue politique, social et culturel, qui doit être permanent.

Des journalistes du secteur privé se voient agressés dans l’exercice de leur métier et conduits manu militari au tribunal, pour délit d’opinion, ou plutôt crime de lèse- majesté !

Des intellectuels et écrivains, qui éveillent et alertent l’opinion sur certaines tares du pouvoir, sont victimes de la censure, menacés de mort ou traînés devant les tribunaux.

Au niveau politique, c’est également l’impasse. Des partis politiques qui ont contesté la régularité de l’élection présidentielle sont considérés comme des parias par le pouvoir et ne mériteraient pas d’être ses interlocuteurs, puisqu’ils refusent d’être une opposition domestiquée. Et pourtant, Me WADE sait bien que, malgré la contestation d’élections frauduleuses et la proclamation officielle des résultats par le juge des élections, le contentieux politique peut persister et le Sénégal d’avant l’Alternance a souvent eu l’intelligence de lui trouver un traitement approprié.

Pourquoi cet autoritarisme du pouvoir quand notre histoire récente est si riche d’expériences qui ont montré, indubitablement, que le dialogue politique et social est indispensable à la bonne marche des sociétés, à la paix civile, à la stabilité du pays et au bon fonctionnement de la démocratie ?

Le Sénégal a connu, dans le passé, des concertations sectorielles avantageuses qui ont permis à l’Etat et aux acteurs politiques et sociaux de trouver des solutions, aux problèmes difficiles qui se posaient à des moments donnés, ou aux contentieux qui les opposaient. On peut citer par exemple les Etats Généraux de l’Education et de la Formation en 1981 ou les concertations qui ont donné lieu au Code électoral consensuel de 1992. En ces deux occasions, notre pays a su trouver le courage et la volonté de se regarder en face, d’identifier ses problèmes et de les affronter en trouvant des solutions consensuelles qui se sont révélées viables et même novatrices.

Plus récemment, d’autres initiatives analogues ont été prises tant par des partis politiques que par des associations non partisanes : Rencontres Citoyennes, Pacte Républicain, Assises Citoyennes, notamment.

C’est à la lumière de ces expériences antérieures positives, face à la crise globale et multiforme que traverse le pays, que nous proposons la convocation d’Assises nationales, comme solution concertée de sortie de crise.

La conception de ces Assises s’est faite dans une démarche participative qui a associé différentes composantes de la nation qui, au cours de rencontres, ont échangé sur les problèmes du pays et sur l’urgente nécessité de leur trouver des solutions. Les présents termes de référence de ces Assises sont proposés afin de déterminer :

les objectifs poursuivis,
la composition des Assises,
le cadre méthodologique et organisationnel,
les thématiques,
les conditions de mise en œuvre et de suivi.
I. Les objectifs

Nous voulons, de façon pacifique, rassembler toutes les forces vives du pays, pour lui épargner des convulsions inutiles et ouvrir de meilleures perspectives pour le peuple. Nous parions sur l’intelligence, la sagacité, l’expertise et la détermination des Sénégalais. Il s’agit d’investir de l’intelligence, de l’énergie et de la volonté politique pour une voie rationnelle, responsable et civilisée afin que le Sénégal soit mis sur les rails de la paix civile, de la démocratie, du respect des valeurs républicaines, de la laïcité et du redressement de l’économie nationale. Il s’agit, en approfondissant les acquis démocratiques, en renforçant les droits et libertés, en consolidant le dialogue politique et social et en améliorant les conditions de vie de nos concitoyens, de recréer l’immense espoir suscité par l’Alternance de l’an 2000.

Ces Assises ne sont pas conçues comme une conférence nationale souveraine déguisée. Il ne s’agit pas non plus d’une entreprise de subversion, ni d’un complot.

L’objectif général de ces Assises nationales est de trouver une solution consensuelle globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) qui sévit dans le pays.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

Dresser l’état de la crise nationale,
proposer des réponses appropriées aux urgences et priorités (politiques, économiques, sociales, culturelles et sportives) du présent et du proche avenir ;
bâtir un consensus dynamique sur les principes essentiels fondant une bonne gouvernance politique et un Etat de droit, une gouvernance économique de qualité, transparente et soucieuse des intérêts nationaux, une gouvernance sociale, culturelle et sportive basée sur des valeurs de progrès (travail, professionnalisme, culte de la performance, justice sociale, éthique, équité, solidarité) ;
concevoir les mécanismes d’un dialogue périodique et pérenne au niveau politique, économique, social, culturel et sportif entre, d’une part, le pouvoir et l’opposition et, d’autre part, le pouvoir et les partenaires sociaux, afin de créer les conditions du développement du pays dans la paix civile, la démocratie, la stabilité et la sécurité.
II. Composition des Assises nationales

Autour des objectifs précités, les Assises seront un moment fort où la nation, dans toutes ses composantes, renoue avec le dialogue.

Les associations de la société civile (Forum Civil, CONGAD, Raddho, Mouvement Citoyen, ASNU, Pacte Républicain, Coalition Nationale Education pour Tous, etc.), les partis politiques de l’opposition aussi bien parlementaire (Jëf Jël, Mouvement Tekki – Emergence Citoyenne, Mouvement de la Réforme pour le Développement Social etc.) qu’extra-parlementaire, regroupée dans le Front Siggil Senegaal, les organisations patronales et d’opérateurs économiques (CNP, CNES, UNACOIS etc.), les organisations syndicales de travailleurs (CNTS, CSA, UNSAS, SYNPICS, etc.), les organisations évoluant dans le monde rural comme le CNCR (agriculture, élevage, pêche, foresterie), le mouvement associatif, le mouvement sportif, les organisations professionnelles, les corps de métiers (Mécaniciens, Boulangers, Acteurs culturels etc.), les corporations (ordres professionnels), les personnes âgées, les associations de retraités, les autorités religieuses, les organisations de femmes (FAFS), les mouvements de jeunes, les mouvements élève et étudiant, tout secteur organisé, des intellectuels de renom, des personnalités identifiées dont la liste serait arrêtée par consensus, tous sont conviés aux Assises.

A ce jour, plus d’une cinquantaine de partis politiques et d’associations non partisanes ont marqué leur accord pour y prendre part.

Le pouvoir y est convié comme partie prenante, à part entière.

Les Sénégalais établis à l’étranger sont également invités à y participer, via Internet au besoin.

Des représentants des organisations de la société civile africaine peuvent être invités à assister aux Assises comme observateurs pour s’enrichir de cette nouvelle expérience.

Les Chefs de missions diplomatiques représentées au Sénégal seront invités aux séances d’ouverture et de clôture des Assises.

Les invitations sont faites par le Comité national de pilotage des Assises, qui définit les modalités d’enregistrement aux Assises.

III. Le cadre méthodologique et organisationnel

Le Comité national de pilotage (Cnp) est chargé de la conduite des Assises. Il est constitué par l’ensemble des représentants des organisations ayant accepté d’y participer, à raison d’un délégué titulaire et d’un suppléant par organisme membre. L’acceptation formelle des présents termes de référence et la désignation des délégués représentant une organisation au sein du Cnp valent adhésion aux Assises Nationales du Sénégal. Le Cnp est dirigé par un Bureau exécutif (BE) de quinze (15) personnalités choisies par consensus, conformément à la décision de l’Assemblée générale des initiateurs du 26/01/08. Il comprend, en outre, trois commissions : une commission d’organisation, une commission scientifique et une commission de communication.

Le Cnp examine les propositions et décide des nominations des : Président des Assises, qui doit être une personnalité d’envergure nationale, non partisane et au-dessus de tout soupçon. Il en est de même pour les trois Vice-Présidents des Assises, ainsi que le Rapporteur général et son adjoint. Tous sont membres du BE.

Le Cnp met en place, par ailleurs, des commissions thématiques et désigne les Présidents et Vice-Présidents des commissions de même que les Rapporteurs et leurs adjoints.

Le Cnp décide de la constitution d’équipe pluridisciplinaire d’experts reconnus sur certaines questions à traiter.

Le Cnp fixe les dates d’ouverture, de clôture et le chronogramme général des Assises et choisit les locaux pour la tenue des Assises, dont il arrête le budget.

Dans la limite des contraintes temporelles et financières, les citoyens seront associés, autant que possible, aux consultations des Assises, sous toutes les formes.

IV. La thématique

Cette liste d’apparence exhaustive, quoique non limitative, ne correspond pas nécessairement aux thèmes des futures commissions de travail. Celles-ci détermineront elles-mêmes, au terme de leurs travaux et de façon consensuelle, l’ordre des priorités, parmi les thèmes et sous-thèmes suggérés ci-après. De même, le nombre total de commissions thématiques à créer aura pour seule limitation le souci de la faisabilité, de l’opérationnalité et de l’efficacité.

1°) - La gouvernance politique :

La gouvernance institutionnelle :
la question de la Constitution,
le fonctionnement des institutions,
les rapports entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire,
l’indépendance du pouvoir judiciaire,
la nature du régime politique,
les organes de contrôle institutionnels et citoyens de la gestion de l’Etat et de ses démembrements,
évaluation des performances de l’administration et propositions de réforme.
La gouvernance locale :

l’évaluation de la politique de décentralisation,
le renforcement de l’autonomie des collectivités locales,
la problématique d’une fonction publique locale.
Le système démocratique :

le processus électoral,
le financement des partis politiques,
la moralisation de la vie publique,
la durée des mandats électifs,
le cumul des mandats, le cumul de mandat et de fonction,
le financement des centrales syndicales.
Le pluralisme médiatique :

la libéralisation du secteur de l’audiovisuel,
la régularité et la transparence dans l’attribution des fréquences,
la régulation du secteur médiatique,
le rôle des professionnels de l’information et de la communication dans la démocratisation du paysage médiatique.
La garantie de l’exercice effectif des droits humains :

l’effectivité de l’exercice des libertés constitutionnelles,
l’abrogation des dispositions liberticides du code pénal,
le renforcement des droits de la défense,
le respect des dispositions sur la durée de la détention préventive,
la protection contre les détentions arbitraires, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants.
La crise casamançaise. La politique africaine. La politique extérieure. La définition d’un cadre d’expression de la citoyenneté participative.

2°) - La gouvernance économique et financière :

La bonne gouvernance et la transparence :

le droit à l’information économique, sociale et financière pour tout citoyen,
l’obligation de reddition des comptes pour toute structure publique,
la redéfinition de la place des corps de contrôle de l’Etat (Inspection Générale d’Etat, Cour des Comptes, Inspection Générale des Finances) et le renforcement de leurs pouvoirs,
la lutte contre la corruption,
les modalités d’un contrôle citoyen des décisions administratives et de la gestion des biens publics.
Les orientations budgétaires :

l’équilibre budgétaire,
la rationalisation des choix budgétaires,
le train de vie de l’Etat,
la politique fiscale,
la dette (intérieure et extérieure),
les lois de règlement.
Les questions économiques :

l’état des lieux,
la définition des secteurs économiques stratégiques,
la productivité et la compétitivité des entreprises,
la promotion des PME et des entreprises de services,
la place du capital national dans notre économie.
la question des investissements et de la création des emplois,
le financement de l’entreprise,
la situation du tissu industriel national,
la politique énergétique,
la politique touristique,
le secteur non structuré,
la balance commerciale,
les rapports économiques avec les pays de l’UEMOA, de la CEDEAO, et des autres organismes sous-régionaux du continent africain.
la place du Sénégal à l’OMC et aux ACP,
les rapports commerciaux avec l’U.E., les U.S.A, la Chine, l’Inde, le Maroc et les pays du Golfe Arabo-persique,
la position du Sénégal face aux Accords de Partenariat Economique (APE)।

3°)- La gouvernance sociale :

L’accès aux services sociaux de base :

l’approvisionnement en eau potable,
l’expansion de l’électrification rurale,
la fourniture correcte en électricité dans les centres urbains,
l’assainissement,
l’accès aux soins de qualité,
la scolarisation pour tous,
l’accès au service universel des télécommunications.
La condition des travailleurs :

la sécurité sociale, l’assurance maladie, les mutuelles de santé,
la valorisation du travail salarié et du travail non salarié,
la sécurisation du travailleur rural,
la promotion de l’emploi décent,
le pouvoir d’achat,
les institutions de prévoyance,
la généralisation et l’actualisation des conventions collectives professionnelles,
l’actualisation de la convention nationale inter professionnelle.
L’accès au logement :

la politique d’habitat social,
la promotion de l’habitat rural,
le soutien aux coopératives d’habitat,
la lutte contre la spéculation foncière et immobilière,
la lutte contre la surenchère sur les loyers.
Les infrastructures et le transport :

l’amélioration de la mobilité,
le désenclavement des zones et régions périphériques,
l’accroissement et l’entretien des pistes de production
la réorganisation du transport urbain et inter urbain,
la sécurisation et la diversification de l’offre de transport.
La solidarité avec les couches vulnérables :

la discrimination positive en faveur des handicapés,
la protection de la petite enfance,
la lutte contre la mendicité,
la lutte contre l’exclusion, les précarités et la pauvreté,
l’assistance aux grands malades,
les mutilés de guerre.

4°)- Le monde rural et le secteur primaire en général :

L’état des lieux du secteur primaire,
l’évaluation des potentialités et contraintes au développement du secteur primaire,
la définition d’une politique agricole, fondée sur l’application de la Loi d’Orientation agro-sylvo-pastorale,
le financement du secteur primaire,
la réhabilitation de l’agriculture, de l’élevage, de la forêt et de la pêche,
la mise en place de circuits de distribution et de commercialisation,
la promotion des unités industrielles de transformation des produits,
la protection des ressources halieutiques,
la sécurité alimentaire,
la création de pôles économiques de développement en zone rurale,
la promotion de petites unités industrielles locales.

5°) L’éducation et la formation :

L’état des lieux de la politique d’éducation et de formation,
la généralisation de la scolarisation,
la réhabilitation de l’Ecole publique,
la restructuration de l’enseignement privé,
l’introduction des langues nationales dans le système éducatif,
l’introduction de l’apprentissage dans le système éducatif,
la politique de formation professionnelle et technique,
la définition d’une carte universitaire nationale,
la revalorisation de la fonction enseignante,
la promotion de la recherche fondamentale et appliquée.

6°) La santé

L’accessibilité géographique et financière des soins de santé de qualité,
la redéfinition de la pyramide sanitaire (de la case de santé à l’hôpital),
la valorisation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles,
la promotion de l’assurance- maladie universelle et de la mutualité,
la réforme des systèmes et cadres de gestion des établissements sanitaires,
l’évaluation des performances des programmes nationaux de santé,
la prévention et la protection contre les maladies endémo-épidémiques. questions liées au statut du personnel.

7°) La culture

La promotion des langues nationales,
la valorisation du patrimoine historique et culturel national,
la protection de la diversité culturelle,
la promotion des industries culturelles,
le soutien à la créativité intellectuelle et artistique,
la défense et le développement des valeurs culturelles africaines.

8°) La jeunesse, l’emploi et l’insertion socioprofessionnelle

L’état des lieux des politiques de jeunesse et d’emploi,
l’analyse de la situation des jeunes,
l’identification des obstacles à l’épanouissement des jeunes,
la définition d’une politique hardie de création d’emplois
l’implication des entreprises dans la politique de création d’emplois,
la formation complémentaire pour les jeunes en quête d’emploi,
le système de financement des projets de jeunes

9°) La dimension genre et la promotion de la femme

L’état des lieux des politiques et programmes destinés aux femmes,
l’analyse de la situation de la femme,
l’identification des obstacles à la promotion de la femme,
la généralisation de l’égalité de genre,
le financement des entreprises initiées par des femmes,
la répression des violences faites aux femmes.

10°) La situation des personnes âgées

L’état des lieux des politiques destinées aux personnes âgées,
l’analyse de la situation des personnes âgées,
l’identification des obstacles à la promotion des personnes âgées,
la revalorisation du rôle des personnes âgées dans la société,
la création de structures de prise en charge des personnes âgées.

11°) Le problème des migrations

La concertation avec les pays d’accueil sur la question des migrations,
l’émigration clandestine,
la défense des droits des émigrés dans les pays d’accueil,
la gestion des flux financiers générés par les émigrés et leur insertion dans la vie économique nationale,
la représentation des émigrés dans les structures de l’Etat.

12°) Le défi écologique (environnement et développement durable)

La protection des écosystèmes et la lutte contre la sécheresse et la désertification,
la préservation de la biodiversité,
l’émergence d’une conscience écologique et participation à la construction d’une gouvernance mondiale de l’environnement,
la réhabilitation de notre patrimoine forestier,
le repeuplement des parcs et réserves,
la protection des aires marines, des zones maritimes et côtières,
la prévention du risque industriel et des catastrophes naturelles,
la gestion des ordures et déchets,
la question des énergies renouvelables.

13°) Les questions liées aux sports

L’élaboration d’une nouvelle charte sportive,
le développement et l’encadrement des sports de masse,
la mise en place d’un cadre favorable à la pratique du sport d’élite,
la réalisation d’infrastructures pour tous les sports.

14°) Les questions liées à l’éthique, aux comportements et aux valeurs

Quelle éthique de gestion pour quel type de développement ?

famille, foi religieuse et valeurs culturelles africaines,
la perte générale des valeurs : causes et réponses,
la crise éthique : problème local ou global ?
V. Conclusions, recommandations et mise en œuvre

Principes directeurs pour un bon déroulement des Assises.

Privilégier un dialogue débarrassé de tout préjugé et de tout présupposé, faire du consensus le seul mode de prise de décision.

Les conclusions auxquelles aboutiront ces Assises nationales créeront les conditions d’une synergie capable d’impulser une dynamique nouvelle dans notre pays.

Pour y parvenir :

il sera mis en place une commission de synthèse, de suivi, de mise en œuvre et d’évaluation des conclusions, commission dont la composition reflètera la diversité des acteurs ;

les participants doivent accepter que les conclusions consensuelles de même que les recommandations qui en seront issues s’imposent à tous et, par conséquent, engagent chacun à les appliquer et à les faire appliquer ; elles feront l’objet d’une campagne de vulgarisation de masse ;

les mécanismes de mise en œuvre des conclusions et des recommandations sont définis par les Assises.

mardi 20 mai 2008

Vous avez un produit ou un service à proposer ? Un site web à faire connaître ?

Quelques soient les produits ou services qu'une entreprise, un particulier ou un travailleur indépendant veut proposer, il faut le faire connaître. La publicité par affichage est faite pour ça. La visibilité est le point le plus important pour se faire connaitre. Toutes les grandes marques font de la publicité (télé, radio, affichage ...) , même lorsqu'elle parait inutile, la visibilité d'une publicité est permanente dans votre esprit . Votre cerveau emmagasine les sons et les images qui vous sont envoyés sans même que vous y prêtiez attention. De cette façon, lorsque vous cherchez un produit à acheter, immédiatement votre cerveau vous rappelle que ce produit se trouve chez untel ou dans telle marque. Il est donc très important d'être visible partout à tout moment.
Comme chacun le sait la communication et la publicité ne sont pas gratuites. Mais pas de panique ...

L'avantage avec le web est que l'on peut s'adresser à presque tous les pays du monde pour un coût extrêmement faible.

Sur cette étape, nous allons voir la publicité par bannières.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, la bannière est tout simplement une image (publicitaire en général) dans un format précis que l'on retrouve sur + 80% des sites internet.
Le plus courant est la bannière rectangulaire de taille 468 pixels de large sur 60 pixels de haut (468x60).
Cette bannière est dotée d'un lien qui permet, lorsque l'on clique dessus, d'être dirigé vers la page du site souhaité.

L'affichage d'une bannière est parfois gratuite quand il s'agit d'un échange de service. Vous installez la bannière d'un site sur une des pages de votre site en contre partie de l'installation de votre lien ou bannière, chez votre partenaire .

La bannière peut également être mise en place dans un service gratuit ou payant. Les sites comme Allopass proposent des emplacements, mais vous pouvez en trouver également sur d'autres sites spécialisés dans la communication.
Vous trouverez ici, un choix des sites les plus populaires, n'hésitez pas à les visiter, vous inscrire et faire votre promotion, car ils sont très prisés :

- AgoraClub
- RégieClic
- Allotraffic
- FranceVisiteur
- Autovisiteur
- Populassite
- HitsInvaders
- SurfTraffic


La plupart d'entre eux proposent une inscription gratuite avec un nombre d'affichage offert (parfois + de 2000), puis si vous souhaitez d'autres campagnes supplémentaires vous trouverez différentes offres tels que :
Les campagnes publicitaires avec paiement :
- A l'affichage : vous payez un montant pour un certain nombre d'affichages de votre bannière.
- Au clic : vous payez un montant pour un certain nombre de visiteurs ayant cliqué sur votre bannière pour accéder à votre site.
- A la durée : vous payez cette fois pour une durée d'affichage définie.

Vous pouvez aussi vous rendre sur des sites internet (surtout les annuaires, ils sont très visités) et trouver des campagnes d'affichages à acheter. Essayez dans la mesure du possible de trouver des tarifs abordables et sur des sites en rapport avec le produit proposé.
Vous pourrez trouver des affichages pour des tarifs inférieurs à 1 euros les 1000 affichages. Sachez qu'en moyenne 1 à 2% de clics sont effectués sur un affichage (comptez entre 10 et 20 clics en moyenne, sur 1000 affichages).

La bannière publicitaire est un bon moyen de communication, en plus vous investissez ce que vous voulez. Cela permet de gérer votre budget selon vos moyens.

Vous trouverez des exemples de bannières en bas de cette page. Vous pouvez les utiliser en n'oubliant pas de joindre le lien vers l'emplacement souhaité. Par exemple pour la bannière "comment gagner + de 2500 € par mois", joignez le lien :
http://www.mailremunere.net/inscription1.php?pere=1015519
(mettez votre lien à vous, ceci est un exemple)

L'autre moyen est de référencer un site (ou une page de site) sur les annuaires web. Vous indiquez alors le nom du produit, ou du site + un descriptif de ce que l'on pourra trouver + le lien vers la page souhaitée.

Vous trouverez ici une longue liste de sites pour se référencer. Vous en trouverez beaucoup de gratuit. Cela prend un peu de temps, mais votre lien reste visible à vie, et à moindre coût. Vous pourrez utiliser Roboform pour remplir les formulaires de référencement, ce petit logiciel est très pratique, il mémorise et rempli automatiquement tous les formulaires.

Voila, vous avez là, de quoi travailler pour la promotion de vos produits à vendre.
D'autres bannières vous serons fournies gratuitement (elles sont en préparation), pour que vous puissiez les utiliser.
Vous pouvez déjà prendre celles-ci, si vous le souhaitez, il suffit de cliquer droit avec votre souris et faire un copier/coller dans le document de votre choix, ou bien faire "enregistrer l'image sous" et l'installer dans votre fichier "images" de votre ordinateur.

Voila, vous pouvez déjà commencer sérieusement votre activité avec ces premiers outils.


Modèles de bannière 468x60 que vous pouvez utiliser :


mardi 13 novembre 2007

mardi 6 novembre 2007

MOUSTAPHA NIASSE SUR LE RETARD ÉCONOMIQUE ACCUSÉ PAR NOTRE PAYS:«C'est la formation des Sénégalais qui est à faire»

Dans la seconde partie de cette interview, Moustapha Niasse revient, entre autres sujets, sur le retard accusé par un pays comme le Sénégal comparé à la Tunisie। Il explique ce retard par un déficit en matière de formation.

Croyez-vous encore en des assises nationales alors que le régime en place n'en veut pas visiblement ?Les Assises nationales ont été proposées par l'opposition. C'est une idée généreuse. On devrait pouvoir aller aux assises nationales mais elles ne doivent pas être un cadre qui sera défini, occupé, mise en oeuvre et performé par l'opposition encore moins par les partis politiques. Les assises nationales, il doit en être fait une appropriation qui soit celle du peuple. L'opposition et les partis politiques doivent être une minorité parmi les composantes de cette assemblée. Une minorité par rapport à la société civile, aux travailleurs, aux paysans aux masses retraitées, aux chômeurs, aux jeunes, aux étudiants, aux femmes, aux milieux religieux, etc. C'est cette grande majorité du peuple sénégalais qui doit constituer ces assises. En ce moment, les assises ne seront pas l'affaire de partis politiques mais du peuple. J'ai toujours défendu cette conception. Si les assises nationales dépassent un cadre de parti aucun parti politique ne serait fondé pour refuser d'y participer. Il faut que cela soit l'affaire du peuple. Je vous demande d'éviter de comprendre que ceci est un appel à Wade, je ne fais aucun appel à Wade. Ni au nom de l'Afp ni en mon nom. Et si Wade faisait appel à moi aujourd'hui dans les conditions actuelles, je refuserais de répondre à son appel. C'est clair ! Il faut qu'on s'élève tous et que ces assises nationales s'organisent sans conditions préalables. Si on est tous d'accord sur la situation dans laquelle se trouve le Sénégal et qui explique d'ailleurs son réveil avec sa dernière sortie pour s'adresser à la nation en reconnaissant que les Sénégalais vivent dans des conditions insupportables en ce moment. Les assises nationales n'ont pas besoin d’être précédées de conditions parce c'est le peuple entier qui se lève et le peuple ne peut pas se poser à lui-même des conditions pour la tenue de concertations qui va dépasser les intérêts partisans. Il faut dépasser cela. J'ai une vision qui est très profondément basée sur des valeurs solides qui ont toujours fait la force du peuple sénégalais. L'idée a été présentée de manière tellement approximative que le pouvoir a peur de ces assises nationales comme s'il devait s'agir d'assises pour faire le bilan du gouvernement et prendre des sanctions à son encontre. Il faut s'élever sur les hauteurs, rester grand et aller avec grandeur vers la solution des problèmes du Sénégal. Vous aviez prédit ce qui se passe aujourd'hui en disant ici à la même période que les caisses de l'Etat sont vides...Oui, je vous l'avais dit. On ne peut pas diriger un pays par la fiction. Fiction, dites-vous ?Vous savez, est fiction toute proposition dont l'auteur qui la formule est plus convaincu que quiconque que cette promesse ne va pas se réaliser. Je ne veux pas revenir sur les détails parce que cela ne sert à rien. J'aimerais m'élever sur les hauteurs. On s'attendait certes à cette situation mais si rien n'est fait, elle sera plus difficile dans un an parce que le Sénégal sera dans une situation de banqueroute totale. Cette banqueroute n'est pas seulement une notion financière, c'est aussi une notion morale. Et le Sénégal sera bloqué. Je le répète, il faudrait que nous cessions de nous bercer d'illusions. Nous devons nous dire encore une fois que toute journée qui est perdue, est perdue pour toujours. Mais, il est encore temps de redresser les choses. Evidemment, quand tu dis ça, certains vous diront au Sénégal : " il pense à entrer dans un gouvernement". Je le dis, moi je ne veux entrer dans aucun gouvernement. Par ailleurs, je ne veux envoyer aucun des membres de mon parti dans aucun gouvernement.Il y a des moyens de régler ces genres de situation. Le genre de crise que nous traversons aujourd'hui s'est produit ailleurs et il a été réglé. Ce n'est pas à travers des nominations d'un ou d'une telle à un poste de ministre ou de chargé de tel que nous allons régler les problèmes du Sénégal. Il faut s'oublier. Le Sénégalais doit comprendre que celui qui a une expérience, un savoir-faire, une expérience politique, économique, pratique ou autre, qu'il doit aider le Sénégal. Si nous sommes capables de nous oublier, d'oublier les conditions matérielles dans lesquelles certains souhaiteraient vivre, et d'oublier qu'il faut se faire une carrière en étant sous l'ombre d'un autre, nous serons capables d'aider notre pays. Il faut également que les tenants du pouvoir n'aient pas peur comme disait Jean Paul II : "N'ayez pas peur". Il ne faut pas qu'ils aient peur. D'une manière ou d'une autre ils seront remplacés un jour par nous ou par d’autres, c'est Dieu qui décidera. Ceux-là, s'ils sont des citoyens sénégalais, des patriotes sérieux, ils ne prendront pas le pouvoir par la voie des urnes pour organiser des procès comme à Prague, au temps du pire communisme. Justement, n'est-ce pas là une raison de crispation dans l'éventualité d'une nouvelle alternance ?Vous savez, le délinquant a toujours peur du gendarme de telle sorte que quand il voit la couleur de ce dernier, il a tendance à courir. Le délinquant a toujours peur. Mais si le délinquant a peur, c'est son affaire pas celle du gendarme. Je suis une autorité morale comme beaucoup de Sénégalais. Je n'ai aucune raison d'avoir de la rancune contre qui que ce soit. Combien de gens ont quitté l'Afp pendant deux ou trois ans et qui sont revenus ? Nous les avons accueilli les bras ouverts. Je ne connais pas la rancune, d'abord parce que je suis un croyant, je suis un Imam, et un talibé (ndlr discipline) de Cheikh Ahmeth Tidiane Chérif. Ce serait la même chose si j'étais mouride ou Khadre. Je ne menacerai personne. Je ne poursuivrai personne. Ce sera entre eux et l'Etat et non entre eux et moi. C'est dire que je ne connais pas la rancune et ceux qui me connaissent bien peuvent en témoigner. Certains m'ont trahi, d'autres m'ont attaqué, certains m'ont vilipendé et je les rencontre. Il y en a des dizaines et je les reçois à nouveau chez moi. Nous sommes en Tunisie, un pays qui a de bons chiffres de développement. Et pourtant nous sommes partis en même temps. Qu'est-ce qui a freiné le Sénégal ?La Tunisie et le Sénégal avaient au niveau de chacun des deux pays des populations de six millions d'habitants. Nous avions le même niveau de développement d'après les statistiques de la Banque Mondiale. La Tunisie depuis l'époque de Bourguiba a beaucoup investi dans une éducation et une formation de qualité. Essentiellement fondées sur deux plans : les humanités pour connaître l'histoire du monde et son évolution et les disciplines scientifiques pour entrer dans la société du savoir. Celle de la modernité. Le miracle tunisien provient en ce que les Tunisiens ont été formés aux sciences modernes, aux disciplines de technologie allant vers l'avenir sans perdre leurs racines à partir d'une formation de base qui leur a permis de savoir ce que Jugurtha avait fait, ce que Hannibal avait fait. Aujourd'hui le Sénégal devrait reprendre la tension morale que Senghor avait créée, qu’Abdou Diouf a essayé de maintenir mais qui a été abandonné. Puisqu'on casse de l'étudiant, de l'élève, du professeur, du syndicat, les Sénégalais ne sont plus dans les conditions qu'il faut pour entrer dans la société du savoir. La Tunisie forme chaque année cent mille ingénieurs informaticiens et ce sont de jeunes Tunisiens qui font la comptabilité des sociétés américaines en Californie. Pendant qu'il fait jour ici, les Américains dorment et quand ils se réveillent, les jeunes Tunisiens et les jeunes Indiens ont déjà traité la comptabilité des sociétés de Californie sans avoir besoin de bouger ni de Tunis ni de New Dehli. Pourquoi n'irait-on pas vers cette direction ? On s'accroche au numérique mais c'est théorique, c'est la formation des Sénégalais qui est à faire. Les Tunisiens ont eu l'intelligence d'aider les classes moyennes à entrer dans l'économie moderne. Les classes moyennes tunisiennes ont pris en charge le développement encadré par les élites et soutenu par les pouvoirs publics. Voilà pourquoi la Tunisie d’aujourd'hui est un pays qui a réussi et qui est entrée dans l'émergence économique et qui est un pays moderne. Regardez la ville de Tunis. Vous allez à Nabeul, Monastir, Sousse, vous trouverez le même niveau de développement parce qu'il y a une démocratisation de la politique d'aménagement du territoire qui met les régions sur un même niveau d'égalité. Il faut qu'on le fasse au Sénégal : une vraie politique d'aménagement du territoire.

Moustapha Niasse sur les mesures de Wade : 'Je suis prêt à aider mon pays mais je ne cherche ni poste ni rénumération'

En séjour présentement dans la capitale tunisienne, le leader de l'Alliance des forces de progrès (Afp) Moustapha Niasse a bien voulu se prononcer sur la situation du pays suite à la dernière sortie du Président de la République. Il s'est entretenu exclusivement avec les journalistes sénégalais présents dans la capitale tunisienne car il est rigueur pour lui de ne jamais se prononcer publiquement sur les problèmes du pays hors du Sénégal. Il a tenu à faire part de sa disponibilité à aider le Sénégal qui a des difficultés comme en atteste le président lui-même. Mais il faut que les conditions soient réunies... EntretienMatin: Comment appréciez-vous la dernière sortie du président Wade ? Moustapha Niasse : J'ai appris de Tunis comme tous les Sénégalais que le président de la République dans une adresse à la nation, hier soir, a annoncé un certain nombre de mesures। Parmi celles-ci, l'on cite la réduction des ministres du gouvernement sénégalais, mais également quelques mesures sur le train de vie de l'Etat et des recommandations qu'il aurait faites pour inviter les Sénégalais à réduire leur consommation d'électricité et d'énergie en général। Le Sénégal a aujourd'hui plus que jamais besoin d'apaisement। D'apaisement parce que les Sénégalais doivent être mis dans les conditions les meilleures pour pouvoir ensemble se livrer à une introspection qui conduise vers une concertation à tous les niveaux, toutes classes et toutes catégories sociales confondues pour trouver des solutions définitives aux questions qu'ils se posent, surtout par rapport aux problèmes de leur vie quotidienne। C'est tant mieux si le chef de l'Etat se trouvait un jour en mesure de mettre en application les intentions et les mesures qu'il annonce. Comme le budget de l'Etat n'est pas encore soumis à l'Assemblée nationale, le budget 2008 n'étant pas ainsi un budget réel, il devrait aussi annoncer la réduction du projet d'enveloppe budgétaire allouée à la présidence de la République. En effet, il a été constaté que l'augmentation du budget de la présidence de la République se chiffre à plusieurs dizaines de milliards de nos francs. Ce serait une mesure de sagesse qui irait dans l'esprit et dans la direction des annonces qu'il a faites. Même si je ne veux pas polémiquer, je pense que c'est une mesure normale. Le président de la République devrait être également en mesure de rassurer les Sénégalais de manière définitive sur sa décision qui pourrait être une bonne d'écarter toute idée d'acquérir un avion nouveau à 60 milliards de francs Cfa pour ses déplacements. Il devrait de la même manière annoncer qu'il n'a jamais pensé ou qu'il pense plus à l'achat d'un Challenger canadien qui va coûter 35 milliards de francs Cfa. L'un dans l'autre, on n'est pas loin de 100 milliards de francs Cfa. Qu'il annonce que ces idées-là sont écartées définitivement. Il a annoncé une baisse des salaires en même temps qu'une baisse de certains prix. Estimez-vous que les proportions ont été respectées pour réduire réellement la cherté du coût de la vie ? Je vais vous parler en temps qu'économiste parce j'ai dirigé le gouvernement deux fois et j'ai été ministre pendant de longues années et depuis 25 ans, je suis opérateur privé, présidant beaucoup de conseils d'administration et gèrant des sociétés. Le président de la République n'est pas en mesure aujourd'hui de décider de réduire le prix de certaines denrées sauf à revenir sur les augmentations récentes ; cela est possible à mesure qu'il trouve dans les mécanismes de régulation des prix, des ressources additionnelles pour compenser les pertes que subiront les sociétés si ces sociétés qui vendent les produits ont acquis ces produits selon une structure de prix donnée, ce sera une question de calcul économique. Les sociétés ne peuvent pas vendre à moins d'un niveau donné. Parce que la structure des prix, c'est tous les ingrédients qui permettent de fixer le prix de revient d'un produit donné, on y ajoute une marge bénéficiaire qui intègre en plus les taxes que l'état perçoit: c'est ça qui fait le prix total. Donc le président de la République peut, pour les mesures d'augmentation des salaires qui ont été prises depuis sa réélection, revenir sur cela s'il trouve les mesures additionnelles pour réaliser les compensations et les équilibrages. Cela est possible techniquement. Pour les salaires, ils sont fixés à partir de points d'indice et de paramètres qui sont liés au coût de la vie. C'est de cette manière-là que les salaires qui ont été augmentés l'ont été. Par contre, il y a certains salaires qui ont doublé voire triplé pour une minorité de Sénégalais parce qu'ils occupaient des postes ou évoluaient dans des catégories professionnelles dont peut-être le pouvoir avait besoin pour les élections passées. Là c'est son problème. C'est lui qui avait personnellement décidé d'augmenter ces salaires-là, à lui de négocier avec ces catégories socio-professionnelles qui sont une minorité infime parmi les salariés pour leur dire qu'il les ramène à la normale. Ceci n'a rien à voir avec une mesure globale de réduction des salaires des Sénégalais. Parce qu'il peut décider de réduire les salaires des fonctionnaires de la fonction publique mais il ne faut pas oublier que le salaire est un droit acquis. Le salaire appartient au patrimoine du fonctionnaire et ses droits acquis, on ne peut pas les attaquer, on ne peut pas les violer, on ne peut lui créer un obstacle ou les réduire à moins que cela ne le soit selon une procédure prévue par la loi. Première difficulté. Deuxième difficulté, le président de la République n'est pas en mesure de réduire les salaires des travailleurs du secteur privé. Quid de cela ? Si on réduit les salaires comme mesure d'économie en maintenant les prix ou en réduisant les prix des denrées de manière très limitée, il y n'aura pas d'effet ou au contraire ce sera catastrophique. Donc, il y a une question de calcul économique, de ratio comme on dit en droit économique entre le revenu et le coût des denrées de premières nécessités. Estimez-vous qu'il est possible de prendre encore de nouvelles initiatives pour régler les problèmes du Sénégal ? Le président de la République devrait voir, sans avoir besoin de les intégrer dans son cabinet ou dans son gouvernement, comment il pourrait s'adresser à des compétences sénégalaises de manière totalement gratuite et sans qu'il n'y ait gouvernement d'union nationale élargi ou non. Qu'il demande aux compétences sénégalaises de l'aider à régler les problèmes de l'énergie, mais que ce soit gracieux et que cela n'empêche pas ces Sénégalais d'avoir leurs idées, leurs options, leurs choix de société et que ce soit dans une dynamique de globalisation des capacités de réflexion des Sénégalais et de créativité de modes nouveaux de pensée et d'action pour sortir le pays du marigot au fond duquel il est enlisé. Il semblerait, d'après ce qui m'a été dit de Dakar, que son allocation d'hier était profondément empreinte de sincérité et c'est tant mieux pour les Sénégalais et c'est tant mieux pour notre pays. Mais je crois que le président de la République doit s'ouvrir non pas en termes d'intégration ou de nomination de qui que ce soit, il doit s'offrir vers la réflexion, l'échange d'idées sans que cela ne conduise encore une fois à responsabiliser des gens parce que la plupart des compétences sénégalaises reconnues aujourd'hui - il y en a de par le monde comme au Sénégal - n'ont pas besoin de poste, ni de salaire ni d'autre forme de rémunération ou de récompense pour se lever et aider leur pays. Etes-vous prêt à donner un coup de main en tant que compétence ? Il n'y a aucun problème. Je suis prêt à aider, non pas le président de la République, mais les Sénégalais. Mais je ne veux aucun poste. Je ne veux aucune position. Je ne veux aucune rémunération. Et je ne cherche aucune responsabilité à caractère officiel ou officieux. Et je ne suis pas le seul. Il y a des dizaines de Sénégalais au Sénégal comme ailleurs dans le monde qui sont prêts à aider ce pays si les conditions sont créées. Quand les gens parlent de gouvernement d'union nationale, mais c'est pour aller où ? Vous croyez que quarante personnes peuvent régler les problèmes du Sénégal ? Si le président constitue un gouvernement de quarante à cinquante personnes, on va dire que c'est pléthorique, ce qui sera vrai. Mais ce n'est pas cinquante personnes qui vont régler les problèmes du Sénégal. On y mettrait les cent cinquante députés que cela ne servira à rien. On y mettrait les cent faux sénateurs qui viennent d'être nommés ou désignés par le président de la République, que cela ne servirait à rien. C'est le peuple sénégalais qu'il faut mobiliser dans une atmosphère de concertation ouverte, dans l'apaisement des cœurs et des esprits. Parce que si ce pays va à l'eau, c'est nous tous qui allons perdre et quel legs, allons-nous laisser aux générations futures? Il faut abandonner toutes ces querelles de partis, ces querelles de régime, ces querelles entre le néo-libéralisme, le libéralisme et le socialisme. Quand le Sénégal est en cause, qu'il est là face à ses priorités, quand des problèmes se posent en termes de survie, en termes de retour de la respectabilité dont le Sénégal bénéficiait à travers le monde, il faut oublier tout cela. Non pas encore une fois pour se retrouver dans une équipe. Ce n'est pas mon idée, ce n'est pas mon projet et je n'y pense pas. Mais il faut que les Sénégalais se retrouvent et qu'ils redressent leur pays. Mais alors à ce moment-là, il ne faut pas que ceux qui gèrent le pays aient une peur panique ou aient l'impression de subir le supplice de Tantale comme si on les avait accrochés au sommet d'une montagne pour tirer à l'arc pour savoir lequel des tireurs serait le plus adroit et quelle partie du corps il faudrait toucher avec sa flèche. Non, il faut s'élever, rester sur les hauteurs et le Sénégal a besoin de cela. C'est pourquoi je parle d'apaisement. Il faut un climat d'apaisement pour aller de l'avant.

mercredi 22 août 2007

Bruno Metsu : Pourquoi les 'Lions' peinent à se retrouver

Le football sénégalais a de beaux jours devant lui. L'affirmation est de l'ancien sélectionneur national, Bruno Metsu qui a mené le Sénégal, pour une première fois, en finale de coupe d'Afrique des nations et en quart de finale de la Coupe du monde en 2002. Une époque qui laisse encore de très beaux souvenirs dans la mémoire du technicien français. Dans l'entretien qu'il nous a accordé hier, en marge des matches de play off du championnat national de football qui se déroulaient au stade Demba Diop, l'ancien sélectionneur des ‘Lion' qui n'exclut pas de revenir travailler avec le Sénégal, soutient qu'on a mis trop de jeunes en même temps dans l'équipe nationale. Ce qui explique, souligne-t-il, la contre performance constatée depuis quelques années chez les ‘Lions'. Entretien…


Wal Fadjri : Comment appréciez-vous l'équipe nationale du Sénégal qui peine à se qualifier en Coupe d'Afrique des nations ?
Bruno Metsu : C'est trop dire que le Sénégal peine à se qualifier en Coupe d'Afrique. Parce que, malgré toutes les difficultés que rencontre l'équipe, elle continue à garder la première place de son groupe. Par conséquent, il y a encore de l'espoir pour se qualifier en Coupe d'Afrique. Il faut seulement noter qu'après les exploits réalisés en 2002, le Sénégal est, depuis lors, toujours attendu par toutes les équipes. De sorte qu'il n'a eu et ne peut avoir aucun match facile devant lui.

Wal Fadjri : Et quelle lecture faites-vous de ce football sénégalais ?
Bruno Metsu : Une lecture très positive. Le Sénégal a un grand réservoir de footballeurs. Que ce soit dans le pays ou en Europe, notamment en France d'où arrivent beaucoup de jeunes joueurs d'origine sénégalaise, c'est de véritables joueurs de qualité que possède le Sénégal. Même si, actuellement, l'équipe nationale a des résultats moyens, le Sénégal a encore un avenir dans le football. Il y a présentement des jeunes joueurs qui tapent à la porte de l'équipe nationale avec insistance. Le jeune Batéfimbi Gomis de Saint-Etienne qui fait de très belles choses dans le championnat français, pourrait un jour faire de belles choses pour le Sénégal. Il faut toutefois une phase de transition à toute chose. En effet, il y a encore des joueurs de qualité parmi les anciens joueurs qui ont beaucoup donné pour le Sénégal en 2002. Il faut compter sur ces derniers pour aider les jeunes à trouver des repères dans l'équipe nationale qui est d'une dimension très différente de celle d'un club ou d'un championnat quelconque. Il y a vraiment un potentiel très intéressant pour l'avenir de football sénégalais. Le Sénégal a la chance d'avoir d'excellents joueurs. Il suffit juste de travailler sur le mécanisme du groupe pour avoir les résultats escomptés. Et il est possible d'avoir ces résultats avec Henry Kasperczak.

Wal Fadjri : Mais, il est constaté que ces jeunes tardent encore à prouver en sélection. Partagez-vous cet avis ?
Bruno Metsu : Pas forcément. Il faut encore de la patience. Parce que ces gosses sont encore très jeunes pour étaler tout leur talent en sélection. Il faut savoir que la sélection nationale est très différente des compétitions des championnats nationaux. Il y a des paliers à franchir pour jouer les matches internationaux. On ne peut pas, du jour au lendemain, s'affirmer en sélection. Comme on ne peut pas, du jour au lendemain, être docteur. Il faut d'abord aller à l'école, faire des examens. Ensuite, il faut faire un certain nombre d'années d'études en médecine pour finir par être un médecin, avant d'arriver à l'étape supérieure. Comme dans une école, les jeunes joueurs qui arrivent en sélection, doivent aussi franchir des étapes pour s'affirmer en sélection. Il y a tout un travail à faire derrière, pour aider les gosses à trouver des repères dans cette équipe nationale. Les matches internationaux sont très différents des matches nationaux. Jouer dans de très grands championnats européens ne veut pas dire jouer un match international qui est d'un niveau plus élevé. Un Sénégal - Nigeria ou un Sénégal - Egypte est encore plus costaud qu'un Sochaux - Le Mans ou un certain Marseille - Paris Saint-Germain. Il ne faut pas faire d'amalgame à cet effet. Les compétitions internationales sont de loin supérieures aux compétitions nationales. Par conséquent, il faut des paliers à franchir pour aider les jeunes à trouver leurs marques en sélection. Les anciens doivent être là pour les aider. Malheureusement, il y a une cassure entre ces derniers et les jeunes. Il y a trop de nouveaux jeunes et peu d'anciens. Je crois que c'est là où réside le problème de l'équipe nationale du Sénégal. Les anciens ont un rôle à jouer dans toute équipe de football pour assurer une certaine transition. On a trop mis de jeunes ensemble. Il faut un temps à toute chose. Mais, on semble trop impatient au Sénégal.

Wal Fadjri : Avec toutes les difficultés constatées dans cette équipe nationale qui peine à se qualifier en Coupe d'Afrique, est-il possible que le Sénégal joue, dans moins de six mois, les premiers rôles au Ghana ?

Bruno Metsu : Tout est possible. D'abord, il faut qu'ils (les ‘Lions') se qualifient pour la Can. Et j'ose affirmer que cela est possible. Avec un très grand entraîneur de la trempe d'Henry Kasperczak, il est tout à fait possible que le Sénégal joue les premiers rôles à la Coupe d'Afrique de Ghana 2008. Il y a de beaux jours qui arriveront encore pour le Sénégal.

Wal Fadjri : Sur quoi vous vous fondez pour faire une telle affirmation ?

Bruno Metsu : (Quelques secondes de réflexion). Au fait, je ne suis pas là pour juger le travail fourni par les uns et les autres. Il y a un coach, un encadrement technique et un président à qui il revient de le faire. C'est à ces derniers de dire ce qu'ils en pensent. Moi, je suis très mal placé pour me prononcer là-dessus. Je suis de très loin ce qui se fait dans le football sénégalais. Le dernier match que j'ai suivi (Sénégal - Togo en 2005) remonte de très loin. C'était un match déterminant pour la qualification. Malheureusement, ce match a laissé beaucoup de regrets et de cicatrices qui continuent à se faire ressentir. Après cet échec, le lendemain a été très douloureux pour le football sénégalais. C'est dommage. Maintenant, je crois qu'il faut chercher à panser ces plaies pour repartir de zéro. Il faut penser à l'avenir pour refaire le football sénégalais. Je pense que c'est ça qu'il y a de plus important et non de jeter des pierres sur qui que ce soit. Il faut travailler pour connaître de beaux jours comme en 2002.

Wal Fadjri : Bruno Metsu est-il disposé à revenir travailler avec le Sénégal pour l'aider à retrouver cette joie de vivre le football ?

Bruno Metsu : (Rires). Je ne sais pas. Peut-être bien. Dans la vie, seul le bon Dieu sait de quoi demain sera fait. J'ai un contrat qui me lie jusqu'en 2010 avec mon club. Tout reste possible dans la vie. C'est vrai que j'ai gardé des moments énormes avec le Sénégal qui reste un souvenir éternel pour moi. Par conséquent, rien n'est exclu. Tout reste possible. Au-delà des simples résultats de football, il y a des rapports humains très forts qui me lient encore au Sénégal. J'ai d'excellentes relations avec toutes les personnes avec qui j'ai travaillé dans ce pays pendant deux à trois ans. Je n'ose même pas en citer un de peur d'oublier certaines personnes. A l'époque, il y avait un réel esprit de camaraderie qui nous aidait à faire partout la différence. Il y avait la joie de vivre et de jouer dans l'équipe. Sur le terrain, c'est des joueurs qui laissaient éclater tout leur talent pour faire plaisir à tout un peuple. Aussi bien dans le terrain qu'en dehors, il y avait cette envie de gagner qui animait tous les pensionnaires de l'équipe nationale. On voyait toujours une équipe formidable qui se donnait à fond pour faire la différence. De sorte qu'en 2002, le Sénégal a fait rêver le monde entier. Aujourd'hui, j'entends encore parler du Sénégal quand je passe dans certains pays. Je viens du Vietnam où s'est tenue la dernière Coupe d'Asie des nations. On n'a pas cessé de m'interpeller pour me demander les nouvelles du Sénégal. L'équipe du Sénégal est restée, un tout petit peu, à l'image de celle du Brésil. Parce qu'en 2002, les ‘Lions' ont montré autre chose que ce que les gens avaient l'habitude de voir.

Wal Fadjri : Et quel était le secret de Bruno Metsu en 2002 ?

Bruno Metsu : (Rires). Je n'ai aucun secret. Le football, c'est comme une famille pour moi. Je travaille toujours dans cet état d'esprit de famille dans mon équipe. Que ce soit au Sénégal ou aux Emirats arabes unis où j'évolue ces dernières années, je travaille toujours dans cet esprit de famille pour parvenir aux résultats escomptés. Dans toute entreprise ou famille, la personne appelée à manager le reste du groupe est appelée à donner une très grande partie de sa personnalité pour façonner à sa manière le groupe. L'équipe du Sénégal de 2002 reflétait un peu ma personnalité. J'aimais bien vivre avec les joueurs. Il ne faut pas oublier que le football est tout d'abord un jeu. Par conséquent, avant toute chose, il faut qu'il y ait la joie de jouer. Et c'est cette joie de jouer qui a fait rêver tout le monde à l'époque. De sorte qu'aujourd'hui, les joueurs sont certainement nostalgiques de ces moments-là. Certes, il faut toujours mettre en rigueur la discipline. Mais, il faut savoir où la mettre. Pour moi, la discipline, c'est sur le terrain. En dehors du terrain, chacun est libre de vivre différemment. Parce que chacun a sa propre personnalité. Ce qui est important dans une vie de groupe, c'est de respecter toutes les personnalités. Le reste, c'est que le football reste un plaisir à partager avec tout un monde. Il n'y a aucun autre secret derrière.

vendredi 27 juillet 2007

jeudi 12 juillet 2007

NIASSE appelle au boycott des élections sénatoriales

Après avoir boycotté les élections législatives, l'Afp a décidé de boycotter les sénatoriales. A l'image de leurs camarades socialistes.

Le Bureau politique de l'Afp a lancé, hier, un appel à tous ses élus locaux pour les inviter à s'abstenir de participer ‘à la nouvelle mascarade électorale concernant cette fois-ci le Sénat du Pds’. Et Moustapha Niasse et ses camarades d'estimer que le défi doit être relevé avec le peuple sénégalais. ‘Le nouveau défi arrogant que le pouvoir de Me Abdoulaye Wade a lancé aux populations exsangues’, ajoute l'Afp.
Les progressistes d'affirmer que même les lois et règlements qui constituent un obstacle aux desseins privés de ceux qui nous gouvernent sont réformés ‘pour les adapter à leurs propres priorités. C'est dans cette grille de lecture qu'il convient d'appréhender les contradictions entre, d'une part, l'intérêt général, les missions publiques, et d'autre part, la cascade de choix nébuleux concernant l'Apix, version Société anonyme, la réforme fiscale décriée courageusement par des Inspecteurs des Impôts et la multiplication effrénée des agences aux activités reconnues comme opaques’.

L'Afp déclare, en outre, que l'achat annoncé d'un nouvel avion présidentiel, ‘encore agité et financé, comme par hasard, à hauteur de 50 milliards, par de prétendus amis, relève du mépris à l'endroit des Sénégalais qui, au soir d'un certain 19 mars, avaient pensé confier la magistrature suprême à un homme qui inaugurerait une nouvelle ère de transparence, de vertu républicaine et de progrès’.

Par ailleurs, relèvent les progressistes, ‘le déficit de crédibilité du régime au pouvoir’ a, également, été mis à nu lors du dernier sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Accra avec, à la clé, ‘un camouflet dommageable pour l'image’ du Sénégal. Moustapha Niasse et ses camarades de marteler que ‘quand on délaisse l'esprit d'organisation et de méthode qui a fait durablement ses preuves, pour emprunter précipitamment les sentiers de l'improvisation et de la compromission politique, le résultat est prévisible’. Hélas, ajoutent-ils, ‘ la culture de courtier au service d'autres ambitions semble s'être incrustée au sommet de l'Etat’.

Abordant la situation dans le monde rural, le Bureau politique de l'Afp affirme que même les paysans paient ‘au prix fort, les errements du régime de Me Wade’. Ainsi, accusent les progressistes, ‘après la mise à mort brutale de la filière arachidière qui a asphyxié le monde rural et l'économie nationale, voilà que le régime dit libéral revient avec ses programmes spéciaux intempestifs, pour fixer, sans aucune logique apparente, un objectif d'un million de tonnes de maïs. C'est un échec programmé quand on sait que ce sont les paysans qui peuvent produire ce maïs, et non le gouvernement’.

lundi 9 juillet 2007

lundi 18 juin 2007

COMMÉMORATION DU 8ÈME ANNIVERSAIRE DE L’APPEL DU 16 JUIN:Moustapha Niasse dépeint un tableau noir et indexe le PDS



L'Alliance des forces de progrès (Afp) a commémoré,le samedi 16 juin dernier, le huitième anniversaire de l'appel que son Secrétaire général a lancé le 16 juin 1999, aux Sénégalais. La cérémonie s’est tenue dans les espaces du Collège Sacré cœur de Dakar. À l'exception du Parti socialiste, tous les partis du Front Siggil Sénégal, et le Jëf-Jël ont répondu à l’invitation. M. Moustapha Niasse en leader des progressistes, à l’occasion, a passé en revue l'état politique, économique et social du Sénégal.

"L'essentiel de ce qui m'a amené à lancer, il y a huit ans aujourd’hui, cet appel du 16 juin, demeure encore intact et actuel". La déclaration est de Moustapha Niasse. Il l'a tenue le samedi dernier, dans les espaces du Collège Sacré cœur de Dakar. À l'occasion, son parti, l'Afp célébrait l'appel qu'il a lancé en 1999. Un appel à partir duquel verra d'ailleurs le jour, la formation politique des progressistes. Sur des éléments de comparaison pris sur les différents secteurs de la vie nationale, Moustapha Niasse va démontrer l'actualité de son appel. Ainsi, brossant le tableau politique, il dira "nous sortons de deux scrutins qui portent un habillage immoral".
Toute chose dont il impute la responsabilité aux libéraux. "Qui, selon lui, ont emporté les élections mais ne les ont pas remporté". Et de convoquer l'adage pour dire que, "ils ont volé le tam-tam, maintenant le problème est qu'ils ne peuvent pas le battre". Sur le plan économique, le leader de l'Afp s'est montré très pessimiste pour le Sénégal. Il a parlé de la "dégradation de notre économie". Et à ce propos, il s'est aidé de chiffres pour le démontrer. Ainsi, à l’en croire, "de 5 % entre 2000 et 2005 le taux de croissance du Sénégal a périclité à 3 % en terme réel".
Et à partir de son cours magistral en économie qui suivra, M. Niasse finit par démonter que, "pour 2007, du fait de la mauvaise campagne agricole, de la destruction de la filière arachide, de l’élevage, la pêche..., la situation économique ne doit pas s'améliorer". Ceci entraînant cela, le progressiste en chef indique que, "la fameuse croissance accélérée dont se pavoisent les libéraux ne sera qu'un effet de pompage des airs". Moustapha Niasse prédit que cette ambition du régime en place "va échouer". Il en est voulu pour preuve, "l'inflation". De 1,7 % en 2005 d’après le numéro un de l'Afp, cette inflation est de 1,9 % en 2006. Cependant, M. Niasse reconnaîtra que l'on ne mange pas cette notion et que, celle-ci intéresse plutôt la macroéconomie.
Ainsi, il a fait observer que, "la dépression des prix d'achat est due à cette inflation". Pour preuve, l'auteur de l'appel du 16 juin dira : "les salaires actuels, malgré leurs augmentations sauvages, n'arrivent pas à offrir le même pouvoir d'achat d'il y a un certain temps". À la lecture de ce tableau économique peu reluisant de notre pays, le leader de l'Afp a prôné au sein de l'organe des universitaires de son parti, "la création d'un observatoire des prix de l'achat et des coûts de la vie". En outre, paraphrasant Léopold Senghor il déclare que "le Sénégal ne sera un État émergent qu'avec des finances saines et une administration organisée". Ce qui, à ses yeux n'est pas le propre des libéraux. Ces derniers sont coupables, selon M. Niasse d'avoir poussé l'endettement intérieur du pays estimé à plus de 200 milliards de francs (Cfa), un niveau sans précédent.
Et de faire observer : "Ce régime par sa dette intérieure va tuer nos entreprises qui dans leur mort vont entraîner le Sénégal". Ainsi, décriant les options économiques "dangereuses" du régime en place, M. Niasse soulignera le cas des dépenses de transfert. Pour ce qui est de l'agriculture, ces dépenses selon lui, se sont élevées à plus de 100 milliards. Pour autant Moustapha Niasse sait qu'il faut bien des mesures de redressements. Et dans le cas des libéraux, il note qu'ils n'ont que 3 possibilités. Et de les énumérer "augmenter les recettes fiscales, privatiser certaines entreprises, augmenter l'endettement intérieur ou extérieur". Pour le patron des progressistes, "l'Etat, pour se tirer d'affaire laissera augmenter les prix des denrées de premières nécessités. Ce qui n’est pas une bonne option".

Analyse de la situation économique et sociale : Quand Niasse interroge les chiffres



Des chiffres, rien que des chiffres pour convaincre de la ‘paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables’ sous le régime d’Abdoulaye Wade. Tel a été l’exercice dans lequel s’est lancé, samedi, Moustapha Niasse, à l’occasion de la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, au collège Sacré cœur.

‘Les conséquences de la décroissance de l’économie, celle de la paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et particulièrement précaire pour le pays. Or le Sénégal ne sera une nation émergente que par la mise en place d’un système financier sain et performant’, a déclaré Moustapha Niasse qui présidait la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, sur le thème : ‘La situation de l’énergie et de la demande sociale au Sénégal’.
Selon le secrétaire général de l’Afp, le taux de croissance de l’économie qui tournait en 2000 et 2005 autour de 5 %, est passé à moins de 3 % en terme réel en 2006. Et Moustapha Niasse de signaler que ce taux ne sera pas plus élevé en 2007 du fait de la ‘très mauvaise campagne agricole, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la Pêche, de l’Elevage, de l’Energie et des Industries chimiques du Sénégal’. Cela explique, selon lui, l’échec de la politique dite de croissance accélérée ‘avec des taux annuels annoncés de 7 à 8 %, à partir de 2007’. Sous ce chapitre, le chef de file des progressistes informe que l’inflation évaluée par l’évolution de l’indice du niveau général des prix, est passée de 1,7% en 2005 à 1,9 % en 2006. Et que la dépréciation du pouvoir d’achat ‘qui s’accentue tous les jours et qui réduit, quantitativement et qualitativement, le contenu et la qualité du panier de la ménagère’, résulte de l’évolution du niveau des prix des principaux postes de dépenses. Lesquels absorbent la quasi-totalité des revenus, traitements et salaires. Il s’agit, selon Moustapha Niasse, du logement, du transport, de l’eau, de l’électricité, de l’alimentation, des frais de scolarité et des soins médicaux.
En outre, le secrétaire général de l’Afp renseigne que si nous assistons aujourd’hui à une dégradation du ‘portefeuille des banques et des établissements de crédit, c’est parce que l’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure’.

Les clignotants sont au rouge », selon Moustapha


Bannière 4

Le Sénégal n’est pas loin du gouffre si les déclarations du secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) se confirment. Moustapha Niasse a, lors de la célébration du huitième anniversaire de l’appel du 16 juin, samedi dernier, fait un diagnostic sans complaisance et « alarmant » de l’économie et des finances publiques tout en proposant des solutions.
Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse a, à la loupe, ausculté à l’image des médecins l’état de l’économie et des finances publiques nationales. Il n’a rien laissé au hasard. Avec des chiffres, des constatations et une documentation « claire et précise », le leader des progressistes a présenté les maux dont souffrent l’économie et les finances publiques tout en tentant de proposer des solutions. Moustapha Niasse a profité du huitième anniversaire de son appel du 16 juin dont le thème a porté sur « la crise énergétique et la demande sociale » pour attaquer singulièrement la gestion du pouvoir actuel presque sur tous les plans notamment économique. Il a commencé par le taux de croissance qui, selon lui, est réellement de 3 %. « Le taux de croissance de l’économie qui tournait autour de 5 % entre 2000 et 2005 est passé à moins de 3 % en termes réels en 2006. En 2007, ce taux ne sera certainement pas plus élevé, du fait de la très mauvaise campagne agricole 2006-2007, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’énergie et des industries chimiques », a déclaré le secrétaire général de l’Afp en arrivant à cette conclusion préliminaire : « c’est dire que la politique dite de croissance accélérée avec des taux annuels annoncés de 7 à 8 %, à partir de 2007, a littéralement échoué ». Il a ajouté que « l’inflation, évaluée par l’évolution de l’indice du niveau général des prix, est passée, de 1,7 % en 2005 à 1,9 % en 2006, bien que le taux n’ait de signification, en fait, que pour les macro-économistes partisans d’une politique monétaire rigoureusement encadrée ». Moustapha Niasse de proposer la mise en place au sein de l’Alliance nationale des cadres progressistes (Ancp), un Observatoire du pouvoir d’achat, du coût et des conditions de la vie. Selon lui, cet organe qui aura pour mission d’évaluer, périodiquement, à l’attention de leurs militants comme de leurs sympathisants, l’évolution réelle du coût de la vie et du pouvoir d’achat dans les différentes régions du pays, dans le but de les aider à comprendre ces mécanismes.
Situation « inquiétante » des finances
Le membre de la conférence des leaders du Front « Siggil » Sénégal, principal regroupement politique de l’opposition est d’avis que « les conséquences de la décroissance de l’économie, celles de la paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et particulièrement précaire pour le pays. Et le Sénégal ne sera une nation émergente que par la mise en place d’un système financier sain et performant ». La transition est ainsi toute trouvée pour passer au peigne fin l’état des finances publiques du pays. « L’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure », a renseigné le leader de l’Afp. Il a ajouté, sur la même lancée que « les augmentations sauvages et démesurées des dépenses de transferts exceptionnels pour gérer - et gérer mal - la situation des populations sinistrées, le plan Jaakay ayant été un échec, la situation des entreprises en difficulté dans le secteur de l’énergie comme la SAR et la SENELEC, celle du secteur des industries chimiques comme les ICS, se sont faites au détriment des investissements qui étaient programmés pour l’agriculture, pour l’élevage, pour la pêche, pour l’éducation, pour la santé, pour le développement social et la solidarité nationale ». Moustapha Niasse de révéler que « tous ces secteurs ont subi des prélèvements substantiels sur leurs dotations budgétaires, pour un montant total supérieur à 100 Milliards au cours d’une seule année budgétaire, celle de 2006 ». Mieux, a-t-il poursuivi, « ces dépenses de transfert ont été effectuées à une période où le Trésor public a été amené à pré-financer des travaux d’infrastructures routières, celles de la Corniche Ouest notamment, pour des raisons à la fois électoralistes et démagogiques. On a vu le résultat », rajoute-t-il.
« Provision insuffisante des chèques du trésor public »
Le secrétaire général de l’Afp a, aussi décrié le niveau d’endettement qui s’élève selon lui, à « plus de 200 Milliards, avance-t-on ». Il a, en outre, souligné « selon des faits précis et vérifiables que des chèques du Trésor servis à des fournisseurs en règlement de leurs créances sur l’Etat reviennent impayés, pour provisions insuffisantes, sur des montants inférieurs à 10 Millions de francs cfa, des propriétaires de logements conventionnés par l’Etat ne sont pas payés depuis trois trimestres, c’est-à-dire 9 mois sur 12. Il existe aussi des bons du Trésor arrivés à échéance sont parfois impayés. C’est ainsi que pour les bons émis en 2006, l’encours à 60 jours était de 25 Milliards à la date du 7 juin 2007 ». Toujours dans ce lot de révélations : « les ICS n’ont pas encore remboursé les 15 Milliards d’emprunt 2006 garanti par l’Etat. L’emprunt d’Etat de 45 Milliards émis en juillet 2005, échéance juillet 2010, n’avait connu, à la même date du 7 juin 2007, c’est-à-dire il y a une semaine, aucun début de remboursement. Ainsi, le stock d’encours reste à 45 Milliards ». Bref, les finances publiques et le Trésor sont aujourd’hui dans une situation alarmante, eu égard à l’importance des engagements pris par l’Etat à la veille des élections, pour calmer le front social et pour relancer ses grands chantiers. De l’avis de Moustapha Niasse, cette situation appelle, sans délai, des mesures de redressement. « Ces mesures doivent être de vraies mesures », a-t-il martelé. A l’appréciation des méthodes de gestion actuellement utilisées par Me Abdoulaye Wade, il est constant que le Gouvernement envisage, selon lui, d’augmenter les recettes fiscales, de privatiser certaines entreprises rentables du secteur public ou parapublic comme la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar, d’augmenter l’endettement privé intérieur ou extérieur ou les deux à la fois.

Niasse annonce la privatisation de la Sonatel, de la Lonase et du Port



Une occasion saisie par le secrétaire général de l'Afp Moustapha Niasse pour annoncer une série de privatisations des sociétés comme la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar. Parce que le Sénégal connaît des difficultés énormes de trésorerie. Il a par ailleurs lancé un appel pour «une unité réelle» de l'opposition et se dit favorable à une démocratie arc-en-ciel.

A en croire Moustapha Niasse : «Les finances publiques et le Trésor sont aujourd'hui dans une situation alarmante, eu égard à l'importance des engagements pris par l'Etat à la veille des élections pour calmer le front social et pour relancer ses grands chantiers». Et le gouvernement selon Niasse, n'envisage que trois possibilités dans sa logique actuelle de gestion des finances publiques qui conduit à une impasse : privatiser certaines entreprises

du secteur public ou parapublic, augmenter les recettes fiscales et augmenter l'endettement privé intérieur ou les deux à la fois». Pour le patron des progressistes, la privatisation ne peut concerner que deux ou trois sociétés rentables : la Sonatel, la Lonase et le Port de Dakar. Or explique-t-il, ces privatisations ne pourront se faire sans affecter le monde du travail et déstabiliser le front social. L'augmentation de l'endettement privé quant à elle, va poser problème et coûter très cher ; compte tenu des tensions actuelles que subit la trésorerie de l'Etat. L'augmentation des recettes fiscales poursuit Niasse, passe nécessairement par l'accroissement du produit des impôts indirects qui représentent plus de 71% des recettes totales. Ces impôts sont non seulement inéquitables, parce qu'indifférenciés, payés par tous les citoyens, de la même manière et quels que soient les moyens des uns et des autres.

Auparavant, Moustapha Niasse a dressé un tableau sombre de la situation économique : «Le niveau de l'endettement intérieur s'élève à 200 milliards, des chèques du Trésor servis à des fournisseurs en règlement de leurs créances sur l'Etat, reviennent impayés, les propriétaires des maisons conventionnées par l'Etat ne sont pas payés depuis trois trimestres, 9 mois sur 12, des bons du Trésor arrivés à échéance, sont parfois impayés. Pour les bons émis en 2006, l'encours à 60 jours était de 25 milliards à la date du 07 Juin 2007». Et Niasse de poursuivre : «Les Ics n'ont pas encore remboursé les 15 milliards de l'emprunt 2006, garanti par l'Etat. L'emprunt d'Etat de 45 milliards émis en juillet 2005, échéance juillet 2010, n'avait connu, à la même date du 7 juin 2007, c'est-à-dire, il y a une semaine, aucun début de remboursement. Ainsi, le stock d'encours reste à 45 milliards ». Niasse pour une «unité réelle de l'opposition» et une «démocratie arc-en-ciel» Au plan politique, le secrétaire général de l'Afp se dit favorable à «une unité réelle» de l'opposition. Pour lui, une évaluation lucide des expériences récentes doit être faite, pour éviter la répétition de certaines erreurs et autres dysfonctionnements préjudiciables à la force de l'opposition. Pour l'Afp, le regroupement de l'opposition démocratique n'est pas le fait du hasard. Il s'agit d'un processus volontaire, qui se fonde sur une analyse précise des données politiques, économiques et sociales qui prévalent actuellement au Sénégal, face à un régime qui ignore la loi et le droit et qui a résolument tourné le dos à la démocratie et au respect de la personne humaine. Par ailleurs, Moutapha Niasse a indiqué qu'il veut une démocratie arc-en-ciel. Dans l'honnêteté et dans la loyauté. Surtout dans le respect de la parole donnée.

Moustapha Niasse met la hausse des prix sur le dos des grands travaux

Tout y est passé, du « gouffre à sous des grands travaux à la déliquescence des grandes sociétés nationales, en passant par le délabrement du système financier ».

Selon Moustapha Niasse, « le taux de croissance de l’économie qui tournait autour de 5% entre 2000 et 2005 est passé à moins de 3% en termes réels en 2006 ». Un taux de croissance dont le leader de l’Afp ne prévoit pas l’amélioration en 2007, compte tenu de la « destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’énergie et des industries chimiques ». La sentence de tomber : « La politique de croissance accélérée, avec des taux de 7 à 8% à partir de 2007, a littéralement échoué ». Le tableau de l’inflation aussi est sombre : « Le taux d’inflation est passé de 1,7 en 2005 à 1,9 en 2006. Une dépréciation du pouvoir d’achat qui résulte directement de l’évolution du niveau des prix des principaux postes de dépenses qui absorbent la quasi-totalité des revenus, traitements et salaires : le logement, le transport, l’eau, l’électricité, l’alimentation, les frais de scolarité et les soins médicaux ». D’ailleurs, le leader de l’Afp a proposé que « l’occasion de la commémoration (ndlr : appel du 16 juin) soit saisie pour mettre en place, au sein de l’Afp, un Observatoire du pouvoir d’achat, du coût et des conditions de la vie, pour donner des informations à même de réveiller la conscience des populations ». En définitive, selon M. Niasse, « la décroissance de l’économie et la paupérisation des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et précaire pour le pays. Les banques et les établissements de crédit connaissent une dégradation sans précédent de leurs portefeuilles, parce que l’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure ».
Augmentations de recettes fiscales et privatisation d’entreprises en vue Les « augmentations sauvages et démesurées de transferts exceptionnels, pour mal gérer la situation des populations sinistrées - le plan Jaxaay ayant été un échec -, les difficultés d’entreprises comme la Sar (transformée en prestataire de services), la Senelec (200 milliards de dettes) et les Ics, se sont faites au détriment des investissements qui étaient programmés pour l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’éducation, la santé, le développement social et la solidarité nationale. Ces secteurs ont subi des prélèvements pour un montant de plus de 100 milliards pour la seule année budgétaire 2006 ». Phénomène aggravant, selon l’ex-Premier ministre, « ces dépenses de transfert ont été effectuées à une période où le Trésor public a été amené à préfinancer des travaux d’infrastructures routières, celles de la Corniche Ouest notamment, pour des raisons électoralistes et démagogiques ». Résultats, selon Niasse : « Wade s’est fourvoyé en choisissant de faire de la politique budgétaire le principal levier de la relance économique à l’aide de grandes infrastructures routières ». A en croire M. Niasse, « les effets attendus d’une telle politique risquent d’être annihilés par l’endettement intérieur, surtout au détriment des entreprises, qui s’élève à 200 milliards. Par conséquent, le gouvernement doit trouver des ressources ». Ce que, selon M. Niasse, il envisage de faire via des augmentations de recettes fiscales, la privatisation de certaines entreprises et l’augmentation de la dette intérieure et/ou extérieure ». Comme les privatisations ne pourront se faire qu’avec les seules sociétés rentables que sont la Sonatel, la Lonase et le Port autonome de Dakar, et que l’endettement intérieur est prohibitif, l’Etat devrait recourir à la hausse de tous les produits et biens de consommation courante qui font l’objet de la demande sociale ». Aussi, face à « l’état économique et financier sombre » dans lequel se trouve le Sénégal, Moustapha Niasse interpelle Wade : « Demain il fera jour. Si Me Wade a gagné les élections, il lui reste à gouverner le pays, en sachant qu’il ne peut plus faire dans le traitement cosmétique et les effets d’annonce sans lendemain ».

lundi 19 mars 2007